Santé animale
Journée biosécurité du GDS 21

Berty Robert
-

En organisant, le 22 septembre, une matinée consacrée à la biosécurité, le GDS de Côte-d’Or marque sa volonté d’inscrire dans le fonctionnement habituel des élevages ces pratiques à but sanitaire.

Journée biosécurité du GDS 21
Cette matinée était conçue de manière à favoriser les échanges entre éleveurs, techniciens et vétérinaires. (Crédit GDS 21)

À la manière du « Bourgeois gentilhomme » de Molière qui faisait de la prose sans le savoir, beaucoup d’élevages pratiquent la biosécurité sans toujours en être conscients. Certaines de leurs pratiques sont déjà en accord avec quelques grands principes de cette approche sanitaire. Mais il en est d’autres qui relèvent de la réglementation, évolutive et changeante, et qu’il faut donc acquérir. C’est fort de ce constat que le GDS de Côte-d’Or proposait, le 22 septembre au pôle agricole de Créancey, sa première matinée Biosécurité, destinée à faire le point sur ce que recouvre vraiment ce terme et surtout à mobiliser les éleveurs dans l’objectif d’acquérir des pratiques indispensables et de les inclure dans leur fonctionnement normal et habituel. « Nous voulions, explique Françoise Roulleau, animatrice Biosécurité, amener les éleveurs participants à évaluer les risques et à réfléchir pour appliquer à leurs propres exploitations des mesures, de manière concrète. C’est la raison pour laquelle nous avons privilégié les ateliers interactifs plutôt que des conférences ». La matinée offrait la possibilité de participer à quatre ateliers :

- Et si on parlait de la protection de nos troupeaux ?

- L’eau : le premier aliment des animaux

- Et si protéger nos cours d’eau protégeait nos animaux ?

- Parasitisme et zones humides

Dans le cadre d’un plan d’actions global

Ce programme était complété par des démonstrations de matériel de clôtures et le tout s’inscrivait dans une ambiance conviviale. L’ambition du GDS était d’aborder la biosécurité de la manière la plus générale dans le cadre du plan d’actions Biosécurité mis en place à l’échelle de la Côte-d’Or. Néanmoins, une importance particulière était donnée à la question de l’eau. « C’est notamment la tuberculose qui nous a donné envie de mettre ce thème en avant, poursuit Françoise Roulleau, parce qu’il s’agit d’un facteur de risque important, dans notre département. De plus, avec les sécheresses à répétition, l’eau devient très précieuse mais il n’y a pas que des problèmes de disponibilité. On trouve aussi des problèmes de qualité sanitaire, en raison des bas étiages ou de l’assèchement de certains cours d’eau. On s’est rendu compte que ce risque était difficile à appréhender pour les éleveurs ». Cela passait par un « retour aux sources » en quelque sorte, en repositionnant l’eau comme premier aliment des animaux. Il fallait aussi rappeler certaines règles concernant les installations d’abreuvements. L’accent était également mis sur l’abreuvement au pré (rivière, mares…) avec des dimensions environnementales à prendre en compte, pour lesquelles les éleveurs éprouvent une certaine crainte, en raison de la complexité de la loi sur l’eau. « Les éleveurs, précise l’animatrice, ont le sentiment qu’ils sont très contraints dans leurs possibilités d’utilisation de cette eau, ils ont peur d’être sanctionnés. Pourtant, nous avons rencontré les syndicats de rivière et il existe des solutions pratiques et même des aides importantes pour les aménagements. Il fallait que nous informions les éleveurs de ce rapport gagnant-gagnant qui est une réalité ». Ceci explique aussi la présence, lors de l’évènement de Créancey, de deux techniciens de syndicats de rivières.

De vrais sujets de préoccupation

La matinée Biosécurité aura sans doute permis à certains participants d’organiser leur pensée autour de cette problématique et d’établir un lien clair entre eau et santé. Le parasitisme était aussi abordé à travers le rappel de mesures zootechniques qui permettent de le limiter, et sur l’utilisation raisonnée d’antibiotiques. Globalement, les mesures de prévention du parasitisme forment une composante de la biosécurité. En regard du nombre de participants, le GDS semble avoir ciblé de manière juste les sujets de préoccupation du moment. Le groupement espère pouvoir reconduire d’autres opérations du même genre, prochainement, et en privilégiant l’approche technique pour apporter des solutions.