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Coopérative

Rencontre avec le président de Feder Élevage

Le Côte-d'orien Josselin Laligant préside la coopérative Feder Élevage depuis l'été 2024. Nous avons parlé avec lui de ses nouvelles responsabilités.

Par AG
Rencontre avec le président de Feder Élevage
L'éleveur de Gissey-sous-Flavigny consacre en moyenne deux à trois jours par semaine à Feder. Quelques éléments chiffrés sur la coopérative et l'union de coopératives : 215 000 bovins commercialisés par an, plus de 4 200 adhérents sur presque une trentaine de départements.

Il s'est toujours engagé pour défendre les intérêts de l’élevage. Quelque part, retrouver Josselin Laligant à la tête de la coopérative Feder est tout sauf une surprise. « Oui et non ! », tempère avec le sourire l'homme de 38 ans, en précisant qu'il n'avait pas forcément l'ambition de devenir président. « Ce n'était pas vraiment mon idée de départ, même si je fais partie du conseil d’administration depuis très longtemps. La question s'est réellement posée quand Yves Largy nous a fait part de sa volonté d'arrêter, l'heure de la retraite étant arrivée pour lui. Je m'étais positionné pour reprendre quelques dossiers, afin de décharger la future personne qui allait lui succéder. Mais finalement, ce successeur, ça allait être moi ! ».

Un projet à plusieurs

L'éleveur de Gissey-sous-Flavigny s'est laissé convaincre par toute l'équipe de Feder, un petit sondage mené au sein du conseil d’administration en faisait d'ailleurs « l'homme de la situation ». Le directeur et l'ancien président avaient débarqué chez lui, un jour, pour aborder le sujet : « il est certain qu'une telle décision ne se prend pas à la va-vite. Il y a beaucoup d’investissement humain derrière et comme tout le monde, j'ai une ferme à faire tourner. J'ai aussi et surtout une famille avec une épouse et trois enfants, ainsi qu'une vie sociale… Il fallait réfléchir et s'organiser ! Déborah, avec qui je travaille dans le Gaec, était forcément dans la discussion. C'était un projet à plusieurs ».

C'est parti

Élu président de Feder Élevage le 20 juin 2024, Josselin Laligant livre son ressenti sur sa première année d'exercice : « globalement, tout s'est bien passé, mais heureusement, je connaissais déjà la maison ! Ces nouvelles fonctions me prennent en moyenne deux à trois jours par semaine, avec un certain nombre de réunions et de représentations. Je dois être aussi disponible tous les jours par téléphone, mails ou visio. Bertrand Laboisse, éleveur dans l'Allier, préside quant à lui l'union des coopératives : nous nous entendons bien l'un et l'autre, chacun a en quelque sorte son territoire pour éviter de trop se déplacer. J'ai tout de même dépassé les 15 000 km cette année ! Il y a un an, j'avais décidé de déléguer plusieurs dossiers au sein du conseil d’administration pour me décharger : je pense avoir bien fait. Le travail à la ferme, lui, se fait bien. Des week-ends sont parfois un peu plus courts que d'autres, je rentre un poil plus tard certains soirs, mais nous y arrivons. Beaucoup de simplifications ont été mises en place dans notre conduite d'élevage. Pour les cultures, nous travaillons avec deux autres exploitations, le matériel est mis en commun, nous faisons en sorte de travailler vite et bien ».

Prendre position

Josselin Laligant partage son attachement au système coopératif : « les coopératives sont le prolongement de nos exploitations. Il est impératif de garder le contact avec le terrain, d'avoir des élus qui font remonter ce ressenti terrain pour donner une ligne de conduite à nos coopératives. Ces dernières ne doivent pas devenir de grandes entreprises même si oui, à un moment donné, elles doivent être gérées comme de grandes entreprises. À mon sens, il est essentiel de conserver cette notion de coopérative ». Le Côte-d'orien invite les jeunes à s'investir, à se rapprocher des conseils d’administration : « nos organismes travaillent pour le bien commun, il est important de s'engager et de représenter l'ensemble des territoires. C'est un des défis des années qui viennent : renouveler les conseils d'administration dans lesquels nous retrouvons souvent les mêmes personnes ».

Un autre défi

Un mot sur la conjoncture, pour terminer : « les cours sont porteurs, même si nous avons eu une petite baisse récemment, à cause de la dermatose. Ce qui va le plus mal est bel et bien cette décapitalisation et cette démographie, celle-ci va encore nous faire perdre des éleveurs… Ce sujet revient à chacune de nos réunions de conseils : comment allons-nous maintenir le nombre de bovins dans nos campagnes ? Comment motiver les jeunes à s'installer en ayant des élevages viables et vivables ? Je ne sais pas si les cours actuels changeront la tendance ».