Les pluies des derniers jours contrarient les semis d'automne. Le non-entretien des cours d'eau et des fossés ne fait qu'empirer les choses, selon un agriculteur rencontré la semaine dernière dans la plaine dijonnaise.
Nous sommes le 18 octobre : certains vous diront qu'il pleut depuis exactement un an ! Il est encore tombé de « belles » quantités très récemment en Côte-d'Or. Christophe Rossignol, croisé il y a quelques jours entre Remilly et Cessey-sur-Tille après 43 nouveaux millimètres, ne cachait pas son agacement : « J'ai 59 ans et je n'ai jamais vu une année aussi pluvieuse. Il est à chaque fois très difficile d'intervenir dans nos parcelles. Déjà au printemps, c'était très compliqué et là, je suis très inquiet pour les semis. Je ne dois pas être le seul ! ». Le Côte-d'orien est d'autant plus agacé que le non-entretien des cours d'eau et des fossés amplifie selon lui les problèmes, avec un mauvais écoulement des eaux : « laisser les arbres et tout le reste pousser sur les berges est devenu monnaie courante. Je reconnais l'utilité de ces végétaux mais il y a des limites : à un moment donné tout pourrit, tout se bouche et les fossés ne jouent plus leur rôle… Je déplore ce manque d'entretien, cette absence de curage, de broyage… Ces pratiques étaient pourtant régulières dans le temps, et tout se passait très bien. Même si cette année est extrêmement pluvieuse, il n'y aurait pas eu autant de soucis si ces fossés évacuaient l'eau convenablement ».
Du changement !
Comme bon nombre d'agriculteurs, Christophe Rossignol demande le retour « d'un peu plus de bon sens » : « les gens responsables d'une telle situation devraient se déplacer sur le terrain pour voir à quoi ressemblent nos parcelles… Il est vraiment temps de lâcher du lest sur la réglementation, car cela devient vraiment du n'importe quoi ». D'ordinaire, l'exploitant de Vaux-sur-Crosne et son épouse Françoise ont déjà bien avancé dans leurs semis à cette date du 18 octobre : « avec une telle humidité dans les parcelles, l'inquiétude est de mise, nous ne savons pas comment la situation va évoluer… L'automne dernier, par chance, nous avions réussi à semer juste avant le début des pluies, mais ce n'est pas le cas cette fois ». Les deux agriculteurs ont réussi à récolter « in extremis » leurs deux dernières cultures de l'année, lors du week-end des 5 et 6 octobre : « juste avant plusieurs séances de 40 mm et plus… Quelques heures plus tard, cela aurait été compromis, ces éclaircies étaient les bienvenues ». En ce qui concerne les résultats, le bilan du soja est jugé « satisfaisant » voire « très satisfaisant » avec un rendement moyen de 37 q/ha. Le tournesol est lui aussi crédité d'une bonne note avec un score de 25,5 q/ha en terres sableuses.