FCO et MHE
Un front qui s'élargit
Nous faisons un nouveau point sur la progression de ces deux pathologies. Pour Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine, si l'État veut faire des économies sur les vaccins contre la MHE, c'est un mauvais calcul qui, au bout du compte, pourrait coûter bien plus cher.
Selon des chiffres du ministère de l'Agriculture, au 6 septembre, on dénombrait plus de 700 foyers de Fièvre catarrhale ovine sérotype 3 (FCO-3) en France. Sur notre région, les départements suivants sont concernés : Doubs, Nièvre, Haute-Saône, Saône-et-Loire et Yonne. Ces chiffres ne tenaient pas compte, à cette date, des foyers touchés mais pas encore déclarés, ni de la période d’incubation de cette épizootie qui peut aller jusqu’à 18 jours. Pour mémoire, à la fin du mois d'août, la Saône-et-Loire a été le premier département français à compter à la fois des cas de FCO-3 (le nouveau variant venu des Pays Bas) et de FCO-8. Rappelons que la fourniture du vaccin est gratuite en Bourgogne-Franche-Comté (BFC). Dans l'Yonne, outre un foyer confirmé au 6 septembre, 41 cas de suspicion sont en cours d'analyse. De son côté, la Maladie hémorragique épizootique (MHE) n'est pas encore présente en BFC mais elle remonte, graduellement, du sud-ouest. Selon les données les plus récentes dont nous disposons, à la date du 6 septembre, la maladie avait été détectée dans le Limousin, en Corrèze et en Haute-Vienne, ce qui signifie qu'à cette date, la zone réglementée concernant la MHE arrive quasiment aux portes de la Nièvre.
Économie en trompe-l’œil sur les vaccins
« Nous ne comprenons pas que tous les vaccins ne soient pas commandés, même si nous sommes conscients qu’il existe des délais de fabrication et de distribution », s’est inquiété Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB) qui réclame la mise en place d’une véritable stratégie cohérente sur les maladies vectorielles que sont la FCO-3, la FCO-8 et la MHE. Concernant la MHE, il s’interroge sur les intentions de l’État qui, par le biais de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) dépendant du ministère de l’Agriculture a commandé deux millions de doses. Or selon le patron des éleveurs, il en faudrait dix fois plus. « nous avons un cheptel bovin d’environ 10 millions de bêtes. Il faut deux vaccins pour chaque animal : une première prise puis un rappel pour que le vaccin soit efficace », a-t-il expliqué. L’an dernier, près de 3 700 élevages avaient été touchés par la MHE ce qui représentait 5 % du cheptel. La facture avait avoisiné les 100 millions d’euros : 50 millions donnés par le ministère, 30 millions de pertes directes et un peu plus de 15 millions financés par le Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE). Pour les dirigeants de la FNB, acheter les vaccins et donc anticiper permettrait à l’État d’éviter une plus grosse facture en bout de chaîne.