Charolais
Une rentrée de belle ampleur pour le GIE Charolais Évaluation

Berty Robert
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La station de Créancey se positionne plus que jamais comme un point majeur de la sélection charolaise : elle vient d’accueillir un nombre inédit de veaux. Les organisateurs prennent un soin particulier pour que ces animaux prometteurs se sentent bien.

Une rentrée de belle ampleur pour le GIE Charolais Évaluation
Avec 63 veaux accueillis le 19 septembre dernier, la station du GIE Charolais Evaluation de Créancey, en Côte-d'Or, a connu une rentrée d'une ampleur inédite.

Chaque année, septembre, c’est aussi la rentrée à la station du GIE Charolais Évaluation de Créancey, dans l’ouest de la Côte-d’Or. Mais les « petits nouveaux » qu’on accueille ici sont des veaux destinés à être évalués sur leurs performances jusqu’à leur vente aux enchères programmée en février. L’exercice attire bien au-delà des éleveurs locaux. On y amène des bêtes issues d’élevages du Pas-de-Calais, d’Alsace ou même de la Lozère et la proportion de nouveaux éleveurs-apporteurs est plus importante que les années précédentes. Mais la rentrée 2023, qui avait lieu le 19 septembre, revêtait un caractère exceptionnel par le nombre de veaux réceptionnés : 63 contre 43 habituellement. La raison de cette hausse, c’est Jean-Pierre Godot, le président du GIE Charolais Évaluation qui nous la donne : « Auparavant, nous avions 43 veaux qui étaient la propriété des éleveurs, auxquels s’ajoutaient 42 veaux d’Union Charolais Croissance, basés à Migennes, dans l’Yonne. Ils ont souhaité rassembler tous leurs animaux sur un site unique. Nous n’avons pas voulu rentrer 80 animaux mais nous nous sommes mis d’accord pour une soixantaine, afin de répondre à la demande ».

Une promotion 2023 prometteuse

Cette évolution va réclamer une adaptation dans le mode de travail du GIE Charolais Évaluation, notamment pour le jour de la vente aux enchères de février 2024, pour la vente elle-même mais aussi pour les festivités l’entourant, notamment le traditionnel repas, signe que les organisateurs s’attendent à une fréquentation plus élevée qu’à l’ordinaire. Du point de vue de la qualité des animaux apportés, le GIE sort d’une campagne 2022-2023 qui avait été exceptionnelle de ce point de vue. « En 2022, souligne Jean-Pierre Godot, les éleveurs membres des commissions de sélection pour choisir les animaux qui devaient rejoindre les stations redoutaient les conséquences de la sécheresse sur les animaux et finalement, le jour de la rentrée, nous avions été agréablement surpris et ce sentiment s’était confirmé par la suite. Les animaux ont très bien évolué. En 2023, les retours que j’ai eus des commissions étaient très enthousiastes. On a pu trier dans des bons veaux, au niveau des morphologies comme du point de vue de l’ascendance paternelle ou maternelle. Les profils sont variés avec une large proportion de vêlages faciles. La campagne se présente donc sous de bons auspices ». La rentrée du 19 septembre a confirmé ces bonnes impressions de départ. Il faut y voir le juste retour des efforts menés, en matière de génétique, depuis plusieurs années dans les exploitations. Un constat qui se vérifie sur les prix d’achat et qui traduit un cercle vertueux. Les veaux accueillis entament une phase d’adaptation de 35 jours (le protocole prévoit au minimum 28 jours), notamment pour s’habituer au distributeur automatique de concentré. Ensuite, démarrera une phase de contrôle de 84 jours avec un objectif minimum d’une prise de poids de 1 400 grammes/jour.

Attractivité significative

La station de Créancey permet à des éleveurs, même hors du bassin bourguignon, de se faire connaître. Une attractivité d’autant plus significative que pour les éleveurs apporteurs qui viennent de loin, les coûts de transport, de pension et frais annexes ne sont pas négligeables. S’ils les assument, c’est qu’ils sont conscients de l’intérêt et de la force de cette « vitrine ». « Les veaux qui se font remarquer en station, insiste le président du GIE, apportent forcément des retombées économiques positives sur les exploitations concernées. Pour eux, la station est un peu un investissement… ». Jean-Pierre Godot souligne également la qualité d’accueil réservée aux veaux : « ils vont être dans un « hôtel 4 étoiles » ! puisqu’il n’y aura que 6 ou 7 veaux par case, au lieu de 8 ou 9 les années précédentes. En matière de bien-être animal, c’est à noter ». Enfin, le GIE Charolais Évaluation va associer, tout au long du processus, de l’accueil des veaux à leur vente, des élèves de la Maison familiale rurale de Pouilly-en-Auxois. Ils vont pouvoir suivre tout ce qui concerne les travaux sur l’alimentation, le sanitaire, la préparation des animaux. Ils pourront également voter en amont pour l’animal qui, selon eux, réalisera la meilleure vente, avec récompense à la clé, proportionnelle résultat. Les élèves seront ainsi régulièrement présents avec des formateurs, durant les cinq prochains mois. Des travaux pratiques en conditions réelles, en quelque sorte !