FDSEA/JA
« Pas de contrôle sans paiement »

Christopher Levé
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Remontés contre l'État suite aux retards de paiement des aides PAC, la FDSEA et les JA de l'Yonne refusent tout contrôle de l'administration sur toutes les fermes icaunaises sans versement de l'intégralité des sommes dues. 

FDSEA/JA
« Fiers de vous nourrir », c'est l'un des slogans forts de la FDSEA et des JA. Pour continuer de le faire, il faut des moyens et cela passe par le versement des aides PAC, qui ont plus de 2 mois de retard.

C’est une situation qui aurait dû être réglée au plus tard au 15 juin, c’est en tout cas l’engagement qui avait été pris par le gouvernement : celui des retards de paiement des aides PAC. Des aides qui, au passage, auraient déjà dû être intégralement versées au 15 mars.
Dans l’Yonne, la FDSEA et les JA, remontés contre l’État, assurent qu’à ce jour « de nombreux agriculteurs n’ont toujours pas reçu la totalité de leurs aides de la PAC, notamment les aides à la conversion en AB et aux MAEC ». « L’État n’a pas tenu son engagement envers les agriculteurs », indique Damien Brayotel, président de la FDSEA de l’Yonne.
Ce n’est pas la première fois que les deux syndicats agricoles appellent le gouvernement à respecter ses engagements sur ce sujet, déjà sur la table au moment des mobilisations du début d’année. Pour eux, si la situation s’éternise, c’est surtout « en raison du manque d’outils délivrés par le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire à la DDT du département ».
Dans ce cadre, la FDSEA et les JA de l’Yonne annoncent « refuser tout contrôle de l’administration sur toutes les fermes icaunaises ». « Les agriculteurs icaunais ont effectué il y a plus d’un an déjà toutes les déclarations nécessaires en temps et en heure et se retrouvent aujourd’hui dans des situations de trésorerie intenables et laissés dans l’expectative du respect de la date d’échéance imposée par l’Union Européenne aux États membres, celle du 30 juin ».
Aussi, « cette situation pénalise lourdement les exploitants agricoles concernés qui se retrouvent forcés de compenser ces retards de paiement de leurs poches, en effectuant des prêts court terme, pour pallier les incompétences de l’État. Pour certaines exploitations, ces sommes représentent plusieurs dizaines de milliers d’euros », assurent les syndicats, dans un communiqué.
Comme le rappelle Damien Brayotel, « les engagements doivent être réciproques. Les agriculteurs, eux, ont tenu les leurs, il n’y a pas de raison qu’ils soient les seuls dans ce cas-là ».
L’État est donc une nouvelle fois prévenu. S’il ne veut pas voir une nouvelle fois les tracteurs prendre possession des rues, ce qui avait été « promis » et fait en début d’année, il est urgent que la situation soit régularisée. Car les agriculteurs ont prouvé plus d’une fois qu’eux savent tenir leurs engagements.