Environnement
Céréaliers et irrigants protestent contre des hausses de redevances

Actuagri
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Les hausses annoncées par le gouvernement des redevances pour pollutions diffuses et pour prélèvements d’eau entraînent une levée de boucliers.

Céréaliers et irrigants protestent contre des hausses de redevances
Du côté des céréaliers, on s'interroge sur le fléchage final des montants représentés par la redevance pour pollutions diffuses.

Après une hausse très substantielle de la redevance pour pollutions diffuses (RPD) qui est passée de 40 millions d’euros en 2008 à près de 188 millions en 2023, le gouvernement prévoit une nouvelle augmentation de 20 % dans le projet de loi de Finances pour 2024, alors que l’affectation d’une partie de cette enveloppe reste un mystère, selon l’Association des producteurs de blé et autres céréales (AGPB). « Sur les 188 millions d’euros dont nous nous sommes acquittés en 2023, 41 millions ont été fléchés pour le plan Écophyto au niveau national et 30 millions pour l’enveloppe régionale d’Écophyto. L’utilisation des 117 millions d’euros restants est la grande inconnue de l’équation. Servent-ils véritablement la transition écologique des agriculteurs ? Et si oui, comment ? », s’interroge Eric Thirouin, président de l’AGPB. Une question que partagent également tous les céréaliers, à l’heure où les distorsions réglementaires et fiscales, ainsi que le contexte géopolitique, fragilisent plus que jamais la compétitivité de la ferme France. « Si les agriculteurs français sont résolument engagés dans la transition agroécologique, ils refusent catégoriquement d’être la variable d’ajustement budgétaire pour satisfaire un réflexe fiscalo-pavlovien », conclut l’AGPB dans un communiqué.

Réactions chez les irrigants

Même réaction des Irrigants de France sur le projet gouvernemental d’augmenter également la redevance pour le prélèvement d’eau pour l’irrigation : « Dans un contexte d’inflation générale de l’ensemble des charges de production agricole, l’augmentation de la redevance pour le prélèvement d’eau pour l’irrigation, prévue dans le projet de loi de finances 2024, est un nouveau coup porté à la compétitivité des exploitations. Tel que présenté, le cadre fixé par la loi pourrait engendrer une multiplication par 12,5 du coût de la redevance pour les agriculteurs. C’est absolument colossal : ce ne serait supportable par aucun agriculteur et ça mettrait en danger la pérennité de nos exploitations » déclare Eric Frétillère, président d’Irrigants de France.