Jeunes agriculteurs
Un syndicat dynamique qui ne se laisse pas faire
L’assemblée générale de JA21 s’est déroulée vendredi dernier à Dijon. Les valeurs, les actions et les revendications du réseau ont été rappelées lors de ce grand rendez-vous annuel.

Cette réunion était particulière pour Aurélien Viellard. Atteint par la limite d’âge, le jeune agriculteur présidait sa toute dernière assemblée au sein du réseau JA21. Lors de son discours, il a tenu à remercier toutes les personnes, tous les organismes et tous les partenaires qui œuvrent au quotidien pour le réseau JA. Les deux années de la mandature ont été retracées. L’installation, l’accompagnement et le soutien des Jeunes agriculteurs ont été ses leitmotivs. Si l’année 2013 a été marquée par un léger fléchissement des installations (69 au lieu de 73 en 2012), la Côte d’Or reste l’un des départements qui installe le plus dans le pays. [I]«Il y avait un installation pour quatre départs en 2004. Dix ans plus tard, nous sommes quasiment arrivés à un sur deux. Le dispositif proposé par JA porte ses fruits, il faut continuer ainsi»[i] se réjouit Aurélien Viellard. Si l’évocation des [I]«points sensibles»[i] du département étaient destinés au secrétaire général Yann Frelet, le président n’a pu s’empêcher d’en aborder quelques-uns, parmi lesquels la tuberculose bovine : [I]«nos jeunes sont très inquiets par la tournure des évènements. Des exploitations sont en résurgence pour la 4ème fois. Parmi les solutions, je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire en terme de restructurations foncières, les jeunes doivent être précurseurs dans ce domaine»[i]. Aurélien Viellard a de nouveau insisté sur l’importance de l’implication des jeunes dans les différentes filières : [I]«les jeunes de demain doivent s’y mettre des maintenant et comprendre le fonctionnement de ces filières pour être maîtres de leur avenir»[i]. Le président a terminé son propos en proposant un [I]«pacte de la réalité»[i] : [I]«François Hollande a annoncé plusieurs pactes : celui de la compétitivité, de la solidarité, et celui de la responsabilité. J’ai envie qu’on lui propose le pacte de la réalité. Faire des économies sur les charges des entreprises ne suffit pas, il faut également avoir la volonté d’investir dans nos filières pour que l’on dégage un maximum d’économie et pour faire vivre notre pays. Les producteurs doivent donner le ton. Les gens du terrain savent travailler, savent décider et je pense qu’il faudrait qu’on nous écoute davantage pour orienter. Les agriculteurs doivent être les chevaux qui tirent la charrette et non l’inverse»[i].
[INTER]Les Politiques interpellés[inter]
Après avoir parlé gibier ([I]«On fait quoi ?»[i] a t-il demandé), d’environnement ([I]«Comment fait-on pour drainer et nettoyer des fossés ?»[i]) puis évoqué bien d’autres les sujets [I]«chauds»[i] du moment, Yann Frelet, a donné son point de vue sur la prochaine Politique agricole commune : [I]«Une fois de plus, on a voulu monter les éleveurs face aux céréaliers, c’est regrettable. Pas de chance, on nous a vendu une Pac pour l’élevage mais pas une Pac pour l’élevage d’ici... Toutes les simulations faites par la Chambre montrent que l’élevage côte dorien va y laisser des plumes, c’est regrettable, tout le monde va déguster. Si nos présidents JA, FDSEA et Chambre multiplient les rendez-vous depuis plusieurs semaines, nous n’obtiendrons qu’un pansement, rien d’autre»[i]. Yann Frelet s’est directement adressé aux Politiques : [I]«Messieurs et Mesdames les politiques, il est de votre devoir de soutenir les jeunes qui entreprennent, qui prennent des risques et qui créent de la valeur ajoutée et de l’emploi. Il est de votre responsabilité de donner des perspectives d’avenir à votre jeunesse, des vraies. Sans perspective et notamment sans politique agricole ambitieuse qui ne ne se laisse enfermer dans le dogme écologique et qui ne perd pas de vue l’importance de l’arme alimentaire, les territoires ruraux continueront malheureusement de dépérir»[i]. Fabrice Faivre, président de la FDSEA, Jean-Pierre Fleury, représentant Vincent Lavier président de la Chambre d’agriculture, et François Sauvadet, président du Conseil général, pour ne citer qu’eux, ont apporté leurs soutiens respectifs au réseau JA.
[INTER]Les Politiques interpellés[inter]
Après avoir parlé gibier ([I]«On fait quoi ?»[i] a t-il demandé), d’environnement ([I]«Comment fait-on pour drainer et nettoyer des fossés ?»[i]) puis évoqué bien d’autres les sujets [I]«chauds»[i] du moment, Yann Frelet, a donné son point de vue sur la prochaine Politique agricole commune : [I]«Une fois de plus, on a voulu monter les éleveurs face aux céréaliers, c’est regrettable. Pas de chance, on nous a vendu une Pac pour l’élevage mais pas une Pac pour l’élevage d’ici... Toutes les simulations faites par la Chambre montrent que l’élevage côte dorien va y laisser des plumes, c’est regrettable, tout le monde va déguster. Si nos présidents JA, FDSEA et Chambre multiplient les rendez-vous depuis plusieurs semaines, nous n’obtiendrons qu’un pansement, rien d’autre»[i]. Yann Frelet s’est directement adressé aux Politiques : [I]«Messieurs et Mesdames les politiques, il est de votre devoir de soutenir les jeunes qui entreprennent, qui prennent des risques et qui créent de la valeur ajoutée et de l’emploi. Il est de votre responsabilité de donner des perspectives d’avenir à votre jeunesse, des vraies. Sans perspective et notamment sans politique agricole ambitieuse qui ne ne se laisse enfermer dans le dogme écologique et qui ne perd pas de vue l’importance de l’arme alimentaire, les territoires ruraux continueront malheureusement de dépérir»[i]. Fabrice Faivre, président de la FDSEA, Jean-Pierre Fleury, représentant Vincent Lavier président de la Chambre d’agriculture, et François Sauvadet, président du Conseil général, pour ne citer qu’eux, ont apporté leurs soutiens respectifs au réseau JA.
Réactions à l’exposé
Jean-Marie Seronie, directeur de CerFrance Manche, proposait un exposé sur le thème «Agriculteur mais surtout chef d’entreprise, vers un nouveau modèle agricole ?» Plusieurs JA se sont montrés très intéressés à l’instar d’Arnaud Chauve (ici au centre). Le jeune agriculteur du canton de Châtillon/Laignes/Montigny a maintes fois échangé avec l’intervenant : «Ce que je retiens de cette présentation ? On voit bien qu’il va falloir évoluer dans nos mentalités. Avec la volatilité des marchés et leurs spécificités, faire de bons rendements ou vendre des bêtes de grande qualité ne suffit plus pour être sûr de gagner de l’argent. Jean-Marie Seronie nous a fait réfléchir sur la nécessité de se remettre profondément en question, et à quitter le sentier tracé par nos anciens. Si nous avons un potentiel de 80q/ha en cultures, il faut parfois viser moins en haut en fonction du prix des intrants et des prix de vente, la marge peut être plus intéressante. Pour les bêtes, c’est un peu le même principe. On doit se baser sur le kilogramme de viande produit par actif, un critère un peu nouveau pour la majorité d’entre nous. Je vois sur mon exploitation : nous avions l’habitude d’engraisser systématiquement nos vaches de réforme. En fin d’année 2013, nous avons trouvé des acheteurs en maigre. Cela valait le coup à cet instant. Mais peut-être que demain, ce sera l’inverse... D’où l’idée de se remettre continuellement en question dans notre métier».