Foire-concours aux ovins de Moulins-Engilbert

Une affluence notable

Malgré un temps pluvieux, le public et les professionnels étaient au rendez-vous le 1er août pour la foire-concours aux ovins organisée par le comité des foires de Moulins-Engilbert au Champ de foire. Au programme, le comité avait convié tous les éleveurs d’ovins pour présenter leurs animaux : Mouton Charollais, Texel, Hampshire ou encore Limousine. Au total, 99 animaux ont été présentés. Pour rappel, même si la foire était ouverte à toutes les races, seules les Texel et les Moutons Charollais (inscrits et non inscrits) pouvaient participer au concours (voir palmarès complet dans l’encadré dédié).

Se faire connaître

Christophe Chappé (élevage situé à Lormes 49 ha et 400 brebis) qui participe depuis 2010 à la foire explique ce choix : « j’apprécie toujours l’ambiance ici car elle est conviviale tout en restant professionnelle » avant d’ajouter : « de plus, il important de nous déplacer dans des événements de ce type car, d’une part, ils se font trop rares dans la Nièvre, et, d’autre part, car si nous n’exposons pas nos animaux nous ne nous ferons pas connaître, et donc nous ne vendrons pas ». Si la majorité des apporteurs et acheteurs étaient de la Nièvre et des départements voisins, la renommée des éleveurs nivernais est arrivée jusqu’au Mexique avec Mauricio Medina Hernandez, vétérinaire exerçant outre Atlantique, venu examiner la génétique des animaux : « J’ai été invité à Moulins-Engilbert par une personne de l’OS Charollais, pour découvrir le travail local. Les spécimens présentés aujourd’hui offrent des caractéristiques intéressantes pour les élevages mexicains. Mais, comme l’importation d’animaux vivants n’est pas possible, il faudra forcément passer par la génétique pour pouvoir profiter de ces atouts. Rencontrer les éleveurs et passer un bon moment avec eux est une excellente manière de comprendre leur façon de travailler un peu différente de celle pratiquée dans mon pays ».

Une production intéressante

Afin d’avoir une vision d’ensemble, Christophe Dagouneau, éleveur et conseiller spécialisé bovins allaitant à la Chambre d’agriculture de la Nièvre, a exposé des panneaux d’informations sur les différentes races présentes. Il souligne : « depuis trois ans, il y a une bonne dynamique et tous les ans, la moyenne de vente augmente un peu plus. D’ailleurs, la Chambre d’agriculture tend à encourager les installations dans ce système d’élevage, avec tout de même un point d’alerte sur l’équipement de contention nécessaire à avoir obligatoirement puisque cette production requiert énormément de manutention ». Gilles Trinquet rappelle également que la Sicafome a aussi affiché des informations sur les moyennes de prix ainsi que sur le nombre d’animaux vendus au marché « cela démontre une forte demande avec des indicatifs très positifs ; des éléments très favorables pour les jeunes installés ». De son côté, Marie-Dominique Commaille, venue pour la première fois, souhaitait faire découvrir les Hampshire aux éleveurs et au grand public : « Cette race rustique valorise l’herbe au mieux même si elle peut être rare. Ainsi, elle offre une conduite assez économe ; atout indéniable face au changement climatique. De plus, sa laine est de belle qualité et permet là aussi une valorisation intéressante ».

Problématique spécifique

Elle poursuit en soulevant un contexte particulier : « Malgré tout, ce pan de la diversification reste complexe à mener à bien car il y a de moins en moins de collectes pour la laine dans notre territoire. S’ajoute à cela un prix au kilo dérisoire. En effet, autrefois la laine brute était rentable pour les producteurs. Actuellement, force est de constater que ce n’est plus le cas avec un prix de vente de 0,10 euro / kg (contre 1,15 euro /kg en 2015). Ceci est à mettre en parallèle avec le prix des produits finis (matelas, pulls, etc.) qui sont presque devenus des produits de luxe. Ces montants élevés se justifient par le coût de la transformation que ce soit en temps passé à tricoter ainsi qu’à vendre ou en trésorerie nécessaire pour faire nettoyer ou filer la laine… À mon sens, cette matière a un avenir prometteur, si les outils plus simples pour la valoriser peuvent être mis en œuvre. Dans tous les cas, les foire-concours comme celle de Moulins-Engilbert sont un excellent moyen pour discuter de toutes ces problématiques avec les collègues ou le grand public ».

De cette édition, Gilles Trinquet, président du comité des foires de Moulins-Engilbert retiendra que : « nous avons plus quinze animaux vendus par rapport aux éditions précédentes » et explique que : « la bonne conformation des animaux est sans nul doute le point essentiel de ce beau résultat. Pour la suite, nous devons continuer à travailler sur la communication qui est la clé pour attirer vendeurs, acheteurs et visiteurs ». La prochaine foire du Comité sera dédiée aux Charolais (inscrits et non-inscrits) le 21 octobre. En parallèle, une exposition toutes races bovines (Salers, Limousine, etc.) et un jugement de bétail fait par les JA du canton seront proposés avec repas pour conclure la journée. Renseignements pour la foire-concours : Gilles Trinquet au 06 84 04 06 89 ; pour le repas des JA : Damien Raimond : 07 50 84 31 98.