Côte d’Or
Une mobilisation qui appelle une augmentation
Le travail et le savoir-faire des éleveurs ont un prix : c’est avec ce slogan que la FDSEA et les JA ont mené une action syndicale cette semaine en bloquant de nouveau l’abattoir de Venarey-Les Laumes.
En arrivant sur place dès lundi midi, les Côte d’oriens avaient pris de l’avance sur le calendrier initial. Dominique Guyon, président de la commission bovins viande de la FDSEA21, était déjà présent à Venarey trois semaines auparavant, comme bon nombre de ses compères : «Nous insistons puisque nous n’avons pas eu ce que nous voulions, en l’occurrence un partage des marges. La viande est à 3,60€/kg chez nous, or le prix de revient est entre 4,20€/kg et 4,30€/kg. Il nous faut cette différence sinon ça ne passe pas». Pour Gérard Berthaut, délégué cantonal FDSEA de Saulieu, cette prise de position dès lundi est révélatrice d’un climat plus que tendu dans les cours de ferme: «Les éleveurs n’en peuvent plus, ces 4,20€/kg sont essentiels pour pouvoir joindre les deux bouts. Et pour avoir un revenu digne de ce nom, il nous faudrait même 4,5€/kg, c’est dire comme on est loin aujourd’hui». Bernard Ehret, délégué cantonal FDSEA d’Aignay-le-Duc, prévenait l’entreprise Bigard : «Le jour où il n’y aura plus d’éleveurs, ils n’auront plus de travail, ce serait dommage. Cinquante centimes pour nous ne coûteraient pas grand chose au consommateur : on le dit souvent, ce serait l’équivalent de deux paquets de cigarettes par an....» Bernard Ehret est très inquiet de la tournure des évènements et évoque le cas des engraisseurs : «ils sont les grands perdants de la Pac, les DPU ont été littéralement bouffés dans cette réforme. Si le prix de la viande de taurillons n’augmente pas, ceux qui en engraissent une quarantaine ou une cinquantaine arrêteront. Du coup, certains se retrancheront sur de la vache allaitante ce qui impactera le niveau des primes que touchent les autres et on repartira comme il y a dix ans...»