Échange
Immersion totale

Chloé Monget
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Depuis début janvier, Myriam Gauthier, québécoise, est arrivée au Legta de Challuy pour poursuivre ses études en BTS ACSE 2e année . Elle explique son parcours et ses attentes. 

Immersion totale
Myriam Gauthier reste jusqu'à la mi-juillet en France.

C’est dans le cadre d’un partenariat d’échanges entre le Legta de Challuy et un Campus Québécois que Myriam Gauthier, 23 ans, est arrivée en France pour poursuivre son cursus en BTS ACSE 2e année. Depuis janvier, et jusqu’à la mi-juillet, elle suivra notamment les cours et les visites organisées par l’établissement.

Stéphanie Moulin, enseignante en gestion et coordinatrice du BTS ACSE au Legta Challuy stipule : « Myriam a envie de découvrir au maximum les pratiques agricoles. Nous allons faire en sorte de répondre à cela en la faisant participer aux visites d’exploitation, que ce soit avec les deuxièmes années ou les premières, si son emploi du temps le permet ». Venue de la Saint Charles de Bellechasse dans la région éponyme, Myriam revient sur ses motivations qui l’ont décidé à venir en France.

Collée à la peau

Avec une première formation en coiffure, Myriam raconte : « j’ai toujours eu envie de travailler, et la coiffure fut une première expérience. Mais, même si cela est loin du monde agricole, j’ai toujours eu un attachement particulier à ce dernier ». En effet, son père, Robert (60 ans) a une exploitation au Québec : « Si je reprends l’exploitation, je serai la 8e génération de ma famille à m’en occuper ; c’est mon rêve pour l’instant » se réjouit Myriam avant d’ajouter : « elle est composée d’un élevage laitier, de 400 ha de terres et d’un atelier de production de sirop d’érable de 6 000 entailles ». Depuis toute petite, Myriam explique qu’elle participe aux travaux agricoles de la ferme familiale : « j’ai toujours été aux côtés de mon père pour travailler et aussi pour plusieurs décisions prises pour la conduite de l’exploitation. Cela a toujours été plutôt naturel que ce soit pour mon père ou moi. Mes parents m’ont toujours conseillé d’explorer toutes les possibilités de carrières pour ne pas regretter de n’avoir qu’exercer le métier d’agriculteur. C’est pour cette raison que je me suis dirigée vers la coiffure dans un premier temps. Mais, force est de constater que je reviens toujours à l’agriculture ; cela me colle à la peau ». Presque comme une évidence, elle s’engage donc dans des études de Gestion et technologies d’entreprises agricoles au Québec. Curieuse de nature, comme elle se définit, elle commence à se renseigner sur les échanges possibles avec d’autres pays. « On m’a mis en relation avec Stéphanie Moulin, et j’ai tout de suite eu envie de tenter l’expérience au Legta de Challuy ». Au bout d’un an et demi de préparation, Myriam est donc arrivée en France en début d’année.

Partager sa vie

Si elle suivra les cours des BTS ACSE 2e année, elle sera aussi amenée à participer aux sorties prévues dans ce cadre, ou à toute autre activité organisée par le Legta. Myriam s’en réjouit : « Comme j’ai toujours travaillé en parallèle de mes études, j’ai ici beaucoup de temps puisque mon visa ne me permet pas d’avoir un emploi. Je vais donc en profiter pleinement pour faire toutes les activités que je peux ». Outre cela, elle doit effectuer un stage pour valider ses modules. Ce dernier sera effectué chez Gaëtan Brague, à Urzy. Stéphanie Moulin précise : « Comme l’exploitation familiale de Myriam est laitière, il nous semblait plus pertinent qu’elle réalise son stage dans une exploitation équivalente ». Même si Urzy est à proximité du Legta de Challuy, Myriam logera chez l’habitant. Pour elle, cela est une expérience humaine qui s’ajoute : « C’est une immersion totale et je suis ravie de le faire. Nous pourrons ainsi échanger à la fois sur les pratiques agricoles, mais aussi sur nos modes de vie ou nos cultures respectives. Il n’y a rien de plus enrichissant à mon sens ». Côté adaptation, Myriam s’intègre « sans souci » dans l’établissement et en France. Elle pointe seulement « qu’il y a un grand écart de température entre les pays » puisqu’elle est partie du Québec par – 30 °C et conclut : « être ici est une chance indéniable et je compte bien en profiter pleinement ».

Le mot de Gaëtan Brague
Gaëtan Brague et sa famille qui accueilleront, chez eux et dans l'exploitation, Myriam pour son stage de huit semaines.

Le mot de Gaëtan Brague

« Lorsque le Legta m’a proposé d’accueillir Myriam pour un stage de huit semaines, j’ai tout de suite dit oui. Pour moi, il est très intéressant d’ouvrir mes portes à des jeunes étudiants étrangers. Ainsi, nous pouvons leur montrer les pratiques agricoles françaises pour leur donner des idées pour leur avenir. Et, eux, peuvent nous apporter un nouveau regard sur nos systèmes. Ces échanges sont bénéfiques à tout point de vue que ce soit professionnellement ou personnellement. J’ai déjà échangé avec Myriam avant son stage et j’ai vu une grande différence entre le Québec et nous notamment pour les dates des semis et pour le climat. C’est la première fois qu’un étudiant étranger vient pour travailler dans mon exploitation, et si j’ai l’occasion de renouveler l’expérience, je le ferai ».