Épicerie participative
« Il y aura toujours de la place »
Le « Supermarchois », est ouvert depuis juillet 2023 à la Marche. Aujourd’hui, la présidente de l’association, Julie Mousselon, dresse le bilan après un an d’activité.
« Cette année n’a pas été simple » pointe Julie Mousselon, présidente de l’association porteuse du projet d’épicerie participative « le Supermarchois » à la Marche (1). En effet, entre des travaux conséquents, des imprévus pour un de leur fournisseur ou encore des adhérents à trouver, Julie Mousselon souligne que « chaque obstacle a été et est encore un défi à relever pour mener à bien cette aventure qui a du sens ».
Pas si simple
« Nous avons commencé par la vente de fruits et légumes, car c’est ce genre de produits qui font revenir les clients d’une semaine sur l’autre. Puis nous avons mis en précommandes le frais (produits carnés notamment). Pour la partie sèche, il aura fallu attendre le début de cette année pour avoir un stockage sur place, à cause des travaux. Pour les bénévoles toute la phase de travaux a été complexe car, nous manquions de place et de confort puisque nous n’avons eu le chauffage qu’en janvier ». Cela étant, elle remercie chaleureusement le Crédit Agricole (caisse locale de La Charité) et le Conseil départemental qui ont financé une partie du projet. Un autre événement a marqué la première année d’existence du Supermarchois… « notre productrice de fruits et légumes du début a malheureusement été dans l’obligation d’arrêter son activité précipitamment. Dans une situation complexe, nous lui avons proposé de venir récolter les denrées nous-mêmes pour l’aider. Cela était naturel. À mon sens, l’épicerie participative est l’incarnation même de cette dimension d’humanité. Nous allons au-delà d’une relation commerciale ». Dans le même esprit, Julie Mousselon pointe : « c’est ce tissu social qui est le bonbon de l’épicerie. En effet, en plus de la relation amicale que l’on a parfois avec les producteurs, c’est le seul endroit qui offre un rendez-vous hebdomadaire aux habitants de La Marche. Grâce à lui, nous pouvons nous croiser, nous rencontrer et tisser des liens, tous âges confondus. Cela a donc un sens pour certains territoires ruraux où il ne reste plus grand-chose ».
Un avenir à trouver
Pour la suite, Julie Mousselon souligne les nombreuses pistes à engager. « Nous voudrions étoffer le frais et les références en produits secs, comme les pâtes. Mais, c’est parfois compliqué de trouver certains produits à proximité. Cela demande du temps aux bénévoles, et pour le moment nous ne sommes pas assez nombreux ». Pour elle, c’est ce point qui sera déterminant pour « pérenniser et développer notre structure. Actuellement, nous comptons 28 adhérents, âgés de 30 à 80 ans. Nous devons absolument attirer de nouveaux venus pour pouvoir ouvrir la partie café qui complétera le Supermarchois ». Pour mémoire, les adhérents, en contrepartie de l’accès à des produits à « prix coûtant, sans intermédiaires – puisque nous ne faisons aucune marge » doivent donner un peu de leur temps – ceux de 70 ans et plus sont exempts de cette prérogative. Julie Mousselon précise : « pour l’été, comme certains seront en congés, nous ouvrirons uniquement le samedi de 10 h 00 à 11 h 00, alors que d’habitude nous proposons aussi une ouverture le vendredi soir de 18 h 00 à 19 h 00. Avec plus d’adhérents, nous pourrions maintenir ces deux créneaux tout au long de l’année et en proposer d’autres éventuellement ». D’ailleurs, elle insiste : « si j’avais un conseil à donner aux autres porteurs de projets, je leur dirais qu’il faut, avant même de lancer le projet, trouver au moins cinq personnes ou familles prêtes à lancer l’épicerie ensemble. Aujourd’hui nous devons nous faire connaître auprès de tous les résidents de La Marche et aussi des villages des alentours. Il y aura toujours de la place pour accueillir de nouvelles personnes, prêtes à s’engager dans un projet qui a du sens économiquement et socialement ». Dans la Nièvre, d’autres épiceries participatives ont vu le jour comme à Urzy (2). Renseignements pour le Supermarchois (2 rue de la Petite Poterne à La Marche) : lesupermarchois@gmail.com ou 06 79 80 98 99.
(1) Voir TDB n° 1737.
(2) Voir TDB n° 1777.
Le mot de Véronique
À 66 ans, Véronique, retraitée, a emménagé à La Marche il y a environ un an et depuis l’ouverture du Supermarchois, elle s’y est investie. « C’est une initiative qui a du sens pour moi. Pour la consommation locale à prix coûtant mais aussi pour le lien social que cela peut engendrer. Je suis arrivée à La Marche avec le moral en berne, pour raisons personnelles, et la convivialité que j’ai trouvée au Supermarchois m’a boostée car il y a un véritable lien entre tous, toutes générations confondues. Cela m’a permis de rencontrer mes voisins, de faire connaissance et de tisser des amitiés ». Depuis, Véronique s’est engagée un peu plus en prenant le poste de secrétaire de l’association car « donner un coup de main est naturel lorsque l’on a des initiatives qui développent la solidarité et la convivialité, tellement cruciales au quotidien dans nos villages ».