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Jeunes agriculteurs

Trouver des solutions impérativement

Le président des JA répond à nos questions à l’approche de l’assemblée générale du syndicat.
Par Aurélien Genest
Trouver des solutions impérativement
Le bilan de l’année écoulée sera dressé à Pouilly-en-Auxois. Pour l’aspect communication, la grande réussite de la Ferme de JAnne sera sans aucun doute rappelée.
Les 270 Jeunes agriculteurs de Côte d’Or ont rendez-vous jeudi 11 février à Pouilly-en-Auxois pour leur assemblée générale ordinaire, une réunion espérée «très fréquentée» durant laquelle les JA dresseront le bilan de l’année écoulée. La thématique de la valorisation des produits sera notamment abordée. En amont de ce regroupement, le président François-Xavier Lévêque évoque l’actualité et plusieurs points qui seront au programme de ce 11 février. Fer de lance du syndicat, l’installation tend à se maintenir en 2015 aux alentours de 70 unités malgré la persistance de la crise agricole. «Le léger tassement que l’on connaît depuis plusieurs années se poursuit mais reste heureusement minime» indique François-Xavier Lévêque. L’année 2016 risque d’être particulièrement difficile compte-tenu de la conjoncture. «La crise de 2009 avait duré un an. Là, ça fait trois années de suite et ce n’est sans doute pas terminé... Cela commence à faire beaucoup» regrette le président des JA qui poursuit : «nous ne voulons pas tomber dans un discours pessimiste, mais il faut bien admettre que toutes les productions sont actuellement dans le rouge. Nous restons très vigilants: il ne faut pas envoyer, sans réfléchir, des jeunes dans des systèmes qui ne sont pas viables. S’installer dans une production qui ne rapporte rien aujourd’hui, en réalisant de gros investissements, est vraiment très risqué. Nous savons heureusement qu’il y a de beaux jours devant nous avec le défi de nourrir deux fois plus de monde d’ici 2050, cela nous réconforte quelque peu dans la difficulté». François-Xavier Lévêque invite tout nouveau porteur de projet à réaliser une «solide» étude économique avant de se lancer : «le niveau des charges en France complique vraiment la donne. Les nouveaux installés ne doivent en aucun cas négliger la comptabilité et la gestion. Aujourd’hui, ces compétences sont devenues plus qu’essentielles et sans doute aussi importantes que la technique».

Échos des cantonales
Les dernières réunions JA dans chaque canton n’ont fait que confirmer les difficultés rencontrées dans les fermes : «la situation devient de plus en plus tendue en élevage, cela s’est nettement ressenti lors de ces rendez-vous cantonaux. Nous devons trouver des solutions, impérativement, et nous voulons le faire tous ensemble : toute la filière doit se réunir puisque ce n’est pas un problème général, qui n’est pas propre uniquement aux JA. En dressant le bilan de 2015, il faudra s’attarder sur ce qui a fonctionné et moins fonctionné. Un exemple ? Des productions végétales ont été réintroduites pour compenser la récolte catastrophique de maïs ensilage. Secteur par secteur, il faudra voir ce qui a le mieux marché pour le refaire dans le futur si ce genre d’épisodes revenait. Dans les autres productions, le problème est le même. On ne couvrira bientôt plus les charges en grandes cultures ! Une remise en question de nos systèmes d’exploitation s’impose véritablement. Il faut réfléchir, étudier ce que l’on peut faire à notre propre échelle.
Des remembrements ? Des regroupements ? Tout ce qui peut aider à diminuer les charges est bon à prendre et doit faire l’objet de travaux menés dans des groupes de travail».

Valoriser les produits
La thématique de l’assemblée générale, portant sur la valorisation des produits côte d’oriens, sera totalement en phase avec les préoccupations du moment. Jean-Philippe Girard, président de l’Ania (Association nationale des industries alimentaires) et Yves Durand, représentant l’Union du Charolais, interviendront lors de cette réunion. «Le but sera de renouer le dialogue entre les agriculteurs et les industriels» commente François-Xavier Lévêque, «encore une fois, des solutions s’imposent pour retrouver des jours meilleurs et pouvoir vivre de nos métiers. Par exemple, les agriculteurs doivent accéder à la salle des prix avec les industriels, vendre à perte n’est plus possible. Si cela continue, le nombre d’exploitations va encore diminuer, c’est certain».

Changement d’horaire

L’assemblée générale des Jeunes agriculteurs de Côte-d’Or débutera à 15 heures à l’Espace Jean-Claude Patriarche et non 14 heures comme initialement prévu, en raison de la tenue de l’assemblée générale du Groupement de défense sanitaire qui se déroulera le même jour en matinée.