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SEP de Bord

Un temps d’échanges pour les agriculteurs

Samedi, la SEP de Bord, à Bligny-en-Othe, a ouvert ses portes pour fêter son dixième anniversaire. L’occasion pour les agriculteurs d’échanger sur leurs pratiques avec le grand public. Les résultats du projet Terr’eaux, mené en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de l’Yonne ont aussi été exposés.
Par Christopher levé
Un temps d’échanges pour les agriculteurs
Thierry Desvaux (à gauche) a présenté les résultats des essais des cultures associées lors des portes ouvertes
à la SEP de Bord.
« La SEP de Bord, c’est le rassemblement de quatre exploitations et de cinq agriculteurs depuis dix ans », indique Thierry Desvaux, agriculteur à la SEP de Bord, à Bligny-en-Othe. Samedi, le groupe a ouvert ses portes pour fêter son dixième anniversaire. L’occasion pour les agriculteurs « d’expliquer au grand public quel type d’agriculture on pratique, car c’est une agriculture qui suscite beaucoup de curiosité », ajoute Thierry Desvaux. « On ne travaille pas le sol, ou très ponctuellement. On veut que le sol soit toujours occupé. On maximise la photosynthèse, l’eau, le CO2. On produit beaucoup de plantes pour produire de la biomasse afin que celle-ci ne soit pas exportable mais restituée au sol, qui est le cœur de notre système », poursuit Thierry Desvaux. Car l’objectif est d’être « plus résistant lors d’aléas climatiques, que ce soit des coups de gel, des fortes pluies, des sécheresses. Avec un sol vivant, on est plus fort, les plantes résistent mieux ».

Les résultats du projet Terr’eaux exposés
La journée portes ouvertes de la SEP de Bord était aussi l’occasion d’exposer les résultats du projet Terr’eaux mené en partenariat avec la Chambre d’agriculture de l’Yonne. « Quatre résultats sont présentés », lance Camille Noilhan, conseillère sur la gestion de projets et innovation à la Chambre d’Agriculture de l’Yonne. « La comparaison de semoirs en semis direct, les cultures associées, un tableau de bord de fertilité des sols et l’atelier de co-conception. Tous les projets de développement ont débuté par un atelier de co-conception. On se pose des questions sur l’aspect technique que l’on veut solutionner. Et on met un collectif d’agriculteurs qui imaginent un nouveau système pour solutionner cette question ».
La SEP de Bord a travaillé sur le domaine des cultures associées. « Pendant trois ans, on a mené une expérimentation en associant des pois d’hiver avec de l’orge d’hiver, à différentes densités de semis, puis à différentes doses de fertilisations. Et les résultats sont en deçà de ce que l’on espérait », confie Thierry Desvaux. « On réfléchit si, lors d’une association de cultures, on doit accompagner ou non les deux cultures en même temps, du semis à la récolte. Peut-être qu’il faudrait semer avec une culture associée au départ, la laisser geler, puis au printemps semer une seconde culture dans la culture existante pour que lorsque l’on aura fauché la culture, il y ait déjà quelque chose qui soit en train de pousser derrière. On reste sur l’idée d’association de cultures mais avec une gestion différente dans le temps », conclut-il.

Semoir à disques ou à dents ?

Parmi les résultats exposés lors des portes ouvertes de la SEP de Bord, la comparaison de semoirs en semis direct a été abordée. Alors, qu’en retenir ? « Il y a deux grosses catégories de machines : les semoirs à disques et les semoirs à dents », détaille Richard Wylleman, conseiller agroéquipement à la Chambre d’Agriculture de l’Yonne. « Chacun à des points forts. Ceux à disques, c’est de pouvoir passer dans une grosse quantité de végétation, de provoquer de bonnes levées et de bouger un minimum le sol, donc de réduire la levée d’adventice ». Idéal pour un sol à bon potentiel. Quant aux semoirs à dents ? « C’est la qualité de semis. On met la graine dans un environnement très favorable, c’est-à-dire de la terre fine et elle a une capacité à perdurer dans le temps. C’est préférable lorsque l’on a un sol plutôt argileux, froid, humide où il est difficile de maintenir les pieds et limiter les pertes l’hiver ».