Un agriculteur de l'Yonne présent à la COP 27
« Je reviens plutôt réconforté »

Christopher Levé
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De retour de la COP 27, Thierry Desvaux, agriculteur à la Sep de Bord, à Bligny-en-Othe et référent pour l'Yonne de l'Afdi, se dit plutôt réconforté par ce qu'il a pu voir et entendre durant ce sommet mondial, en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique.

COP 27
La COP 27 a eu lieu à Charm el-Cheikh, en Égypte, du dimanche 6 novembre au dimanche 20 novembre (photo Afdi).

« Je reviens plutôt réconforté. Car j’ai pu voir ce que chaque État, chaque ONG (organisation non gouvernementale), chaque service privé faisait de bien pour la lutte contre le changement climatique », lance Thierry Desvaux, agriculteur à la Sep de Bord, à Bligny-en-Othe et référent pour l’Yonne de l’Afdi. « À la COP 27, c’est là où se sont partagées beaucoup d’idées, sans doute beaucoup de solutions, où se sont créés beaucoup de partenariats, de coalitions. Là-bas, c’est facile d’improviser des rencontres pour mener à bien des projets de développement, chose qui aurait été plus difficile et plus longue à faire sans être réuni au même endroit. C’est aussi ça la COP 27, d’avoir l’opportunité de faire avancer des dossiers ».
Pour rappel, ce dernier participait à la COP 27 (lire édition 1705) qui a eu lieu à Charm el-Cheikh, en Égypte, du dimanche 6 novembre au dimanche 20 novembre (elle s’est terminée deux jours plus tard que prévu, ndlr). Un privilège pour le seul icaunais présent sur les 45 000 participants.
En allant à la COP 27, Thierry Desvaux avait plusieurs objectifs. « En tant que membre de l’Afdi (l’association étant elle-même membre d’AgriCord), j’avais, par leur biais, la volonté d’appuyer la revendication principale que l’on (les membres de l’Afdi) avait émise avant de partir, à savoir souhaiter plus de financement pour les organisations paysages du pays d’Afrique essentiellement », explique-t-il. « C’était aussi l’opportunité de rencontrer des gens avec qui l’Afdi travaille très régulièrement. Car le but était aussi là : renforcer les liens avec les partenaires, ce qui s’est avéré extrêmement fructueux ».

L’agriculture et l’alimentation au premier plan

Lors d’une conférence-débat, organisée par AgriCord, Thierry Desvaux est intervenu sur la thématique suivante : quelle est la contribution des organisations paysannes sur les actions de résilience et d’adaptation au changement climatique ? « J’ai pu mettre en avant le collectif GIEE de la Sep de Bord, en expliquant qu’en France, c’est grâce à l’agriculture de conservation des sols qu’on lutte efficacement contre le changement climatique en stockant du carbone et en limitant les gaz à effet de serre, car on consomme moins d’engrais et de carburant. Aussi, j’ai développé les actions agroécologiques de l’Afdi, notamment celles que l’on mène à Madagascar qui contribuent au développement d’une agriculture durable avec des organisations de jeunes agriculteurs en prenant en compte leurs contraintes de changement climatique ».
Autre satisfaction pour l’agriculteur icaunais : « C’est de voir que l’agriculture et l’alimentation occupent désormais une place centrale dans l’agenda climatique, ce qui n’était pas gagné au départ. Cela est lié à la crise alimentaire et énergétique suite à la guerre en Ukraine. Quand l’aliment et l’énergie augmentent, cela incite à s’intéresser plus au système alimentaire et au système agricole ».
S’il a pu constater que le changement climatique est une préoccupation mondiale, il lance désormais un appel aux responsables des organisations professionnelles agricoles départementales, régionales et nationales « pour qu’ils prennent leurs responsabilités, qu’ils soient acteurs, forces de proposition et d’innovation pour gagner la bataille du changement climatique ».

COP 27
Thierry Desvaux est intervenu lors d'une conférence-débat sur la thématique de la contribution des organisations paysannes sur les actions de résilience et d'adaptation au changement climatique (photo Afdi).