Murs en pierres sèches
Démocratisation d'un savoir-faire
Du 2 au 7 septembre 2024, le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement de la Nièvre (CAUE 58), a organisé deux sessions d’initiation à la technique pierre sèche afin de diffuser et promouvoir cette méthode de construction.
Durant une semaine, le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement de la Nièvre (CAUE 58 – 1), a proposé deux sessions d’apprentissage dédiées à une méthode de construction ancestrale : la pierre sèche. Pour mémoire, cette initiative est réalisée pour la deuxième année après, en 2023, la réfection d'un mur à Marzy (2). Pour 2024, c'est aux portes de Clamecy que le chantier s’est fixé.
Le choix d’un site adapté
Christophe Joly, architecte-conseiller au CAUE de la Nièvre, détaille : « Pour la sélection d'un site, plusieurs paramètres sont à prendre en compte. Tout d'abord, il y a la visibilité du chantier. Ce point est essentiel afin de donner à voir cette technique ancestrale pour insuffler à d'autres l'envie de s'initier à ce savoir-faire. Ensuite, nous devons trouver un emplacement avec toutes les commodités nécessaires à proximité, pour accueillir les stagiaires dans les meilleures conditions. Cet espace sert de lieu de repli en cas de pluie, de réunion avec le formateur. Enfin, il est indispensable d’approvisionner le chantier, au préalable, de pierres nouvelles, de récupération. Les services techniques de la Ville de Clamecy nous ont donc livré cette matière première sur place. Cette synergie permet de donner du sens du projet : impliquer tous les acteurs du territoire pour valoriser un patrimoine aux nombreux avantages ». Sur ce dernier point, il évoque notamment : « Outre leur valeur patrimoniale et leur esthétisme, les murs en pierres sèches ont un véritable intérêt pour la biodiversité qui y niche (faune, flore) et pour le cheminement de l’eau car ce sont des ouvrages drainants ».
Un avenir certain
Pour découvrir tous ces atouts, une vingtaine de stagiaires au total ont participé aux sessions à Clamecy. Majoritairement venus de la Nièvre, les stagiaires comptaient parmi eux, Sylvie : « J'ai le projet de faire un mur de ce type chez moi car je trouve qu'il s'intègre parfaitement dans nos paysages. En plus, cela ne demande aucun investissement à part du temps ». Martin Muriot, formateur du stage, artisan murailler en Saône-et-Loire et président de la Fédération française des professionnels de la pierre sèche (FFPPS) insiste : « il faut croiser les pierres, les bloquer les unes avec les autres, et surtout prendre du plaisir à faire ce travail » et d'ajouter « ce savoir-faire peut, pour certains, paraître désuet, mais il a, pour moi, un véritable avenir, car nous n'utilisons pas de matériaux neufs, ni de liant… ». Christophe Joly conclut : « Dans un monde où le réemploi et le respect de l'environnement prennent de plus en plus de place, je suis persuadé que cette technique de construction a un avenir certain, au vu de la durabilité des ouvrages et de leur qualité environnementale, il contribue à décarboner la filière du BTP ». Outre les stages de construction de mur en pierres sèches, le CAUE 58 peut également apporter des conseils architecturaux concernant les bâtiments agricoles (3) ou encore de conseils aux particuliers. De son côté, la FFPPS intervient également auprès des prescripteurs pour former sur le volet « technologique » (fonctionnement mécanique du mur de soutènement). (4).
2. https://www.agribourgogne.fr/articles/28/07/2023/S-initier-a-un-savoir-faire-ancestral-91337/
3. https://www.caue58.com/2014/03/31/batiments-agricoles/
4. https://www.professionnels-pierre-seche.com/formations.html