Métiers
Mémoire de changements

Chloé Monget
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Afin de clore la série entamée sur les métiers de l’agriculture (voir nos précédentes éditions), Jean-Paul Simon, 59 ans, revient sur son parcours. Dans sa carrière, il a tenu de nombreux postes, pour être aujourd’hui pointeur-soudeur.

Mémoire de changements
Jean-Paul en train de faire des points de soudure sur une remorque de 9,5 m.

Après Alexis, Thierry et Aline, c’est au tour de Jean-Paul de présenter son métier en lien avec le milieu agricole.  « Je suis rentré chez Ponge dans les années quatre-vingt. C’est la seule entreprise que j’ai connue, mais je n’ai pas fait qu’un seul métier ! » s’amuse Jean-Paul Simon, 59 ans, pointeur-soudeur. « Durant ma carrière, j’ai été livreur, j’ai aussi fait du montage et de l’aménagement de bâtiments, de la découpe… Aujourd’hui, je suis pointeur-soudeur ».

Jean-Paul avoue avoir toujours aimé le monde agricole. « Très tôt, les machines utilisées et leur construction m’ont fasciné. Ce qui me plaît le plus dans mon métier c’est qu’en partant de rien, et en suivant scrupuleusement un plan, on crée des remorques, des couloirs, des plateaux… ».

De nombreuses évolutions

De ces premières années, Jean-Paul en garde un souvenir doux, « même si notre travail n’était pas facile. Tout se faisait à la main, nous n’avions aucune machine pour nous aider à porter les charges lourdes. Au début, nous faisions des brouettes, des cornadis, des groupeurs de bottes, des auges, des bennes trois points, des râteliers, des nourrisseurs, des portails pour les particuliers… et tout était fait sur mesure. Un peu comme aujourd’hui, mais de manière moins pointue ». Au fil du temps, les ouvriers ont vu arriver de nouveaux outils dans l’entreprise, à l’instar des découpeuses laser qui permettent d’obtenir des pièces propres et plus rapidement. Le bureau d’études a aussi beaucoup apporté à la conception. « Je me souviens qu’au début on testait, on démontait si ça n’allait pas, on remontait pour voir si la modification convenait et ainsi de suite. C’était plus compliqué, plus frustrant parfois, mais on se creusait la tête ! »

Durant 42 ans, Jean-Paul a donc occupé presque tous les métiers de l’entreprise, et a aussi connu des changements. « Au départ nous étions 4 en comptant le patron à 45 heures semaine contre 39 actuellement. Je me souviens que nous allions prendre le goûter dans la maison familiale. Nous parlions de tout et de rien pendant une petite demi-heure et ensuite on remontait à l’entrepôt. De par notre nombre, nous avions une cohésion, même si nous n’étions pas forcément d’accord sur tous les sujets. Au fil des années et des déménagements, l’entreprise s’est agrandie et a embauché. On se sent un peu dilué par moments, puisque nous n’avons plus cette proximité familiale des premiers temps… ».

Photo à mettre
« On fait encore du sur-mesure, ce qui est une chance pour nous car notre travail en est plus enrichissant et apprécié de la clientèle » souligne Jean-Paul. Ici, un plan avec les cotes grossies à la main par Jean-Paul pour les voir de plus loin.