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FDSEA

«Sécuriser son revenu, est-ce bien utile ?»

L’assemblée du syndicalisme majoritaire de Côte d’Or se déroule vendredi 16 mai à Quetigny, avec une question, servant ici de titre, qui interpellera sans doute les agriculteurs.
Par Aurélien Genest
[I]«Nous avons choisi ce thème car il est tout à fait d’actualité. La Côte d’Or est régulièrement impactée par des aléas de différentes natures»[i] explique Mauricette Besançon, au sujet de l’assemblée générale du 16 mai. La vice-présidente de la FDSEA rappelle ces nombreuses péripéties : [I]«nous avons des aléas climatiques avec les inondations, le gel, la grêle, la sécheresse... Des aléas sanitaires avec la tuberculose bovine, la FCO, le virus de Schmallenberg pour ne citer qu’eux. Il y a aussi les aléas économiques et géopolitiques qui pèsent sur toutes nos exploitations : dans cette économie mondialisée, le moindre événement à l’autre bout de la planète peut avoir des conséquences dans nos fermes. Pour terminer, j’ajouterais même les aléas de la santé des agriculteurs tels que les maladies et les accidents»[i].

[INTER]Des points à revoir[inter]
Pour Mauricette Besançon, les agriculteurs [I]«doivent avoir conscience de l’existence de ces risques divers et variés»[i]: [I]«ce ne sont plus forcément les mêmes qu’il y a encore quelques années. Ils ont évolué et les outils pour les maîtriser doivent évoluer eux-aussi»[i]. Certains de ces outils ne sont [I]«pas à la hauteur»[i] selon la représentante syndicale : [I]«c’est notamment le cas de l’assurance récolte qui n’est pas adaptée à nos structures. Elle doit s’améliorer. Je note qu’il n’existe rien pour les prairies, il y aurait sans doute des pistes d’évolution là aussi»[i]. Pour les dossiers sanitaires, Mauricette Besançon cite la mise en place du FMSE (fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnementale) sur lequel [I]«toutes les productions pourraient s’inspirer»[i]. D’un point de vue économique, les contractualisations, l’assurance chiffres d’affaires ou encore la DPA (dotation pour aléas) sont [I]«à débattre et il y a nécessité d’avancer à plusieurs niveaux, dans le but de sécuriser au mieux les exploitations»[i].

Un député européen à l’écoute des revendications

Arnaud Danjean a été reçu le 18 avril dans les locaux de Dijon Céréales, à l’occasion de la réunion de la commission «productions végétales» de la FDSEA. La Pac a vite été abordée par Jacques de Loisy avec la sur-prime des 52 premiers hectares, «mesure franco-française, unique en Europe qui va poser problème aux zones intermédiaires». Arnaud Danjean a reconnu que certains États avaient «de plus en plus tendance à valider les réformes sous la condition que certaines dérogations leur soient accordées». La Pac 2020 a été discutée : une aide significative pour les assurances récoltes ou climatiques, selon le modèle américain, serait d’ores et déjà réfléchie. Sur les échanges commerciaux européen et à l’export, Jacques de Loisy regrette -et l’a fait savoir ouvertement à Arnaud Danjean- l’ouverture des frontières européennes pour les productions ukrainiennes : «ils n’ont absolument pas les mêmes contingences que nous, ne serait-ce d’un point de vue sanitaire ou encore leurs modes de production totalement différents. Il est malheureux que l’agriculture soit la variable d’ajustement des politiques internationales».