FDSEA 58
Point de situation

Chloé Monget
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Comme tous les ans, la FDSEA 58 organise des réunions cantonales afin d'aborder diverses problématiques. Ainsi, le 23 novembre une de ces rencontres était organisée à Moulins-Engilbert.

Point de situation
Une dizaine d'exploitants des cantons de Moulins-Engilbert et de Château-Chinon étaient présents le 23 novembre pour la réunion cantonale dédiée.

La FDSEA 58 propose, tous les ans, des réunions cantonales afin d’aborder des sujets spécifiques à l’image de celle qui s’est tenue le 23 novembre à Moulins-Engilbert. « Le programme est dense pour 2023, avec notamment la nouvelle loi sur la défiscalisation du GNR, les dossiers en attente pour les PCAE, la nouvelle PAC, la MHE, la carte de recensement des cours d’eau ainsi que des zones humides, etc. » résume Blandine Caruel, directrice de la FDSEA 58 et animant la rencontre dans les locaux de la Sicafome.

Retard insoutenable

Ainsi, les échanges débutent de manière animée sur le retard du Conseil régional dans le traitement des dossiers PCAE : « dans la Nièvre 435 dossiers ont été transmis à la région, et 164 dossiers pour les JA. Pour le moment, force est de constater qu’ils s’accumulent sans être traités. À noter que les autres régions ayant repris cette compétence de la DDT n’affichent pas un tel retard » stipule Blandine Caruel et ajoute : « En parallèle, le nouvel appel d’offres est cours, mais dans quels délais les dossiers seront-ils traités si ceux de l’année d’avant ne le sont toujours pas ? Pour celui-ci, je rappelle qu’une lettre d’intention peut être envoyée à la Région, mais cela ne validera pas forcément l’octroi d’une subvention ». Face à ces annonces la salle est intransigeante : « la Région doit reconnaître qu’elle n’est pas à la hauteur et débloquer la situation qui devient pour certains exploitants catastrophique ». Dans la même veine, le versement des éco-régimes via la nouvelle PAC a été abordé. Blandine Caruel précise : « environ 100 dossiers sont en attente pour la Nièvre. Je rappelle que face à l’affluence de demandes pour cette subvention, les niveaux de paiement ont été abaissés par rapport à ce qui avait été annoncé par l’État ».

Pêche aux informations

Les discussions se sont ensuite poursuivies sur la MHE, avec Martial Tardivon, chef des ventes de la Sicafome : « si pour le moment nous ne sommes pas en zone régulée, il faut avoir en tête que nous allons y passer ; la grande inconnue reste quand. Il faudra vivre avec un peu comme avec la FCO, en respectant les mesures sanitaires et en nous adaptant comme nous l’avons toujours fait » et regrette : « cela étant, nous n’avons pas d’informations directes et c’est à nous d’aller les chercher. Je trouve cela inadmissible de la part des services concernés. De ce fait, nous ne pouvons pas vraiment anticiper ». Il termine son intervention en rappelant : « pour ceux vendant les broutards en janvier, ils ne doivent pas s’affoler en vain. Pour les autres, je leur conseille de ne pas traîner pour la commercialisation ». Toujours sur le thème du manque de transmissions d’informations, Blandine Caruel pointe : « La cartographie des zones humides, travaillée par le Ministère de l’Écologie a apparemment été transmise aux DREAL et aux DDT. Ces dernières doivent faire des commentaires sur les cartes, et nous espérons bien que la profession sera concertée. Néanmoins, pour le moment nous n’avons pas été sollicités… ». Suite à cette évocation, les contrôles des administrations considérés par certains présents comme « zélés » ont été décriés, les mêmes martèlent : « les fossés sont un problème, les cours d’eau sont un problème, la Pac est un problème… on se demande bien à quel moment on va finir par nous dire que les agriculteurs sont un problème aussi ». Ensuite, la communication sur la question lupine de la part des services de l’État fut reprochée comme « inexistante », toujours selon certains exploitants participants à la réunion. La tenue d’une réunion d’information en avril a été proposée pour en savoir plus sur l’animal en lui-même et aussi pour connaître sur les méthodes utilisées afin de déterminer si la responsabilité du loup est engagée ou non. La réunion cantonale de Moulins-Engilbert s’est clôturée par un repas convivial.

Projet commun

Durant la rencontre, un projet de méthaniseur – avec injection sur le réseau - a été présenté. Son établissement devrait se faire sur une parcelle de 7 ha sur la route de Vandenesse. Son fonctionnement est prévu sur la base d'au moins 60 % de fumier, et le reste en matières ensilées. La valorisation de la matière, livrée sur site, serait d'environ 15 euros /t. L'appel est donc lancé à tous les exploitants intéressés pour participer à son approvisionnement.