Horizons
Allez voir ailleurs

Chloé Monget
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Le monde recèle de nombreuses exploitations agricoles. Damien Larrivée, nivernais de 24 ans, a décidé de découvrir celles du Québec, pour un an.

Allez voir ailleurs
Damien Larrivée est passionné de mécanique : « J'ai toujours tout démonté en partant du vélo jusqu'au tracteur en passant par les motos ou les voitures ! ». Crédit photo : Damien Larrivée.

« J’ai choisi de partir car je pense que certains systèmes peuvent être importés en France » souligne Damien Larrivée, nivernais de 24 ans qui a décidé de partir travailler dans une exploitation Québécoise pour un an. « Il n’y a rien dans mon parcours qui m’a forcé à sauter le pas, à part peut-être une grande curiosité ».

Les études

« J’ai commencé mes études par un BAC agro équipement à Montargis au Chesnoy. Puis, j’ai continué avec un BTS génie équipement agricole, à Saint-Saulge. Malheureusement, j’ai loupé mon diplôme à quelques points près. Assez motivé, j’ai fait un an d’apprentissage scindé entre un poste de mécanique à Imphy et chez mes parents à Ville-Langy. Ces derniers avaient besoin de main d’oeuvre et j’étais très content de travailler avec eux, même si la mécanique est une passion pour moi ».

Partir un jour

Une fois rentré dans la ferme familiale, il met en route ses méninges : « Travailler auprès de mes parents était très formateur, mais, la vie est riche d’expérience et je pense qu’aller au-delà de sa zone de confort pour apprendre est le meilleur des apprentissages. J’adore voyager et découvrir comment les gens vivent ou travaillent hors de nos frontières ». Avec cette envie de partir, une destination lui vient à l’esprit : l’Amérique du Nord.

Souvenirs d’aujourd’hui

« En BTS à Saint-Saulge, nous devions faire un voyage d’étude, mais complètement organisé par nous, les élèves. Avec mes amis de l’époque, on s’est dit sur une blague, « Allons aux Etats-Unis ! » Sauf que les professeurs nous ont pris au sérieux et deux d’entre eux se sont mis à nous aider pour trouver les financements. Au final, nous avons fait 10 jours là-bas. Pas un seul élève ne parlait anglais à l’arrivée outre-Atlantique. À la fin, nous arrivions tous à nous faire comprendre. Comme quoi, il n’y a rien de tel que d’apprendre à nager directement dans le grand bain ! C’est avec ce souvenir que je me suis tourné vers l’Amérique du Nord, et on m’a parlé du Canada, que je ne connaissais pas vraiment. Je me suis dit « pourquoi pas » surtout pour quelques points précis ».

Francophonie

« Même si je ne me débrouille pas trop mal en anglais, recevoir des directives professionnelles dans cette langue est une autre affaire ! C’est pour cela que le Québec avait l’avantage – non négligeable – de proposer des échanges en Français. Je ne voulais pas non plus me retrouver complètement perdu dans une culture aux antipodes de la nôtre car je partais pour un an, là encore le Québec remplissait ce critère. Tout cela mis bout à bout, j’ai alors commencé à faire des recherches pour m’envoler vers ce pays ».

Coup de main

Afin de réaliser toutes les démarches nécessaires (demande de visa notamment), Damien a obtenu l’aide d’un organisme : Odysée Agri (voir TDB 1694 ou https://odyssee-agri.com/). « Sans leur soutien, je ne sais pas si j’aurais été au bout de la procédure. C’est assez long et complexe, d’autant que le site internet du Québec n’offre pas forcément une navigation aisée. C’est également cet organisme qui m’a trouvé l’emploi que j’occupe aujourd’hui ».

Sur place

En poste depuis le 31 mars 2022, Damien s’occupe, avec un autre français, d’une ferme à Saint-Simon-de-Rimouski sous la direction du chef d’exploitation. « Nous vivons dans une maison prêtée par le propriétaire, où nous ne payons ni l’eau, ni l’électricité. Nous sommes à 4 h en voiture de Montréal, ce qui est assez isolé. Les parcelles semées cette année représentent environ 600 ha, qui ne sont pas d’un seul tenant. Les terres les plus éloignées sont à 150 km au Nord, et les plus proches à 30 km au Sud… Nous faisons donc beaucoup d’heures de route… mais ce n’est pas la seule différence avec la Nièvre ». Pour connaître la suite de l’expérience outre-Atlantique de Damien retrouvez son histoire dans un prochain numéro de Terres de Bourgogne.