Réussir les implantations de fin d'été
Avec des sols réhumectés par les derniers épisodes pluvieux, la fin de l’été offre une fenêtre idéale pour implanter de nouvelles prairies, notamment dans les parcelles qui se ressuient tardivement au printemps. Les risques d’échec augmentent toutefois en tardant les semis, surtout pour les légumineuses et les graminées à croissance lente. Le choix des espèces et la qualité du semis conditionnent la réussite.
Un mélange se raisonne d’abord selon la destination : pâturage ou fauche, puis selon les caractéristiques de sol. L’introduction de trèfles dans les prairies de pâturage est la première étape, mais d’autres espèces peuvent compléter le dispositif pour mieux supporter le sec, prolonger la production estivale ou renforcer la pérennité. En fauche, luzerne et trèfle violet apportent autonomie en azote et productivité, surtout associés à des graminées hautes. Le ray-grass anglais reste une valeur sûre en pâturage, mais la fétuque élevée ou le dactyle sont des alliés précieux dans les sols séchants.
Associations raisonnées
Mieux vaut concevoir son mélange selon ses objectifs que suivre des compositions toutes faites. Trois à cinq espèces suffisent pour une implantation réussie. Au-delà, la concurrence entre plantes favorise les plus agressives, surtout sur sols fertiles. L’association de légumineuses et de graminées permet de sécuriser l’installation, de diversifier les repousses et d’offrir plus de souplesse d’exploitation. Labour ou travail simplifié, l’important est d’obtenir un lit de semences fin et bien rappuyé. Le roulage après semis est indispensable. Les légumineuses demandent un semis très superficiel : un centimètre suffit, mieux vaut voir des graines en surface que les enfouir trop profond. Un semis « à la volée » peut même s’avérer plus sûr qu’un réglage mal maîtrisé. La luzerne s’impose par sa pérennité en sols sains et drainants, mais son ensilage en pur reste délicat et elle exige un suivi calcique rigoureux. En sol plus lourd ou acide, le trèfle violet prend le relais : moins durable, mais facile à réimplanter en sursemis, il complète efficacement les autres espèces présentes.