Implantation de haies
Réflexions sur l'avenir
Depuis 2014 la Chambre d’Agriculture de la Nièvre accompagne les agriculteurs dans la plantation d’arbres et de haies sur les exploitations. Un accompagnement financier de l'État vient compléter ce soutien récemment.
Les aléas climatiques (canicules, tempête, raisons sanitaires, etc.) survenus principalement ces six dernières années ont accéléré le dépérissement et la mortalité de certaines haies ou arbres isolés (chênes pédonculés ou frênes). Des disparitions ayant des conséquences puisque pour les exploitations ils avaient des utilités bien spécifiques : ombrage, brise-vent, réduction de l'érosion des sols, augmentation de la matière organique, amélioration de la vie du sol, habitat pour la biodiversité dont les auxiliaires, stockage carbone… Face à cette situation, de nombreux d'exploitants cherchent à reconstituer leurs haies ou réimplanter des arbres isolés. Dans ce cadre, la Chambre d'agriculture de la Nièvre les accompagne depuis 2014 et plus récemment l'État s'engage lui aussi financièrement.
Ainsi, le dispositif « Plantons des haies » du « Plan France Relance » terminé en septembre 2022 a permis d’implanter 128 kilomètres d’alignement d’arbres en agroforesterie intraparcellaire et 75 kilomètres de haies ont été replantés dont 80 % durant les deux dernières années. En moyenne, ce sont donc 2 km de haies replantées par exploitation. Étienne Bourgy, chargé de mission en Agroforesterie à la Chambre d’agriculture qui accompagne ces projets (06 48 25 22 98), stipule : « Les alignements intraparcellaires sont conçus sur des essences fruitières pour diversification de l’exploitation comme sur essences forestières pour climatiser les parcelles ». Aujourd’hui face à la demande croissante des agriculteurs pour la plantation de haie, l’État a renouvelé un appel à projet intitulé « Pacte en faveur de la haie » qui subventionne, pour sa part, entre 85 et 100 % des projets. Pour y prétendre, il faut un minimum de 300 mètres de haies. Pour mémoire, le premier volet de cet appel à projet fut clôturé le 20 septembre 2024 avec, pour la Nièvre, 12 dossiers déposés pour un linéaire total de 28 km, et un second volet fut ouvert jusqu’au 30 octobre 2024.
En situation
Parmi les exploitants ayant franchi le pas de la réimplantation, Alexis Krebs (Suilly-la-Tour) explique les raisons de son choix. « Je voulais faire une sorte de muraille autour des parcelles de l'exploitation, car je souhaite mettre en place un pâturage tournant. Ainsi, grâce au dispositif de financement, les 3,3 km de haies (hautes et mixtes) et clôtures ont été totalement prises en charge. Ce qui me permet d'investir uniquement sur les clôtures intérieures pour mettre en place la rotation de pâturage ; allégeant la facture. En plus, cela offre, à terme, un ombrage pour mes animaux et un lieu refuge pour les auxiliaires ; très utile pour les cultures, surtout lorsque l'on est en bio, comme moi ». Étienne Bourgy précise : « Un troisième volet de cet appel à projet sera probablement reconduit en 2025, avec un soutien estimé entre 60 et 80 % ». Il rappelle que « pour tout projet d''implantation, il est nécessaire de cibler les objectifs de l'exploitant afin de sélectionner les différentes essences qui constitueront le projet. Cela déterminera également les densités, les conseils à la préparation du sol, la plantation, le paillage, les moyens de protection des plantations et la mise en relation avec les pépiniéristes qualifiés ; en somme autant d’éléments indispensables à la réussite d'un projet ».
Pour rappel, la Chambre d'agriculture organise une demi-journée de porte ouverte sur « L’adaptation des élevages au changement climatique », le jeudi 31 octobre à 14 heures chez Gaël Jacquey à Neuville les Decize. Renseignement : Christophe Rainon, conseiller en production ovine, au 06 72 39 76 43.