Viticulture
La technologie s'invite dans les vignes

Christopher Levé
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Le jeudi 10 novembre, la Chambre d'agriculture de l'Yonne a organisé une matinée dans leurs vignes, à Beine, pour présenter deux outils technologiques purement icaunais, dans le cadre des journées Innov'action. Gros plan sur le chariot électrique E'Mule de Metaviti et l'Exoviti d'RB3D. 

Viti
Le chariot électrique E'Mule a été présenté et testé dans les vignes de Beine.

Nous avions eu la chance de suivre l’évolution des deux projets, ils sont aujourd’hui présentés aux viticulteurs de l’Yonne, lors d’une matinée Innov’action organisée par la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Deux outils technologiques destinés à soulager les viticulteurs dans leurs tâches quotidiennes : l’exosquelette Exoviti, développé par la société RB3D (Monéteau) et son P.-D.G. Serge Grygorowicz, et le chariot électrique E’Mule conçu par Émilien Bouc, ingénieur et fondateur de Metaviti (Courgis).
« Le but de cette journée est de mettre en lien des innovations avec des viticulteurs qui peuvent les utiliser », indique Jean-Baptiste Thibaut, vice-président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. « E’Mule est un chariot électrique multimodulaire qui permet d’être assis pendant la taille, ce qui permet de soulager le dos et les articulations. Il peut être aussi utilisé pour le transport de matériels, ou encore pour le rognage et l’écimage, ce qui permet de soulager le travail de la personne dans les vignes. Grâce à ce chariot, on peut travailler seul, en autonomie. Le chariot accompagne l’ouvrier viticole », développe-t-il.
« L’Exoviti a aussi pour objectif de soulager le dos de l’utilisateur. L’idée de ce genre d’outils est de permettre à des personnes d’exercer ce métier sans trop de difficulté et de ne pas être mal, épuisé en fin de journée. Ceux qui sont en milieu et fin de carrière seront contents d’avoir cet outil. Quand on est jeune, on pense un peu moins aux douleurs futures. Mais à force de voir ce genre d’outil se développer, ils vont se prendre au jeu et les porter. Car il y a un aspect préventif aussi avec cet exosquelette ».

Des outils de confort

Claire Race, viticultrice à Chablis, a participé à la phase de test de l’Exoviti. Elle utilise aussi depuis quelques années un chariot électrique dans les vignes. « Ces outils technologiques sont principalement là pour aider les gens qui ont des problèmes de dos mais ils sont aussi utilisés de manière préventive. C’est important de prévenir car quand il faut guérir, souvent, c’est trop tard », assure-t-elle. « Que ce soit l’un ou l’autre (l’Exoviti ou le chariot électrique), ce sont des conforts et des aides bénéfiques pour les viticulteurs ».
Et les problèmes de dos, Claire Race les connaît malheureusement trop bien. « Depuis que j’ai commencé à travailler, on m’a diagnostiqué une malformation dans le bas du dos et on m’a dit que la vigne n’était pas pour moi. Mais je voulais tout de même exercer ce métier, alors j’ai cherché des solutions. J’ai d’abord trouvé un chariot électrique lors d’un salon, qui me permettait d’effectuer tous les travaux de la vigne, assis. Puis, j’ai entendu parler de l’Exoviti et j’ai voulu essayer, afin de pouvoir retravailler debout. Pour moi, les deux outils se complètent ».
Les tests auxquels elle a participé pour l’Exoviti l’ont convaincu de s’en procurer deux. « Un pour moi, au quotidien, et un autre à disposition de mes salariés. Et si je vois que mes trois salariés désirent en avoir un, je les équiperai tous ».

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L'Exoviti a également été présenté sous toutes les coutures.