Production laitière
Les résultats technico-économiques de 2022

ALYSE
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Du 28 mars au 7 avril, des éleveurs se sont mobilisés pour échanger sur leurs résultats économiques de l'année écoulée et sur leurs charges de mécanisation. L'année a été marquée par la perte de repères, la flambée des courts (concentrés, intrants, énergie …) et la hausse des produits (vente de lait et vente de bovins lait).

Les résultats technico-économiques de 2022

Deux cent neuf éleveurs ont réalisé un Galacsy, dont 145 avec le calcul du coût de production. La campagne 2022 a été marquée par une belle amélioration des produits (notamment grâce à la hausse du prix du lait et du prix des vaches de réforme), une année climatique difficile qui fait suite à une année 2021 où beaucoup de stocks avaient été faits (une partie des stocks a été écoulée). En parallèle, la hausse de toutes les charges (opérationnelles et de structures) a été effective toute l’année (notamment sur les postes intrants, concentrés et carburants).

Marge brute en progression

Le prix du lait sur la campagne est en moyenne de 433 euros/1 000 litres, soit une hausse de 60 euros par rapport à la campagne dernière. Les produits bovins augmentent également de 19 euros grâce à une reprise du cours des vaches de réforme qui s’affiche à 1 316 euros par vache, soit 4,12 euros/kg. Les autres produits (aide couplée vache laitière, indemnités climatiques, dégâts gibier…) restent stables à 19 euros/1 000 l. Tirés par le prix du lait et la hausse de produits bovins, les produits augmentent de 78 euros/1 000 l. Les charges opérationnelles augmentent de 16 euros/1 000 l, la plus forte hausse des dernières années, en cause notamment l’augmentation de toutes les charges tout au long de l’année 2022 (les concentrés, les intrants…). La marge brute augmente cependant de 62 euros pour atteindre 308 euros/1 000 l.

Détail de la hausse des charges

Le rendement moyen du maïs est de 9,5 TMS. Après une année 2021 exceptionnelle en quantité, le rendement maïs et herbe revient au niveau des années précédentes. Les achats de fourrages quant à eux restent à un niveau « correct » de 13 % de la totalité des fourrages distribués. On observe que de plus en plus d’exploitations rentrent dans des stratégies d’achats de fourrages et de co-produits chaque année pour anticiper les aléas climatiques. Les charges de SF restent au même niveau que l’année précédente, même si le prix des intrants avait déjà augmenté, les intrants distribués en 2022 ont été achetés en 2021 et probablement distribués en plus faible quantité. En revanche, les charges de concentrés VL augmentent, notamment dû au prix d’achat des concentrés en nette augmentation 2022 (+ 70 euros/t de moyenne). La hausse sur la charge « concentrés génisses » est plus contenue, du fait de la moindre distribution de ceux-ci sur 2022 (passant de 950-1 000 kg/génisses les années précédentes à 900 kg/génisses en 2022).

De gros écarts sur les charges de mécanisation

De gros écarts sur les charges de mécanisation

Dans le calcul du coût de production du lait, les plus grands écarts sont observés sur la partie charge de mécanisation, et notamment sur deux facteurs : l’amortissement du matériel et les travaux par tiers. Les stratégies et ces pistes sont variées pour limiter ces écarts. Plusieurs pistes à moyen ou long terme ont été souvent citées par les éleveurs : calculer son coût d’utilisation de son matériel, utiliser les références terrain pour se comparer, penser à l’échelle des chantiers, faire de l’échange de travaux ponctuellement et réfléchir ses investissements.