Emploi
La tradition des vendanges se perd

Christopher Levé
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Chaque année, pour les vendanges, trouver de la main-d’œuvre est un véritable casse-tête pour les vignerons. Même si cette année les étudiants étaient présents grâce à la précocité de la récolte, les viticulteurs constatent que l’attrait pour cette tâche est de moins en moins fort.

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Les vendanges n'attirent plus autant qu'avant, malgré la demande.

En ce qui concerne l’emploi, heureusement que les vendanges étaient plus précoces cette année. « On a pu retrouver les étudiants, ce qui n’était pas le cas les années précédentes (les cours ayant repris au moment de la récolte) », indique Jean-Baptiste Thibaut, viticulteur à Quenne.
Pour autant, trouver de la main-d’œuvre durant cette période reste problématique. « C’est une tâche dure, c’est donc difficile de trouver du monde », assure-t-il.
Aussi, beaucoup de domaines se sont mécanisés et ne vendangent plus énormément à la main. « Parfois, ils ont besoin de main-d’œuvre seulement pour trois ou quatre jours, alors c’est compliqué de trouver du monde pour une si courte période ».
Et les habitués depuis des décennies vieillissent. « Les jeunes ne sont pas forcément habitués à faire ces jobs-là comme leurs aînés. Ce n’est pas dans les traditions des nouvelles générations. Tout cela explique qu’il y ait moins d’engouement qu’auparavant pour venir faire les vendanges, même l’aspect convivial est encore présent et est mis en avant », poursuit Jean-Baptiste Thibaut.

Un rendez-vous immanquable… qui ne l’est plus

Auparavant, faire les vendanges était un rendez-vous immanquable pour certains. Une tradition même pour certaines familles. « Il y en avait beaucoup qui les faisaient tous ensemble, des parents aux enfants. Certaines personnes prenaient des vacances pour les faire. Cela se fait encore mais beaucoup moins. Cet aspect culturel s’est atténué », constate le viticulteur.
Pour lui, ce manque de main-d’œuvre n’est pas lié à la viticulture. « C’est une problématique générale qui touche tous les corps de métier. La notion du travail n’est plus la même qu’avant, il faut le dire. Est-ce un problème générationnel ? Non je ne pense pas, c’est davantage un souci sociétal ».
Aujourd’hui, les besoins ont évolué avec la mécanisation, ce qui n’empêche pas le besoin de personnel, « bien au contraire. Il faut du monde pour conduire les engins et les entretenir ». Alors avis aux amateurs.