CFPPA
Oui, la reconversion dans l'agriculture, c'est possible

Christopher Levé
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À 32 ans, Anthony Yverneau a choisi de laisser de côté sa mallette de comptable pour suivre une formation dans le but de reprendre l'exploitation agricole familiale. Un chemin qu'il a choisi de suivre avec le CFPPA. 

Oui, la reconversion dans l'agriculture, c'est possible
Anthony Yverneau poursuit sa formation au CFPPA.

Passer de comptable à agriculteur, qui a dit que cela n’était pas possible ? Certainement pas Anthony Yverneau. À 32 ans, ce dernier a choisi de changer de vie professionnelle. Fils d’agriculteur, les champs, celui-ci les connaît bien. « J’aide mon père depuis que j’ai 14 ans, lorsqu’il a besoin de moi, lors des vacances ou les week-ends », confie-t-il. « À la base, l’agriculture ne m’intéressait pas forcément. Mais mon père (Laurent Yverneau) s’est lancé il y a peu dans les noyers. Cette approche différente me plaît et me donne envie de revenir sur l’exploitation ».
Cette réflexion de retrouver la ferme familiale débute il y a trois ans. « Mon travail comme comptable me plaisait de moins en moins. Avec la Covid-19, on a connu beaucoup de difficulté dans ce secteur. Mais surtout, je ne voulais plus passer mes journées derrière un écran d’ordinateur. J’ai alors commencé à envisager de revenir sur la ferme ».

L’appui de la Chambre d’agriculture

Mais n’ayant aucun diplôme agricole, il se rapproche de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, à travers le PAI (point accueil installation), qui l’oriente vers le BPREA (brevet professionnel responsable d’entreprise agricole), une formation qui se fait au CFPPA d’Auxerre La Brosse.
Anthony Yverneau fait alors une demande de PTP (projet transition professionnel). « Il y a plusieurs étapes dans cette démarche-là », assure Frédéric Bellat, directeur du CFPPA. « Il y a déjà celle incontournable qui est l’autorisation de l’employeur, pour permettre à son employé de suivre la formation pendant un an. Car Anthony Yverneau est toujours salarié de son entreprise ».
Dans ce programme, c’est le PTP qui prend le relais financier, c’est-à-dire que c’est lui qui couvre les charges pédagogiques de la formation et qui prend en charge la partie salariale du stagiaire de la formation (le salaire est maintenu au même niveau que celui perçu en entreprise). « Au terme de la période de PTP, le salarié à la possibilité de conforter son nouveau projet professionnel, dans ce cas il devra quitter son emploi. Mais s’il se rend compte qu’il s’est trompé dans son orientation, il peut choisir de retourner dans son entreprise, sur le poste qu’il occupait précédemment. Quoi qu’il arrive, la personne est sécurisée », poursuit Frédéric Bellat.

Un attrait pour l’arboriculture

Pour Anthony Yverneau, l’objectif, à terme, est de reprendre l’exploitation de son père, lorsque celui-ci sera en retraite, prévue courant 2024. « Au préalable, on travaillera ensemble car j’ai besoin d’acquérir son savoir-faire ».
Et au niveau des projets qui l’intéressent le plus : l’arboriculture. « Je garderai l’activité céréalière car c’est la valeur économique de la ferme aujourd’hui. Mais par la suite, je souhaite développer les noyers et planter d’autres arbres de fruits à coques, comme de la noisette, de l’amande, de la châtaigne ».
Une reconversion atypique, mais bien loin d’être irréalisable. Anthony Yverneau est la preuve qu’en agriculture, les portes sont ouvertes à tous les projets.