Rencontres agronomiques d'Axéréal
Technicité et économie

Chloé Monget
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Dans le cadre des Rencontres agronomiques d’Axéréal, le rendez-vous nivernais s’est déroulé le 4 juin à Suilly-la-Tour. Une édition marquée par « l’agriculture régénérative et productive ».

Technicité et économie
Six essais concernant la conduite de culture en agriculture régénératrice étaient présentés durant « Les rencontres agronomiques » dans la Nièvre, le 6 juin.

Comme tous les ans, le groupe Axéréal propose à ses adhérents des Rencontres agronomiques. Pour cette édition, le rendez-vous nivernais fut fixé à Suilly-la-Tour, le 4 juin. Durant la journée, divers ateliers furent organisés, en plus des visites d’essais, tous sur le thème global de « l’agriculture régénérative et productive ».

Très suivie par les exploitants, cette rencontre fut l’occasion pour Patrick Têtard, vice-président d’Axéréal, de : « donner des clefs aux exploitants afin de trouver des solutions face aux enjeux du changement climatique » et de Thierry De Beaucorps, responsable régional d’Axéréal, d’ajouter : « Aujourd’hui, trois enjeux s’imposent : l’eau, l’alimentation et l’écologie. Il faut travailler les trois de front pour cibler les leviers pertinents. Et, la coopérative agricole a les moyens de les trouver, tout en gardant un aspect de viabilité économique pour les exploitants, car ce pan est indispensable pour répondre aux trois problématiques citées ».

Sur ces points, Patrick Têtard insiste : « Il n’y a pas 36 solutions pour envisager l’avenir. Il faut à la fois un volet technique mais aussi un volet économique. L’un ne va pas sans l’autre. L’agriculture régénérative et productive rentre dans ce cadre. D’ailleurs, nous avons de plus en plus de demandes pour les productions bas carbone notamment – avec un cahier des charges très précis, et allant plus loin que celui des HVE. Trouver des débouchés valorisants aux productions de nos adhérents est incontournable si nous souhaitons voir l’agriculture évoluer. Produire de manière plus vertueuse, c’est bien. Mais, valoriser ce genre de productions c’est encore mieux ».

En détail

Ainsi pour offrir des clefs techniques, certains essais ont été réalisés avec trois axes de travail : la baisse des IFT, les bas GES et l’adaptation au climat. Au total, six essais ont été mis en place : 2 en blé tendre, 2 en orge et 2 en blé dur. Durant la présentation de ces derniers lors de la journée du 6 juin, il fut détaillé les différents leviers activés pour chaque axe comme les choix de variétés, le décalage de la date des semis, l’utilisation de biocontrôle et de pilotage (protection fongicide), la nutrition optimisée via des analyses de sèves (Top’Diag), l’apport d’organique Humival 5-4-2 pour des applications tardives, travail sur l’assimilation des minéraux (Mycoboost et Vixeran) ou encore l’utilisation d’engrais azotée à libération contrôlée (Impact zéro Nergetic DZ), ou encore la croissance racinaire, la gestion des stress abiotiques et la régulation de l’ouverture et de la fermeture des stomates. Thierry De Beaucorps rappelle : « c’est un tout qui permet d’obtenir des résultats probants. Il faut avoir une vision d’ensemble pour aller plus loin. Dans tous les cas, le sol est la base de notre métier. Il faut retrouver un sol vertueux et cela peut demander, dans certains cas 5 à 10 ans ; temps nécessaire pour envisager l’avenir correctement ». D’autres ateliers complétaient la rencontre, comme celui dédié au calcul de la pression des pneus et le choix dans ces derniers, afin de limiter l’impact des engins sur la compaction du sol mais également pour réduire les consommations de carburants. Le désherbage fut également abordé. Sur ce thème, Patrick Têtard souligne : « cette année, nous constatons particulièrement que nos adhérents ont des soucis avec cela, et il paraît important, là encore, de leur apporter des informations techniques de précisions afin qu’ils trouvent un équilibre vertueux et des résultats économiques viables ». Il conclut : « De plus en plus seuls dans leurs exploitations, les agriculteurs ont besoin de soutien technique, mais aussi de moments conviviaux pour partager leurs expériences, entre eux. Je pense que ces rencontres agronomiques remplissent parfaitement ces deux points. Nous traitons du vivant végétal, mais aussi humain ; un point à ne pas oublier ».

Image supplémentaire
Un atelier dédié à la compaction des sols due aux engins agricoles était proposé.