Accès au contenu
Maïs ensilage

Vers des rendements plus que moyens cette année

Avec les conditions climatiques connues de tous cette année, les rendements de maïs ensilage devraient être plus que moyens avec une perte de près de 25 % par rapport à une année «normale». La qualité s’annonce, quant à elle, être très hétérogène, en fonction de la quantité de grains présents dans la poupée.
Par Christopher Levé
Vers des rendements plus que moyens cette année
«Habituellement, on a en moyenne entre 10 et 12 tonnes de matières sèches récoltées par hectare. Là, on va être, dans certains secteurs, à 7 ou 9 tonnes de matières sèches par hectare», indique Jean-Louis Deck, responsable marketing et communication d’Alysé. «Voire parfois moins de 6 tonnes de matières sèches par hectare», complète Ophélie Collard, conseillère en bovin lait et experte fourrage à Alysé.

Avec un printemps plutôt froid, le maïs a d’abord pris du retard dans la végétation de la plante. Une situation qui s’est rééquilibrée avec la canicule de la première quinzaine de juin. Mais les fortes chaleurs persistantes ont fait davantage souffrir le maïs. «Il y a eu un déficit hydrique qui a eu un impact important au moment de la floraison du maïs. Pour qu’il y ait fécondation des maïs mâles avec les maïs femelles, il faut de l’eau. Alors, la fécondation s’est mal faite. Sans compter la nouvelle canicule de juillet», explique Jean-Louis Deck.

«Globalement, il manque 50 cm en plante. À raison de quatre tonnes de matières sèches au mètre, il va manquer environ deux tonnes de matières sèches à l’hectare, en moyenne», assure-t-il. En d’autres termes, «il y aura une perte d’environ 25 % du rendement, en moyenne, cette année, voire plus lorsque le maïs a mal été fécondé», continue Ophélie Collard.

Des ensilages entre le 25 août et le 5 septembre
Alors, comment assurer un maximum le rendement ? «Il faut attendre la maturité du grain pour ensiler. Donc ça fait des ensilages qui vont s’échelonner entre le 25 août et le 5 septembre, en fonction des sommes de températures, des variétés qui ont été semées et des dates de semis», répond Jean-Louis Deck. «Et si on maintient des conditions climatiques comme celles des derniers jours, c’est-à-dire pas trop chaud avec un peu d’eau, cela permettra au grain de continuer à se remplir».

Ce dernier tient à temporiser. «Les analyses que l’on fait montrent qu’il n’y a pas de panique pour l’instant. Les maïs restent verts, ils ont bien bénéficié des pluies de début août, qui ont ralenti la maturité et permis aux grains de se former».

Quant à la qualité ? «On va être assez sceptique car pour certains maïs, il y a peu de grains et d’amidon», poursuit-il. «Si le maïs est récolté au bon stade, on pourra avoir un produit de qualité moyenne voire convenable. Mais s’il est récolté un peu sec, on risque d’avoir des ensilages qui vont être un peu moins bons en valeur énergétique qu’un ensilage moyen». Ophélie Collard ajoute que «pour les maïs qui ont du grain, la proportion de celui-ci va être assez importante par rapport à la tige et aux feuilles, avec un maïs plutôt riche en amidon. Donc la qualité sera très hétérogène», conclut-elle.

Alysé installe son laboratoire d’analyses en septembre

Afin de donner une première estimation du produit à l’éleveur, Alysé installe son laboratoire d’analyses, à Migennes. Celui-ci sera fonctionnel dès septembre. «Jusqu’à présent, on faisait les analyses aux laboratoires Cesar (Centre scientifique agricole régional) dans l’Ain. Cette année, on a, par l’intermédiaire de notre nouvelle SAS Alliance expertise élevage, la possibilité d’utiliser un appareil (Agrinir) qui permet de réaliser des analyses infrarouges de façon pratiquement instantanée», explique Jean-Louis Deck. «Avec cet appareil, on est capable, à partir d’un échantillon de maïs ensilé, de donner les valeurs alimentaires du produit à partir de l’infrarouge. Sur notre secteur, on fait réaliser environ 700 à 800 analyses de fourrages (maïs, herbe…) par an. Donc dorénavant, une grosse majorité de ces analyses seront réalisées ici, dans notre laboratoire, pour avoir plus de réactivité».