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Agronomie

4ème rencontre «Des racines et des pelles»

Le 5 novembre dernier, l’édition n°4 Des racines et des pelles organisée par la Chambre d’agriculture de l’Yonne (CA89) a eu lieu au Bosquet du Lys près de Sens.
Par Chambre d’agriculture de l’Yonne
4ème rencontre «Des racines et des pelles»
Profil de sol «semis direct» (à gauche) ; Les participants attentifs à l’analyse du profil de sol (au centre) ; Profil de sol «labour» (à droite).
Une trentaine d’agriculteurs, lycéens, conseillers de la CA89 se sont réunis autour des profils de sols et de Valérie Duchenes, pédologue à la Chambre, pour une analyse terrain des sols. Les profils ont été réalisés grâce à la méthode Pépone (cf. vidéo sur la page Facebook de la CA89) et sur deux terrains au travail du sol différent : le premier est issu d’une parcelle en semis direct (SD) depuis plus d’une dizaine d’années, et le second est issu d’une parcelle historiquement labourée au moins un an sur deux. De manière générale, les sols argilo-limoneux (plus ou moins sablonneux) étaient frais et non secs contrairement à ce qu’il aurait pu être attendu avec la sécheresse qu’a subi le territoire. Les deux profils révèlent un sol peu fragile au niveau de sa structure. Mais dans le sol en SD, la structure est plus construite avec quelques zones de compaction peut-être issues d’un ancien travail du sol (15-20 cm). Dans le second sol (labour), la structure est plus «soufflée» avec de nombreuses petites structures favorisant les circulations hydrique et aérienne. La semelle de labour reste marquée et les résidus des précédentes récoltes sont encore présents : des cannes de colza de 2016 ont été retrouvées.

Des différences liées aux pratiques
Le sol a été analysé au travers de ses 3 fertilités : physique, chimique et biologique. Cette dernière est la plus difficile à quantifier : les vers de terre en sont une des composantes mais pas la seule. On observe peu de traces de la présence de vers de terre dans la parcelle en semis direct contrairement à celle en labour. Une différence nette du comportement de la matière organique (MO) est aussi observée selon le travail du sol effectué : ce dernier impact notamment la teneur en MO et sa dynamique dans le sol. En conclusion, malgré un type de sol, des amendements et des rendements similaires, des différences liées aux pratiques des agriculteurs ont été observées, sans que cela ne présume d’un système «meilleur» que l’autre.

Un rendez-vous toujours riche
Il a été intéressant de pouvoir analyser deux profils avec des itinéraires techniques différents (semis direct/labour). Les propriétaires des parcelles (mais pas seulement !) ont pu découvrir ou redécouvrir leurs sols via les informations issues des analyses terrains des profils, en complément de celles réalisées en laboratoire. L’analyse des profils s’est terminée avec de nombreux échanges entre agriculteurs, Valérie Duchenes et les autres participants : certains souhaitent même aller plus loin via une formation à l’interprétation des sols ou via des expérimentations de fertilité biologique comme les Tea-Bag et Leva/Litter-bag. Enfin, il a été convenu de revenir dans ces mêmes parcelles au printemps afin de voir l’évolution de la structure, les effets des racines et leurs états : suite au prochain épisode donc !