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Dijon Céréales

Tour d'horizon avant la moisson

Dijon Céréales vient d'organiser une visite d'essais à Ahuy. L'occasion d'échanger avec le président de la coopérative.

Par AG
Tour d'horizon avant la moisson
Didier Lenoir évoque les marchés et les récoltes.

La rencontre « Vert l’innovation » s'est tenue la semaine dernière en périphérie dijonnaise. Les équipes « recherche et développement » de l'Alliance BFC ont présenté leurs travaux et expérimentations agronomiques aux adhérents en présence d'Arthur Portier (Argus Média), venu discuter des perspectives des grandes cultures. Rencontré dans l'une des allées, Didier Lenoir évoquait d'emblée un contexte particulier. « Les marchés nous inquiètent, les prix sont extrêmement bas… Politiquement, c'est tout aussi inquiétant, il y a de la tension entre les continents. Il y a de quoi être interrogatif quand on entend les déclarations de Trump, quand on voit ce qui se passe en Russie et en Chine… L'export est compliqué, les marchés sont toujours fermés en Algérie. Sur les autres, nous sommes nombreux à vouloir y aller… Nous passons souvent derrière les Russes, qui pratiquent des prix défiant toute concurrence ».

Du positif

Didier Lenoir se refuse néanmoins à tout catastrophisme. La première raison est d'ailleurs devant nous. « La moisson 2025 s'annonce correcte un peu partout. À mon avis, les champs n'ont plus été aussi beaux depuis cinq ou six ans, au moins. J'exclus bien évidemment les parcelles grêlées ou qui ont connu d'autres aléas. Certains champs des plateaux ont reçu moins d'eau qu'ailleurs, mais dans la globalité, c'est prometteur pour la ferme Côte-d'Or ! La plaine est belle, cela nous rassure. La météo a été favorable aux bons moments. Si l'on tient ces champs jusqu'au bout, nous aurons du volume et, espérons-le, de la qualité. Nous pourrons être satisfaits. Avec de la qualité, nous devrions avoir plus facilement accès à des marchés qui peuvent être chahutés. Je pense notamment à des exports internes à l'Europe : les pays du nord mais aussi l'Italie et l'Espagne ».

Ça, c'est fait

Une récolte a déjà été réalisée au sein de Dijon Céréales : celle du seigle fourrager destiné à alimenter le méthaniseur de Cérilly. « Tout s'est très bien passé, la surface totale atteignait 4 500 ha cette année », souligne Didier Lenoir qui poursuit : « les conditions de récolte ont été magnifiques, hormis tout de même quelques averses qui ont permis aux hommes et aux machines de se reposer un peu ». Le rendement final devrait être légèrement moindre : « la météo n'a pas été avec nous au début du cycle. Au final, il y avait des champs un peu clairs. Mais nous serons tout de même autour des 7,5 tMS/ha. Nous allons pouvoir continuer de travailler sereinement avec les stocks tampons mis en place pour les méthaniseurs ». Un mot, justement sur Sécalia : « tout va bien également, les équipes sont bien rodées, les habitudes de travail aussi. Le plein régime n'est pas encore tout à fait atteint, le processus biologique est long, mais nous nous en rapprochons ». Même s'il est encore un peu trop tôt pour en parler, l'utilisation de digestat semble clairement porter ses fruits chez ses utilisateurs. « Les retours que nous avons sont tous satisfaisants et particulièrement en bio. Le digestat arrive au bon moment face à l'augmentation du coût des fertilisants ». Dijon Céréales poursuit, dans le même temps, son travail en direction de l'agrivoltaïsme : « nous organisons beaucoup de visites sur nos deux démonstrateurs, à Verdonnet et Channay. Ce sujet intéresse énormément de monde. Le jour où tout sera validé et mis en place, l'agrivoltaïsme représentera un atout supplémentaire pour les exploitations ».