Une feuille de route à tracer
La Chambre d'agriculture de Côte-d'Or a proposé sept visites d'exploitations aux services de l'État. L'objectif est d'avancer dans le domaine de la gestion de l'eau.

L'eau, c'est la vie mais c'est compliqué, très compliqué ! La majorité des agriculteurs ne mènent plus le moindre projet à cause de la complexité des dossiers : certains ont peur de mal faire ou ne savent même plus par quel bout commencer, d'autres sont perdus ou pensent qu'il n'est plus possible de faire quoi que ce soit. La Chambre d'agriculture de Côte-d'Or souhaite radicalement inverser la tendance en donnant une impulsion nouvelle et positive aux différents projets du territoire La gestion de l'eau est même la grande priorité de la nouvelle mandature.
On y va
Quand le président Jacques de Loisy dit « on sort », on ne sort pas qu'à moitié ! En effet, pas moins de sept visites étaient au programme le 31 juillet et le 1er août. Les services de la DDT étaient notamment conviés. Des échanges avec des porteurs de projets ont permis d’illustrer les besoins du terrain et/ou les difficultés rencontrées. « Auxois-Morvan, plaine dijonnaise ou encore val de Saône : tout le territoire était concerné », présente Jacques de Loisy, « nous avons été accueillis par des agriculteurs avec des productions et modes de productions très différents les uns des autres. Leur point commun est leurs besoins en eau. Remise en eau d'anciens étangs, création de nouveaux plans d'eau, aménagement de points d'abreuvement du bétail… Les projets étaient divers eux aussi, nous voulons donner une impulsion nouvelle dans tous ces domaines ».
On y croit
La réglementation est dense, comme le rappelle le président de la Chambre : « le mille-feuille administratif français est plus qu'un mille-feuille, mais actuellement, nous avons une concordance de points de vue entre monsieur le préfet, les services de l'État et le monde agricole. Nous pouvons même y ajouter le Conseil départemental présidé par François Sauvadet. C'est une chance que toutes les planètes soient alignées, tous les départements ne peuvent pas en dire autant… Une fenêtre d'action est en train de s'ouvrir, il faut foncer et travailler de concert pour faire passer un maximum de dossiers. La situation actuelle mérite de s'y attarder et de travailler collectivement. Lorsque l’eau est sécurisée, il y a des jeunes pour reprendre les fermes ».
Pas gagné d'avance
Jacques de Loisy et toute son équipe veulent relancer « une vraie réflexion positive et constructive sur la gestion de l'eau » : « un canevas de travail va suivre nos visites, nous allons tracer une feuille de route avec monsieur le préfet et les services de l'État dans les semaines à venir. Ce document devrait être finalisé à l'automne, il permettra à chaque producteur ayant un projet de mieux l'appréhender ». L'acceptabilité des dossiers est une notion très importante aux yeux des élus de la Chambre d'agriculture : « nous prendrons en compte tous les usagers de l'eau. Par exemple, les futures réserves pour le monde agricole serviront aux pompiers, en cas d'incendie. D'autres permettront, en parallèle, de limiter les inondations dans certains villages, en cas de crue. Dans tous les cas, nous voulons récupérer l'eau de ruissellement, il n'y aura pas d'impact sur le milieu ». Jacques de Loisy souligne un caractère d'urgence : « il est avéré que sur les 30 dernières années, l'évapotranspiration potentielle des plantes s'est accélérée avec le réchauffement climatique. Cela ne s'arrêtera sans doute pas à court ou moyen terme. Nous sommes dans l'obligation d'agir ». Frédéric Le Grand, président des irrigants de Côte-d'Or, participait lui aussi aux visites : « L’intérêt général doit primer, nous devons construire des projets qui tiennent compte des intérêts de tout le monde. Des solutions doivent être trouvées. Si on ne s'adapte pas, nous allons au-devant de catastrophes ».