Essais variétaux
Une année très singulière

Chloé Monget et CA 58.
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Le 23 mai, la Chambre d'agriculture de la Nièvre et les GDA, en partenariat avec Arvalis, proposait une visite d'essais de variétés de blés tendres d'hiver et d'orges d'hiver. 

Une année très singulière
Les essais de la Chambre d'agriculture de la Nièvre, sur les terres de l'EARL de Baye, furent présentés avec Diane Chavassieux d'Arvalis.

L’EARL de Baye (Bazolles) accueillait l’essai variétés blé tendre d’hiver et l’EARL Cornu (La Collancelle) l’essai orge d’hiver de la Chambre d’agriculture de la Nièvre (CA 58) menés avec le GDA Centre Nivernais pour cette année. Ils furent présentés le 23 mai, en partenariat avec Arvalis. Cédric Zambotto, responsable d’équipe des productions végétales à la CA 58, précise que : « Les essais sont placés dans les secteurs selon le volontariat des exploitants. Suivant les années ils peuvent se réaliser sur des types de sols différents mais représentatifs de nos terroirs Nivernais, ce qui les rend complémentaires des résultats d’Arvalis et d’autres structures. De ce fait, celui d’aujourd’hui est représentatif des terrains argilo-limoneux et limoneux. Ils sont notamment ciblés sur les blés tendres d’hiver à débouché BPS et les orges d’hiver pour les débouchés brassicoles et fourragers ».

Pour lui ces essais sont primordiaux car : « ils permettent de rassembler, au même endroit, des variétés diverses sans segmentation commerciale ce qui facilite l’analyse pour les exploitants, d’autant plus avec les éclairages de nos conseillers et d’Arvalis – et plus précisément celui de Diane Chavassieux pour cette journée du 23 mai. Le choix des variétés porte sur leurs atouts agronomiques, leurs débouchés, et leur potentiel. Pour rappel, cet essai est supporté par le groupe de développement GDA Centre Nivernais et d’autres essais (fertilisation, biostimulants, maïs, couverts intermédiaires, etc.) sont menés avec le GDA Bourgogne Nivernaise ».

La goutte d’eau…

Afin de commencer les échanges, une présentation globale fut réalisée par Diane Chavassieux : « Nous avons eu en moyenne 65 % de pluie en plus depuis le semis par rapport à la moyenne des 20 dernières années. Pour trouver des niveaux similaires d’humidité, il faut remonter en 2001… Cette situation a posé de nombreux soucis notamment pour les semis ainsi que pour l’enracinement des plantes et donc leur alimentation. Ceci dit, ces conditions sont positives pour la biomasse et nous constatons un nombre d’épis apparemment satisfaisant – à voir par la suite. Dans le même temps, nous avons connu un faible rayonnement pouvant impacter la fertilité des épis. Il faut encore attendre pour se prononcer ».

Beaucoup d’inscriptions 2024

En parallèle, elle rappelle que 2024 est aussi atypique car : « il y a 46 variétés inscrites ; du jamais vu qui prouve le travail génétique effectué. Parmi celles-ci, on dénombre environ 8 blés améliorants et 4 ou 5 Bio ». Pour poursuivre sur les blés, Jean-Paul Leroy, conseiller grandes cultures et expérimentateur à la CA 58, pointe que pour les essais : « Cette année est singulière avec une montaison rapide et une floraison retardée par les conditions climatiques d’avril. Nous constatons une explosion de la septoriose depuis environ une semaine, à cause des pluies et des températures. Néanmoins, il est encore trop tôt pour tirer les conséquences de ces conditions climatiques sur le rendement final. Quid du risque fusarioses ? À suivre… ».

Des différences de tolérances

En attendant les résultats finaux post-récolte, les notations intermédiaires confirment la sensibilité à la septoriose de KWS Ultim avec de la maladie jusqu’à la dernière feuille. Celebrity déçoit un peu sur l’essai sur l’aspect septoriose, à confirmer sur d’autres plateformes. Chevignon, parmi les références, a connu une montée précoce de maladie comme l’an dernier mais elle surprend par une certaine tolérance sur la fin de cycle avec une montée modérée sur les deux dernières feuilles. Prestance et RGT Luxeo, de leurs côtés, confirment une bonne tolérance à la septoriose. Dans les nouveautés testées, quelques bonnes surprises sont à relever comme SU Pulsion, SU Sauvignon et Thermidor qui se montrent très saines - à voir ensuite leur rendement et qualités. En parallèle, peu d’autres maladies sont à noter sur la plateforme pour le moment. Le nombre d’épis moyen est de 550/m² et les variétés étaient à floraison sauf pour Prestance et Thermidor qui avaient terminé ou encore Chevignon et King-Kong qui n’avaient pas encore fleuri. Durant la visite, des interrogations ont émergé dans l’assemblée sur l’efficacité des traitements. Diane Chavassieux pointe pour le T1 un aspect visuel intéressant des associations phosphonate et soufre (biocontrôle), à suivre aux rendements. Mais, elle nuance : « rien n’est magique ».

Pour les orges d’hiver, peu de maladies (helminthosporiose et rhynchosporiose) sont constatées. Mais il y a en cette fin de cycle une montée spectaculaire de ramulariose. Sur ce dernier point, LG Zorica et CARROUSEL sont sur l’essai les moins touchées. LG Zebra est aussi parmi les moins touchées sur l’essai malgré une note de tolérance moyenne. Au contraire, LG Zenika est la plus touchée. En moyenne sur l’essai, 490 épis/m² sont dénombrés avec un record pour une orge deux rangs, Comtesse, à 790 épis/m². Cette année il est noté une petite taille d’épi sur certaines variétés.

Les comptes rendus après récoltes de ces expérimentations seront communiqués aux GDA, puis disponibles dans l’hiver sur : https://bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr/nievre/