Élevage
Une piqûre de rappel avec le retour de la FCO
La fièvre catarrhale ovine (FCO), ou maladie de la langue bleue, est revenue sur le devant de la scène avec la découverte d’un veau atteint du sérotype 4, le 6 novembre. Abattu depuis, il a cependant provoqué la fermeture des frontières des pays tiers du côté des exportations de bovins vifs. La FCO était déjà présente en France sous deux autres formes (sérotypes 8 et 1) depuis près de dix ans. Mais la découverte de ce nouveau cas modifie les règles du jeu international. Le ministère de l’Agriculture a lancé une campagne de vaccination et 18 000 doses sont déjà parties dans le département d’origine du veau, la Haute-Savoie.

C’est un petit veau de moins d’un mois, arrivé dans une exploitation de l’Allier et en provenance de Haute-Savoie après une étape dans la Loire, qui aura fait le buzz dans le milieu de l’élevage en ce début novembre. À travers lui, le sérotype 4 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) est officiellement arrivé en France. Si le communiqué du ministère de l’Agriculture est tombé le 8 novembre, la maladie avait déjà été confirmée le 6 novembre par le laboratoire national de recherche Anses - Maisons-Alfort. Et dès ce jour-là, l’information avait circulé, réveillant d’anciennes peurs chez les éleveurs, dont la situation économique n’est pas des plus brillantes. Lors de la Conférence Grand Angle Viande du 7 novembre, organisée par l’Institut de l’élevage (Idele), Philippe Dimon, chargé de projet à l’Idele, avait d’ailleurs rappelé que les revenus des éleveurs allaitants avoisinaient le Smic depuis des années. Entre-temps, le veau a été abattu. Sa mère, toujours en Haute-Savoie, a été également détectée positive au sérotype 4. La maladie semblerait donc être passée plutôt par voie placentaire que par voie vectorielle.
La FCO déjà présente depuis dix ans en France
Ce n’est pas la première fois que la FCO fait parler d’elle. Le Sommet de l’élevage de 2016 en garde un cuisant souvenir avec des allées vidées de ses animaux. Et, comme d’habitude, avec la découverte de ce nouveau sérotype, des périmètres de sécurité ont été installés aussi bien en Haute-Savoie que dans l’Allier. Dans un rayon de 100 km, la vaccination a été rendue obligatoire en Haute-Savoie et une zone de surveillance a été établie (150 km aux alentours du foyer initial).
Hasard du calendrier, le 3 novembre, la Suisse, indemne de FCO jusqu’alors, déclarait l’arrivée pour la première fois sur son territoire du sérotype 8.
24 sérotypes de FCO
La FCO est une maladie vectorielle qui provoque une mortalité importante des ovins, une baisse de la productivité chez les bovins et des avortements. À terme, les animaux s’immunisent. Cette maladie a été décrite pour la première fois en Afrique du Sud, selon un document de l’OIE. Elle remonte vers le Nord avec le réchauffement climatique, les vents et la présence de moucherons hôtes (culicoïdes) endémiques. Depuis plusieurs années, les sérotypes 1 et 4 circulent en Espagne et en Italie. En 2014, le sérotype 4 s’était d’ailleurs largement répandu en Grèce, Roumanie et Bulgarie. Il était déjà présent en Corse (193 foyers) depuis plusieurs mois. Au total, ce n’est pas moins de 24 sérotypes qui sont actuellement identifiés sur le plan mondial.
Des exportations à l’arrêt
L’arrivée du sérotype 4 en France était donc scientifiquement attendue, puisque le moucheron hôte, suceur de sang, peut faire des centaines de kilomètres par jour grâce au vent et traverser allègrement les frontières. Mais sur le plan politique, le programme est tout autre. En effet, l’apparition régulière de ces sérotypes est sujette à de nombreuses tractations diplomatiques sur les exportations de bovins vivants aussi bien vers l’Italie que l’Espagne ou encore la Turquie. Pierre Richard, directeur commercial de Deltagro Union, société d’exportation de bovins, expliquait le 9 novembre que tous les échanges étaient à l’arrêt : «Un bateau de 1 000 bovins devait partir pour l’Algérie. Le pays vient de fermer ses frontières». Les animaux attendront donc une à trois semaines supplémentaires dans le port de Sètes pour, au final, ne plus correspondre au cahier de charge (poids excessif) de l’acheteur initial.
«Une maladie de clavier»
Au Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) du 9 novembre, il a été annoncé que l’Italie n’imposait pas de contraintes supplémentaires pour ses importations d’animaux français et que l’Espagne continuerait d’exiger la vaccination. Pour la Turquie, «déjà avec le sérotype 8, les exigences étaient irréalisables alors maintenant...», déplorait Pierre Richard. Pourtant, le sérotype 4 est déjà présent sur le territoire turc. De son côté, Jean-Marie Nicol, vétérinaire, n’est pas inquiet par l’arrivée de ce nouveau sérotype. «C’est une maladie de clavier», ironisait-il, évoquant par là la lourdeur administrative engendrée par la FCO. Pour lui, ce sérotype n’est pas plus pathogène que ceux déjà présents en France et le cheptel français a déjà été confronté à la maladie. Et le sera encore...
La FCO déjà présente depuis dix ans en France
Ce n’est pas la première fois que la FCO fait parler d’elle. Le Sommet de l’élevage de 2016 en garde un cuisant souvenir avec des allées vidées de ses animaux. Et, comme d’habitude, avec la découverte de ce nouveau sérotype, des périmètres de sécurité ont été installés aussi bien en Haute-Savoie que dans l’Allier. Dans un rayon de 100 km, la vaccination a été rendue obligatoire en Haute-Savoie et une zone de surveillance a été établie (150 km aux alentours du foyer initial).
Hasard du calendrier, le 3 novembre, la Suisse, indemne de FCO jusqu’alors, déclarait l’arrivée pour la première fois sur son territoire du sérotype 8.
24 sérotypes de FCO
La FCO est une maladie vectorielle qui provoque une mortalité importante des ovins, une baisse de la productivité chez les bovins et des avortements. À terme, les animaux s’immunisent. Cette maladie a été décrite pour la première fois en Afrique du Sud, selon un document de l’OIE. Elle remonte vers le Nord avec le réchauffement climatique, les vents et la présence de moucherons hôtes (culicoïdes) endémiques. Depuis plusieurs années, les sérotypes 1 et 4 circulent en Espagne et en Italie. En 2014, le sérotype 4 s’était d’ailleurs largement répandu en Grèce, Roumanie et Bulgarie. Il était déjà présent en Corse (193 foyers) depuis plusieurs mois. Au total, ce n’est pas moins de 24 sérotypes qui sont actuellement identifiés sur le plan mondial.
Des exportations à l’arrêt
L’arrivée du sérotype 4 en France était donc scientifiquement attendue, puisque le moucheron hôte, suceur de sang, peut faire des centaines de kilomètres par jour grâce au vent et traverser allègrement les frontières. Mais sur le plan politique, le programme est tout autre. En effet, l’apparition régulière de ces sérotypes est sujette à de nombreuses tractations diplomatiques sur les exportations de bovins vivants aussi bien vers l’Italie que l’Espagne ou encore la Turquie. Pierre Richard, directeur commercial de Deltagro Union, société d’exportation de bovins, expliquait le 9 novembre que tous les échanges étaient à l’arrêt : «Un bateau de 1 000 bovins devait partir pour l’Algérie. Le pays vient de fermer ses frontières». Les animaux attendront donc une à trois semaines supplémentaires dans le port de Sètes pour, au final, ne plus correspondre au cahier de charge (poids excessif) de l’acheteur initial.
«Une maladie de clavier»
Au Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) du 9 novembre, il a été annoncé que l’Italie n’imposait pas de contraintes supplémentaires pour ses importations d’animaux français et que l’Espagne continuerait d’exiger la vaccination. Pour la Turquie, «déjà avec le sérotype 8, les exigences étaient irréalisables alors maintenant...», déplorait Pierre Richard. Pourtant, le sérotype 4 est déjà présent sur le territoire turc. De son côté, Jean-Marie Nicol, vétérinaire, n’est pas inquiet par l’arrivée de ce nouveau sérotype. «C’est une maladie de clavier», ironisait-il, évoquant par là la lourdeur administrative engendrée par la FCO. Pour lui, ce sérotype n’est pas plus pathogène que ceux déjà présents en France et le cheptel français a déjà été confronté à la maladie. Et le sera encore...
Un cas de sérotype 4 ou plusieurs en France ?
«S’il n’y a qu’un cas de sérotype 4, la France restera indemne» vis-à-vis de ce sérotype, relevait un membre du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) du 9 novembre. Toute la question est là : l’animal positif au sérotype 4 de la FCO est-il le seul en France ? De la réponse à cette question dépendra l’évolution des décisions concernant les mouvements d’animaux en France et à l’export. Vu les températures et l’arrivée de l’hiver, la probabilité de la diffusion du virus par les insectes vecteurs est très faible. Mais la proximité de la Haute-Savoie avec l’Italie où le sérotype 4 est présent depuis longtemps laisse planer des doutes quant au caractère unique de ce cas français.