La municipalité de Villiers-sur-Yonne s'est engagée, courant 2024, dans un projet d'envergure qui ne se limite pas à une restauration de bâti ancien.
Depuis 2020 le conseil municipal de Villiers-sur-Yonne s'est lancé dans un projet « ambitieux » comme le définit le maire de la commune, Stéphane Brisorgueil. En détail, il s'agirait de restaurer l'ancienne boulangerie/café du centre-bourg pour en faire un lieu multiservices avec logement. Stéphane Brisorgueil précise : « nous avons le canal du Nivernais et la véloroute au bout de la rue, il y a donc un fort potentiel commercial ». Au total, c'est 175 m2 pour le rez-de-chaussée (commerce) et 90 m2 à l'étage (logement) qui sont en cours de rénovation pour un budget total d'1 010 049 euros environ avec un autofinancement de la municipalité à hauteur de 43 % et le restant étant assuré par des subventions (dont celles du Conseil départemental, Fonds vert, ANCT, FHNEE, SIEEN).
Si les travaux marquent un engagement important pour la commune, pour le maire, cet investissement était nécessaire : « D'une part, il s'agit de la conservation de notre patrimoine. Et, d'autre part, il est le symbole d'un avenir dynamique. D'ailleurs, c'est dans son passé que se trouve son essence future. En somme, nous entreprenons une rénovation ne se limitant pas à une réfection de murs. Pour en parler, Dominique Rollin, mon adjoint à la mairie, est le mieux placé puisque le bâtiment appartenait à sa famille jusqu'en 2019 (date de rachat par la commune) ».
Bâti dans le cœur
Si entre 1844, date de construction de l'édifice, et 1900 environ, la fonction du bâtiment n'est pas connue, Dominique Rollin sait exactement qui occupa les lieux ensuite puisqu'il s'agissait de ses grands-parents Clémentine et Alfred Rollin : « Jusqu'au décès de ce dernier à la guerre de 1945, ils tenaient une boulangerie. Ensuite, Clémentine l'a transformé en café/bistrot » détaille-t-il. En 1947, le flambeau est repris par ses parents : Paulette et Lucien Rollin, avant de fermer définitivement ses portes en 2005. Puis, c'est son frère, Jeannot, qui prend alors la propriété du lieu. En se remémorant cette chronologie, les souvenirs d'antan se ravivent avec tendresse dans les mots de Dominique : « Avec Jeannot et quelques autres enfants, nous avions créé un club de jeunes, baptisé « les petits gars de Villiers », qui se rassemblait souvent dans la maison pour monter les événements ou tout simplement rigoler un peu ». Là, comme une madeleine de Proust, Dominique continue : « Nous étions pleins de vie et pleins de projets avec comme but la convivialité. D'ailleurs cela était connu pour preuve notre fête de l'été, qui réunit près de 3 000 personnes du village et des alentours… c'était amical et ouvert d'esprit. Ces points, l'entraide en plus, régnaient entre les habitants ou les gens qui venaient d'ailleurs. En somme, ils étaient la définition même de Villiers avec donc comme point central la boulangerie/café de mes parents ». Tout en dégustant ce qui fut jadis son quotidien, il évoque avec émotion sa première rentrée dans l'ancienne boulangerie depuis le début des travaux : « c'est un lieu chargé, mais je suis content de voir qu'il va de nouveau accueillir une vie fourmillante. Enfant, j'ai tout fait dedans, et je serais très heureux que d'autres petits gamins puissent en faire autant ».
Coquille polyvalente
Aujourd'hui les travaux de restauration sont donc en cours pour redonner toutes ses lettres de noblesse à ce bâtiment trônant au centre-bourg. En plus de leur suivi, la municipalité devra rechercher durant 2025 le porteur de projet. Dominique Rollin insiste : « il faut trouver la bonne personne pour offrir un projet durable et viable dans le temps ». Stéphane Brisorgueil rajoute : « Pour l'aider, nous avons débroussaillé les partenariats éventuels (services postaux par exemple) qui peuvent s'adjoindre à son projet. Notre but est de lui donner tous les clefs – au sens propre comme au figuré – et de l'accompagner s'il le souhaite pour son installation afin que tout soit un succès ». Afin d'offrir une « coquille la plus polyvalente possible », la municipalité souligne : « Il y aura une séparation du commerce au rez-de-chaussée et du logement de l'étage, afin de laisser toutes les portes ouvertes : si le porteur de projet à déjà un logement, il n'est pas obligé de prendre celui au-dessus du commerce, et s'il en recherche un cela lui offre une solution d'hébergement ». Si pour le moment le profil du candidat n'est pas défini, une espérance est, elle, certaine pour Stéphane Brisorgueil et Dominique Rollin : « Nous voulons que le lieu revive et devienne de nouveau un synonyme d'échanges, de rencontres, de joie et liens que ce soit entre les habitants ou les personnes de passage. Car sans les autres, faut-il rappeler que nous ne sommes pas grand-chose ? ». La fin des travaux est « idéalement » prévue pour la fin 2025 avec une ouverture du commerce courant 2026.
Pour tous renseignements : mairie.villiers-sur-yonne@wanadoo.fr ou au 03 86 24 25 59 (mairie de Villiers-sur-Yonne).