Agroforesterie
Tout savoir sur le Paulownia

Chambre d'agriculture de la Nièvre
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Une demi-journée d'information était organisée le 26 mars par la Chambre d'agriculture sur la culture du Paulownia à Varennes-Vauzelles. 

Tout savoir sur le Paulownia
Une demi-journée d'information sur la culture du Paulownia était proposée le 26 mars par la Chambre d'agriculture de la Nièvre. Crédit photo : Chambre d'agriculture de la Nièvre

À l’invitation de la Chambre d’Agriculture de la Nièvre, plus d’une vingtaine de personnes, agriculteurs et forestiers, sont venues le 26 mars dans la salle du Papy’s à Varennes-Vauzelles, découvrir la culture du Paulownia, arbre originaire d’Asie.

Pour l’occasion, Didier Guyon, élu référent de la Chambre sur les thématiques des énergies renouvelables et de l’agroforesterie entre autres, précise en introduction que « l’organisation de cette réunion fait suite à plusieurs sollicitations auprès d’Étienne Bourgy, conseiller Énergies et Agroforesteries de la structure, ainsi que lors d’autres rencontres sur le terrain avec un panel large d’agriculteurs (Groupes de développement, AG des Irrigants, …) ». Pour lui, cette culture « peut répondre à une recherche de diversification et permettre de nouvelles sources de revenus pour les agriculteurs nivernais ».

Son portrait

La société Paulownia Nature, l’une des rares à proposer des variétés adaptées au climat de nos régions, a détaillé avec précision les conditions d’implantation, de suivi, d’entretien ainsi que les débouchés. Elle a ainsi rappelé que cet arbre à croissance rapide doit être implanté à l’automne (les plants mis en terre font environ 30 cm de haut) afin de faire l’économie d’irriguer au démarrage (ce qui est nécessaire pour une implantation de printemps). Un an après, il peut déjà faire plus de 2 m de haut. Il faut alors le couper à ras. Le rejet alors sélectionné croît et en 3e année, l’arbre est élagué à une hauteur de 4 m environ. L’objectif est d’atteindre un diamètre de 38 cm après 7 ans. Son impact carbone a aussi été abordé et selon des études (à confirmer par l’Inrae d’ici quelques semaines), le Paulownia peut absorber 10 fois plus de CO2 que certaines céréales et produire quatre fois plus d’oxygène qu’un arbre classique.

Le marché

Les débouchés en France sont encore à développer mais les qualités sont nombreuses : outre sa forte résistance à la flexion, il se révèle être un bon isolant thermique et acoustique, et dispose d’un point d’inflammabilité très élevé. Une autre valorisation a été dépeinte - plutôt faite en Espagne à ce jour - est l’utilisation dans la construction de pales d’éolienne après broyage du bois. D’autres tests sont en cours avec la parfumerie via la valorisation des fleurs, par ailleurs très mellifères. De l’avis des intervenants, c’est la production qui va créer les marchés, argument appuyé par des représentants forestiers.

Note : Pour tout renseignement complémentaire, contactez Étienne Bourgy à etienne.bourgy@nievre.chambagri.fr ou au 06 48 25 22 98.

En bref

Le pH idéal pour le Paulownia est situé entre 5,5 et 7,5. Il est résistant aux ravageurs et maladies ainsi qu’aux températures comprises entre -30 à +45 °C. Sa croissance est rapide : 1re coupe après 7 ou 8 ans, puis 6 ans pour les cycles suivants. Le coût d’un plant s’élève à environ 11 euros. Enfin, pour mémoire, < 100 arbres / ha sur terres arables : permet de rester éligibles aux aides PAC, en agroforesteries.