Baptiste Naudin s'est installé en juillet 2023 à Magny-Cours. Il entame sa première campagne, avec ses premiers marchés en juin.
Originaire de l’Oise, Baptiste Naudin, 36 ans, a fait le choix de venir dans la Nièvre afin de lancer une activité de maraîchage. Installé depuis juillet 2023 à Magny-Cours, il entame sa première campagne avec un début de commercialisation le 7 juin au marché de Magny-Cours, le 9 juin à la fête de village de Saint-Parize-le-Châtel et le 18 juin à Trévol. Il sourit : « j’ai un peu de stress car je n’ai jamais fait cela. C’est comme une rentrée des classes ! ». Pour lui, cette activité de maraîchage est une reconversion professionnelle décidée après deux ans de voyage à l’étranger : « j’ai pris un billet d’avion aller et un sac à dos. Rien d’autre » souligne-t-il.
Passer le pas
Au fil de son parcours dans environ 40 pays, de l’Asie au continent américain, il dort majoritairement chez l’habitant. À leur contact, il constate que l’agriculture vivrière est encore très pratiquée : « surtout en Amérique du Sud » pointe-t-il et ajoute : « en France, nous avons perdu cela au fil des ans. Je trouve cela dommage » ; la graine d’une potentielle installation en maraîchage était plantée. En revenant en France, il devient papa : « Entre la naissance de mon fils, Soka, et de son frère, Aurel, je me suis rendu compte que je voulais leur offrir une alimentation saine et répondant à ma conviction que les produits de proximité sont l’avenir. Je voulais apporter ma pierre à l’édifice d’un certain maillage de produits locaux, car pour moi cela a du sens ». En discutant avec Laure, sa compagne, il se lance dans le projet d’une reconversion : « Cela m’est apparu comme une évidence ! ».
Accès aux terres
Seul problème alors : les prix du foncier dans l’Oise. « Nous voulions avoir une maison et un lopin de terre. Mais les tarifs sont très élevés et souvent inaccessibles pour de jeunes installés. Du coup, nous avons cherché dans la Nièvre car nous avons de la famille à proximité de ce département ». Ils trouvent alors la maison de Magny-Cours, attenante à un terrain d’environ 1,2 ha : « C’était parfait. Et nous avons déménagé ». Si au départ Laure s’est questionnée pour prendre part au projet avec un atelier de plantes aromatiques, elle a fini par y renoncer : « Il nous est apparu qu’avoir un salaire fixe était une sécurité dans un premier temps. Elle reste un vrai soutien pour le projet, elle me rassure quand je doute et gère le quotidien avec les enfants pendant cette phase d’installation plutôt dense. Et, elle n’hésite pas à venir aider au champ si j’en ai besoin ».
Toile locale
Aujourd’hui, Baptiste dispose d’environ 3 000 m2 cultivés avec deux serres de 250 m2 : « Je suis en première année de conversion Bio, avec une production de légumes diversifiés (une trentaine environ). Les planches de cultures commencent à bien se remplir, mais j’ai encore beaucoup à faire. Les aléas de la météo ou des ravageurs sont parfois un peu décourageants mais le soutien et l’écoute des autres professionnels du secteur permettent de surmonter ces moments ». Sur ce point il poursuit : « Il y a une véritable solidarité entre les maraîchers avec des conseils prodigués et des coups de main possibles au besoin. En complément, je suis un groupe Facebook national de maraîchers, qui permet d’avoir des réponses sur certaines interrogations ou ne serait-ce qu’un lien avec nos autres confrères ; cela ouvre les horizons ». Pour le nom de son entreprise, Baptiste a opté pour : Les trois petits chicons. « Après Soka et Aurel, nous avons avec Laure eu la chance d’avoir une petite fille Cléophée : nos trois petits chicons ! Cela fait également référence au célèbre conte. Et j’adorerais que l’endive soit le produit phare de mon activité ». Pour le moment, la vente à la ferme n’est pas proposée, mais Baptiste ne se l’interdit pas pour l’avenir car : « Cela serait dans la lignée de mon idée de maillage local de producteurs : aller au plus près pour ses produits. Mais, je dois déjà faire quelques saisons avant de me positionner sur cela. Dans tous les cas, je souhaite que « Les trois petits chicons » reste une petite exploitation familiale ». Il conclut : « Je n’ai pas la folie des grandeurs, je veux simplement revenir à l’essentiel ».