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En BFC, l'Insee a étudié les fragilités territoriales

Berty Robert, avec communiqué
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L’Insee Bourgogne-Franche-Comté a réalisé, fin 2022, un Atlas des fragilités territoriales dans notre région. Un document qui comprend 24 fiches autour de quatre grandes thématiques : la démographie, la population en âge de travailler, l’emploi et les conditions de vie.

En BFC, l'Insee a étudié les fragilités territoriales
La nécessité d'utiliser la voiture pour se rendre à son travail, couplée à l'augmentation des carburants est un des facteurs de fragilité identifiés en BFC.

Tenter de faire un relevé précis des fragilités à l’échelle du territoire de la Bourgogne-Franche-Comté, c’est ce qu’a réalisé l’Insee dans un document publié à la fin de l’année dernière. L’observation de ces fragilités s’est faite dans quatre domaines : la démographie, la population en âge de travailler, l’emploi et les conditions de vie.

Sur la démographie :

Au 1er janvier 2022, la population de la Bourgogne-Franche-Comté était estimée à 2 785 400 habitants. Elle est en baisse depuis 2015. Les naissances ne compensent plus les décès, le solde naturel est ainsi négatif et ne cesse de se dégrader. La région est celle qui perd le plus d’habitants, en moyenne 5 100 habitants par an depuis 2015. En France métropolitaine, le nombre d’habitants continue, à l’inverse, de croître (+ 0,3 % par an depuis 2015). Excepté la Corse, la Bourgogne-Franche-Comté est la région métropolitaine où la densité de population est la plus faible. Elle varie de 11 habitants au km2 dans la communauté de communes du Pays Châtillonnais à plus de 1 000 à Dijon Métropole. Dans les espaces les moins densément peuplés et les plus éloignés des pôles d’emploi, la décroissance démographique est particulièrement marquée. Entre 2008 et 2018, la population diminue dans 40 intercommunalités.

Sur la population en âge de travailler :

Le recul du nombre de personnes en âge de travailler est un phénomène national. Cependant, dans la région, le nombre de personnes âgées de 15 à 64 ans décline depuis 2011 alors que celui des 65 ans ou plus progresse. La population âgée de 15 à 64 ans non scolarisée constitue le réservoir de main-d’œuvre pour les entreprises des territoires. Cette population en âge de travailler a diminué en moyenne de 0,5 % par an dans la région entre 2008 et 2018. Les intercommunalités de l’ouest de la région sont globalement davantage touchées par cette décroissance. La main-d’œuvre y est en proportion moins nombreuse. La baisse est forte dans le rural éloigné des centres urbains. La population en âge de travailler croit également autour des pôles d’emploi de Dijon et Besançon, conséquence de la périurbanisation. Les intercommunalités de l’ouest de la région, et plus particulièrement celles de la Nièvre, ont une part de population en âge de travailler relativement faible et âgée. Ainsi, dans certaines intercommunalités du Morvan, on compte deux fois plus de personnes âgées de 50 à 64 ans que de personnes de 15 à 34 ans non scolarisées. Dans certains territoires, une part importante de la population active se trouve à quelques années du départ à la retraite. Indépendamment des qualifications offertes et demandées, la question du renouvellement des générations d’actifs se pose. Le départ des jeunes actifs constitue un facteur de fragilité pour le territoire. Dans certaines intercommunalités, les jeunes de moins de 35 ans occupent une part significativement moins importante en 2018 qu’en 2008. C’est le cas notamment du sud de la Nièvre, du Tonnerrois ou de Saint-Claude.

Sur l’emploi :

En 2018, la Bourgogne-Franche-Comté comptabilise 1,1 million d’emplois au lieu de travail. Sur les dix dernières années, l’emploi baisse de 0,5 % par an. Avec l’augmentation du prix des carburants, la dépendance aux mobilités quotidiennes peut constituer une fragilité. En dix ans, le nombre d’emplois a diminué dans 77 des 113 intercommunalités, surtout localisées à l’ouest de la région. La diminution de l’emploi est particulièrement marquée dans l’intercommunalité du Tonnerrois en Bourgogne, dans l’Yonne, ou encore dans le territoire enclavé du Haut-Jura-Arcade, avec des baisses de l’emploi supérieures à 2 % par an entre 2008 et 2018.

Sur les conditions de vie :

En BFC, le niveau de vie médian annuel s’élève à 21 640 € en 2019, un niveau proche de celui de France métropolitaine (21 930 €). Les inégalités monétaires sont légèrement moins marquées dans la région qu’en France métropolitaine. Les 10 % des Bourguignons Francs-Comtois les plus riches ont un niveau de vie 3 fois supérieur au 10 % les plus pauvres. Ce ratio est de 3,4 en France métropolitaine. Les habitants de la région sont également moins touchés par la pauvreté monétaire qu’en moyenne métropolitaine (12,8 % contre 14,5 %). Le taux de pauvreté est de 12,8 % en BFC, inférieur de près de 2 points au niveau national. Les proportions les plus importantes de personnes pauvres sont localisées dans des zones rurales éloignées des grands pôles économiques comme le Morvan, le nord de l’Yonne et le nord de la Haute-Saône. Dans le Morvan, la population est âgée. Ainsi, la part des revenus issus des retraites est très importante. Dans l’Yonne, la pauvreté est en lien avec une proportion de chômeurs parmi les plus élevées de la région. Le manque d’attractivité économique de la Haute-Saône et du Morvan, ainsi qu’une population plus âgée, expliquent des niveaux de vie inférieurs au reste de la région. À l’opposé, les intercommunalités situées à proximité de la Suisse et de la région parisienne, les périphéries des villes ainsi que celles localisées sur la côte viticole, ont des niveaux de vie plus élevés qu’en moyenne régionale. La BFC est l’une des régions les plus âgées de l’Hexagone. Ainsi, les pensions, les retraites et les rentes représentent une part importante des revenus dans la région, ce qui peut constituer une fragilité pour les territoires.