Abattoir de Cosne-sur-Loire
Un projet d’envergure pour le territoire
Les administrateurs de l’abattoir de Cosne-sur-Loire travaillent depuis plus de deux ans à la mise en place d’un projet agroalimentaire à l’échelle du bassin de vie. À la tête de cette ambition, Cyrille Forest. Il nous détaille les modalités de cette stratégie.

C’est un projet qui a pris forme à l’issue de la restitution de la loi Égalim. À cette époque l’ancien préfet, Joël Mathurin avait fait le constat qu’il manquait sur notre territoire un outil de transformation de viande. Pourtant, entre le volume disponible dans les différents abattoirs et le consommateur à proximité, il y avait une carte à jouer dans ce secteur. Cyrille Forest, administrateur de l’abattoir à Cosne, résume le projet. «J’avais réfléchi à ce type de projet avec Éric Bertrand, il y a quelques années. L’outil est vieillissant et il fallait faire quelque chose pour que les agriculteurs, bouchers et négociants en bestiaux aillent plus loin que le simple fait de mettre la viande sous vide ou en carton. Ma conviction était d’emporter l’abattoir de Cosne vers la transformation de steak haché qui va représenter plus de 60 % de la consommation des Français dans les prochaines années. Nous pouvons imaginer de la liaison chaude, des saucisses, des merguez et tout ça au service des acteurs cités précédemment» explique-t-il. Ce dernier, après avoir validé son projet auprès du conseil d’administration de la SA Abattoir de Cosne, est allé chercher des financements auprès du Fonds national d’aménagement et de développement du territoire (FNADT) qui permet d’obtenir 50 % de subventions sur l’ingénierie. L’organisme France Service, spécialisé dans les business plans suit également le projet.
«Une phase de développement de douze mois»
Ne pas se lancer tête baissée dans ce projet, c’est l’ambition des porteurs du projet à Cosne-sur-Loire. C’est la raison pour laquelle, un ingénieur projet est en cours de recrutement. «L’objectif est d’étudier toutes les possibilités et les contraintes éventuelles liées au projet. Il faut connaître en aval les besoins des consommateurs, savoir s’ils souhaitent de nouveau une appellation, une marque qui corresponde à leurs attentes ou pas ? En amont : est-ce qu’on va trouver des éleveurs qui engraissent ? C’est la question centrale. Pour leur donner envie de se lancer, nous allons leur apporter des repères sur les segments cités précédemment que l’on veut développer car il n’y a que cela qui rapporte de la marge. Ce qui signifie que nous allons aller chercher des éleveurs au-delà des frontières nivernaises. Nous sommes sur un isochrone de 100 km autour de l’abattoir de Cosne-sur-Loire» explique Cyrille Forest. Le Cher, l’Yonne et l’Allier sont les départements privilégiés pour le projet. Pour l’heure, rien n’est encore défini sur le mode de commercialisation des produits, mais Cyrille Forest exclu l’idée de créer de nouveau une marque qui serait de nature à troubler le consommateur. Néanmoins, il souhaite que les produits soient identifiés de telle manière que les clients puissent reconnaître la provenance locale de la viande.
Le lycée agricole, laboratoire expérimental.
Pour tester le projet, l’EPL Challuy, Cosne-sur-Loire et Plagny a été sélectionné car on y retrouve tout le circuit de la production jusqu’à la commercialisation. En effet, les ovins et les bovins sont élevés à Challuy et découpés à l’abattoir de Cosne. Il y a ensuite la commercialisation qui est représentée par la boutique des Athénées. Et enfin les élèves à la cantine représentent les consommateurs. Ce test grandeur nature va permettre à Cyrille Forest et son équipe d’aller vers «le serpent de mer de la Restauration Hors Foyer». Sur ce sujet, un travail avec la cantine communautaire de Cosne-sur-Loire et de Nevers Agglomération va être mené. Au final, cinq groupes de travail vont plancher sur le projet de l’abattoir. Et pour permettre au projet d’être compris et accepté par un grand nombre d’organisations, Cyrille Forest a le souhait de donner la parole aussi bien aux syndicats agricoles, aux associations de consommateurs et à tous ceux qui seront forces de propositions. Enfin sur le volet scolaire, des discussions sont en cours avec le lycée agricole de Challuy pour la mise en place d’une formation comptabilité adaptée au circuit court.
Un travail particulier autour de l’environnement
Aujourd’hui les déchets produits depuis l’abattoir de Cosne-sur-Loire sont envoyés par un équarrisseur dans l’Allier à plus de 150 km. Ce transport coûte à la structure entre 70 000 et 100 000 euros de retraitement de déchet, ce qui augmente le bilan carbone. «Nous allons mener une réflexion sur le sujet en favorisant la récupération des eaux de pluie mais aussi l’énergie du groupe de froid pour récupérer les calories et les transformer en eau chaude et éventuellement la mise en place de panneaux photovoltaïques sur le bâtiment. Tous ces déchets vont être valorisés dans un méthaniseur qui va voir le jour en 2023. Ce projet est porté par Didier Guyon, céréalier à Mesves-sur-Loire». Nous y reviendrons en détail dans nos prochaines
éditions.
«Une phase de développement de douze mois»
Ne pas se lancer tête baissée dans ce projet, c’est l’ambition des porteurs du projet à Cosne-sur-Loire. C’est la raison pour laquelle, un ingénieur projet est en cours de recrutement. «L’objectif est d’étudier toutes les possibilités et les contraintes éventuelles liées au projet. Il faut connaître en aval les besoins des consommateurs, savoir s’ils souhaitent de nouveau une appellation, une marque qui corresponde à leurs attentes ou pas ? En amont : est-ce qu’on va trouver des éleveurs qui engraissent ? C’est la question centrale. Pour leur donner envie de se lancer, nous allons leur apporter des repères sur les segments cités précédemment que l’on veut développer car il n’y a que cela qui rapporte de la marge. Ce qui signifie que nous allons aller chercher des éleveurs au-delà des frontières nivernaises. Nous sommes sur un isochrone de 100 km autour de l’abattoir de Cosne-sur-Loire» explique Cyrille Forest. Le Cher, l’Yonne et l’Allier sont les départements privilégiés pour le projet. Pour l’heure, rien n’est encore défini sur le mode de commercialisation des produits, mais Cyrille Forest exclu l’idée de créer de nouveau une marque qui serait de nature à troubler le consommateur. Néanmoins, il souhaite que les produits soient identifiés de telle manière que les clients puissent reconnaître la provenance locale de la viande.
Le lycée agricole, laboratoire expérimental.
Pour tester le projet, l’EPL Challuy, Cosne-sur-Loire et Plagny a été sélectionné car on y retrouve tout le circuit de la production jusqu’à la commercialisation. En effet, les ovins et les bovins sont élevés à Challuy et découpés à l’abattoir de Cosne. Il y a ensuite la commercialisation qui est représentée par la boutique des Athénées. Et enfin les élèves à la cantine représentent les consommateurs. Ce test grandeur nature va permettre à Cyrille Forest et son équipe d’aller vers «le serpent de mer de la Restauration Hors Foyer». Sur ce sujet, un travail avec la cantine communautaire de Cosne-sur-Loire et de Nevers Agglomération va être mené. Au final, cinq groupes de travail vont plancher sur le projet de l’abattoir. Et pour permettre au projet d’être compris et accepté par un grand nombre d’organisations, Cyrille Forest a le souhait de donner la parole aussi bien aux syndicats agricoles, aux associations de consommateurs et à tous ceux qui seront forces de propositions. Enfin sur le volet scolaire, des discussions sont en cours avec le lycée agricole de Challuy pour la mise en place d’une formation comptabilité adaptée au circuit court.
Un travail particulier autour de l’environnement
Aujourd’hui les déchets produits depuis l’abattoir de Cosne-sur-Loire sont envoyés par un équarrisseur dans l’Allier à plus de 150 km. Ce transport coûte à la structure entre 70 000 et 100 000 euros de retraitement de déchet, ce qui augmente le bilan carbone. «Nous allons mener une réflexion sur le sujet en favorisant la récupération des eaux de pluie mais aussi l’énergie du groupe de froid pour récupérer les calories et les transformer en eau chaude et éventuellement la mise en place de panneaux photovoltaïques sur le bâtiment. Tous ces déchets vont être valorisés dans un méthaniseur qui va voir le jour en 2023. Ce projet est porté par Didier Guyon, céréalier à Mesves-sur-Loire». Nous y reviendrons en détail dans nos prochaines
éditions.
Les politiques mobilisés sur le projet
«Dans la réalisation, rien n’aurait pu être possible sans l’implication des parlementaires et des services de l’État qui m’ont aidé à bien aiguiller le projet» tient à souligner Cyrille Forest. Perrine Goulet, députée et Nadia Sollogoub, sénatrice, sont les deux parlementaires en première ligne sur le dossier. La communauté de communes de Cœur de Loire est également partie prenante dans ce projet. Une rencontre a eu lieu entre les responsables des abattoirs de Cosne-sur-Loire, Saint-Amand-Montrond et Luzy pour étudier la possibilité de mutualiser les charges liées au personnel et pour que chaque abattoir puisse vivre autour du projet. Dans cette optique, un audit est lancé à Cosne-sur-Loire dont l’objectif est de tirer des conclusions sur le bien-être du salarié et des animaux à l’aube de 2030. Une remise à plat qui s’accompagne de l’arrivée d’un nouveau directeur : René Harny qui était auparavant directeur dans la grande distribution.