Vigilance dans les fermes
Plusieurs vols ont été commis en Côte-d'Or ces tout derniers jours. La gendarmerie appelle à la plus grande vigilance et procède à de précieux rappels.

S'il fallait donner une couleur à cette alerte, celle-ci serait au moins orange. Des vols ont été commis la semaine dernière sur tout le territoire côte-d'orien. « Et cela a malheureusement continué ce week-end », déplorait lundi le major Frédéric Pozzo di Borgo. Ce référent sûreté au Groupement de gendarmerie départemental insistait sur l'ampleur du phénomène : « la vague de délinquance actuelle est importante et le monde agricole est particulièrement visé. Les départements à l'Est de la Côte-d'Or sont également touchés. Est-ce du jamais vu ? Non, mais le nombre d'infractions invite les agriculteurs à devenir encore plus vigilants ». Les débuts d'année sont souvent marqués par une hausse des infractions : « c'est encore le cas cette fois-ci. Le reste du temps, les malfrats agissent de manière cyclique. Cette délinquance est très mobile, il faut le savoir, elle peut agir dans un secteur donné puis vite se retrouver dans un territoire opposé ».
Tout cacher ou presque
Les GPS sont de très loin les appareils les plus recherchés : « il faut absolument démonter les antennes et consoles chaque soir », insiste le gendarme. Mais les vols ne se résument pas à ces équipements de précision. À titre d'exemple, une exploitation côte-d'orienne a fait l'objet d'un vol très impressionnant durant la semaine écoulée : « une faneuse, une draineuse et une herse plate ont été dérobées lors de la même visite. Nous avons affaire à des bandes organisées. Il y avait plusieurs individus, bien évidemment, et ils avaient en leur possession le matériel adéquat pour tout transporter ». Frédéric Pozzo di Borgo invite les exploitants à garer leurs équipements et engins à l'abri des regards indiscrets : « idéalement, il ne faut pas pouvoir les voir depuis la voie publique. Le matériel peu utilisé, lui, doit être bâché ». Le gendarme poursuit ses conseils en rappelant l'utilité d'un éclairage à détection, d'une alarme pour prévenir toute intrusion et d'un système de vidéosurveillance pour apporter des éléments en cas de vol : « limiter les accès à l'exploitation ou du moins, les rendre plus difficiles est tout aussi conseillé. Stationner les véhicules de manière à ce qu'ils soient le moins accessibles peut également porter ses fruits. Avoir des équipements isolés, dans des secteurs inhabités n'est pas la meilleure des choses, c'est certain ».
Inscrivez-vous !
Frédéric Pozzo di Borgo enchaîne avec le dispositif Alertagri : « un peu moins de 900 agriculteurs sont aujourd'hui inscrits en Côte-d'Or, nous aimerions en avoir davantage pour diffuser plus largement nos messages de prévention. Ce service est gratuit, les inscriptions se font auprès de la Chambre d'agriculture. Les agriculteurs reçoivent des messages d'alerte et sont prévenus au plus vite de tout acte malveillant ». Frédéric Pozzo di Borgo termine l'échange en rappelant un numéro, le 17 : « il ne faut surtout pas hésiter à contacter la gendarmerie dès que vous constatez la moindre anomalie, le moindre comportement suspect ».
À retrouver dans notre prochain numéro : reportage dans une ferme très équipée en matière de prévention des vols.
Ça peut servir

Inscrire le nom de son exploitation sur ses GPS peut avoir son utilité. Antoine Carré, agriculteur à Verrey-sous-Salmaise, en sait quelque chose après avoir récupéré l'un de ses appareils grâce à cette technique : « Le vol date d'il y a quatre ans, à cette même période justement. Une semaine après le cambriolage, j'avais été contacté par la brigade de gendarmerie de Bar-sur-Seine, dans l'Aube, qui venait d'arrêter un camion en direction des pays de l'Est. Ce véhicule était rempli de matériels agricoles de ce type… À la base, j'avais noté le nom de la ferme sur le GPS pour une raison pratique, car nous en échangeons avec plusieurs collègues. Finalement, cela s'est avéré utile pour tout autre chose ! ». Antoine Carré conseille logiquement d'en faire autant : « cela ne prend pas beaucoup de temps. Un autre point est important : il faut bien conserver le numéro de série du GPS quelque part. La gendarmerie me l'a demandé, une preuve d'achat permet de restituer les biens plus facilement et rapidement. En ce qui me concerne, après cette expérience, je note tout dans mon ordinateur ». L'agriculteur démonte et remonte ses consoles « presque » tout le temps entre chaque intervention dans ses champs : « c'est une vielle habitude que j'ai prise. Malheureusement, le jour du cambriolage, je ne l'avais pas fait… Oui, il faut être constamment vigilant. Personnellement, je ne range pas ces équipements dans l'atelier, c'est le pire endroit où laisser des objets de valeur, car les cambrioleurs s'y rendent systématiquement. Pour ma part, les appareils sont placés au bureau, là où il y a du monde et même des chiens ». Antoine Carré ajoute un dernier point : le camion arrêté en 2021 ne contenait que du « John Deere » : « à l'inverse, très récemment, un autre camion a été stoppé avec uniquement de la marque New Holland. En fait, ces voleurs ont des bons de commande bien précis à honorer… Il y a quatre ans, les gendarmes nous l'avaient dit : ces malfrats revendent les GPS 500 euros pièce à des commanditaires, qui eux-mêmes les écoulent au prix de 1 000 euros, quand on sait que ces appareils valent généralement entre 15 000 et 20 000 euros ! ».