Conjoncture
Quelques sous mais beaucoup de soucis
La FDSEA a fait le point sur l’actualité de l’élevage vendredi dernier. Plus de trois millions d’euros vont revenir sur le département mais les problèmes persistent indéniablement.
Chaude réunion vendredi dernier à la salle polyvalente de Pouilly-en-Auxois. Les éleveurs ont exprimé leur lassitude grandissante et fait part de sérieux doutes quant à la considération qui leur est réservée au plus haut rang. De grandes difficultés continuent de persister dans leurs métiers. «On se sent clairement délaissé» confie l’un d’eux, critiquant sans langue de bois le Gouvernement. Le syndicalisme, avec la FDSEA et les JA, fait du mieux qu’il peut. Un bilan intermédiaire chiffré du plan d’urgence a été dressé. «Il va dépasser les trois millions d’euros» résume Fabrice Faivre, le président de la FDSEA, «c’est certes insuffisant, mais cela représente une bouffée d’oxygène pour un certain nombre d’exploitations. Toutefois, si les prix ne s’améliorent pas, la situation restera plus que tendue et il faudra sûrement retourner voir l’État pour un nouveau plan d’aides, c’est vraiment très compliqué». Pour la Côte d’Or, le Fonds d’allègement des charges s’élève à 918 000€, la remise gracieuse de la MSA à 407 000€ et l’exonération TFNB à 750 000€. L’aide sécheresse du Conseil départemental se chiffre quant à elle à 903 000 € pour une enveloppe totale de soutiens atteignant
2 978 000 euros. Ce montant ne tient pas compte des remises d’impôts gracieuses à venir dans le cadre du plan d’urgence, ni de l’impact du re-calcul des cotisations MSA sur N-1, ni même de l’indemnisation des calamités.
Un monde en pleine mutation
Jean-Pierre Fleury, qui participait à ce rendez-vous, s’est dit «marqué» par celui-ci : «Il y a énormément de désarroi chez les éleveurs. Je le sentais venir depuis un petit moment déjà. Nous sommes dans une accélération de la mondialisation et dans une période de crise importante qui ne touche pas uniquement l’agriculture. Ces remises en cause et ces doutes sont le reflet de l’ensemble de notre pays... Que dire aux éleveurs ? Nous sommes dans un monde en pleine mutation, il ne faut surtout pas se sentir coupable de quoi que ce soit». Le président de la FNB a évoqué cette phase «fragile de coûts élevés», qui intervient dans une compétition «féroce» avec les pays d’Europe «et bientôt avec les autres pays du monde» : «aujourd’hui, la baisse des coûts ne peut intervenir qu’avec le ralentissement des investissements. Pour ceux qui en ont réalisé, le message à faire passer est clairement de lever le pied. Pour ceux qui sont en train d’investir, mieux vaut réfléchir mûrement à ces investissements». Le Côte d’orien évoque la «difficulté du système» : «nous avons réalisé notre travail syndical de l’urgence, l’urgence du prix avec plus ou moins de succès. Cela nous a permis de voir que la chaîne des valeurs ne fonctionne plus : il est difficile de faire redescendre l’argent de la plus-value d’un produit jusque dans la poche du chef d’exploitation. Nous sommes dans des rapports de forces économiques totalement disproportionnés...». Jean-Pierre Fleury en veut «énormément aux Politiques qui n’ont pas su préparer le pays à la course effrénée dans laquelle nous sommes actuellement. Je crois encore en l’utilité du Politique, à condition qu’il soit vraiment en phase avec le terrain. Là, ce n’est pas le cas».
Faut-il boycotter le Salon de l’agriculture ?
L’idée a émergé en pleine réunion. Pour manifester leur mécontentent, plusieurs éleveurs ont proposé aux exposants et responsables d’OPA de ne pas se déplacer au prochain Salon international de l’agriculture qui se déroulera du 27 février au 6 mars. «Nos amis les politiques aiment bien se prendre en photo devant les animaux, en faisant croire qu’ils nous soutiennent, cela ne peut plus durer» lançait un éleveur, rapidement soutenu par d’autres collègues dans la salle. «Je comprends parfaitement le malaise des éleveurs et cette idée d’interpeller l’État et le grand public, mais cette option est sans doute à double-tranchant» tempère Fabrice Faivre, assurant néanmoins faire remonter cette proposition dans les prochaines réunions d’OPA. Le président de la FDSEA propose une autre manière de manifester : «Le Sia reste la vitrine de l’agriculture, de l’élevage, avec tous ses bienfaits. Pour traduire le cri de colère des éleveurs, mieux vaudrait ne pas accompagner les politiques durant leurs visites et castings, au cours desquels ils pensent avant toute chose à se montrer et faire de la communication sur le dos des éleveurs. Si le Président de la République et le ministre viennent au Salon, ils devront se balader tout seuls».
2 978 000 euros. Ce montant ne tient pas compte des remises d’impôts gracieuses à venir dans le cadre du plan d’urgence, ni de l’impact du re-calcul des cotisations MSA sur N-1, ni même de l’indemnisation des calamités.
Un monde en pleine mutation
Jean-Pierre Fleury, qui participait à ce rendez-vous, s’est dit «marqué» par celui-ci : «Il y a énormément de désarroi chez les éleveurs. Je le sentais venir depuis un petit moment déjà. Nous sommes dans une accélération de la mondialisation et dans une période de crise importante qui ne touche pas uniquement l’agriculture. Ces remises en cause et ces doutes sont le reflet de l’ensemble de notre pays... Que dire aux éleveurs ? Nous sommes dans un monde en pleine mutation, il ne faut surtout pas se sentir coupable de quoi que ce soit». Le président de la FNB a évoqué cette phase «fragile de coûts élevés», qui intervient dans une compétition «féroce» avec les pays d’Europe «et bientôt avec les autres pays du monde» : «aujourd’hui, la baisse des coûts ne peut intervenir qu’avec le ralentissement des investissements. Pour ceux qui en ont réalisé, le message à faire passer est clairement de lever le pied. Pour ceux qui sont en train d’investir, mieux vaut réfléchir mûrement à ces investissements». Le Côte d’orien évoque la «difficulté du système» : «nous avons réalisé notre travail syndical de l’urgence, l’urgence du prix avec plus ou moins de succès. Cela nous a permis de voir que la chaîne des valeurs ne fonctionne plus : il est difficile de faire redescendre l’argent de la plus-value d’un produit jusque dans la poche du chef d’exploitation. Nous sommes dans des rapports de forces économiques totalement disproportionnés...». Jean-Pierre Fleury en veut «énormément aux Politiques qui n’ont pas su préparer le pays à la course effrénée dans laquelle nous sommes actuellement. Je crois encore en l’utilité du Politique, à condition qu’il soit vraiment en phase avec le terrain. Là, ce n’est pas le cas».
Faut-il boycotter le Salon de l’agriculture ?
L’idée a émergé en pleine réunion. Pour manifester leur mécontentent, plusieurs éleveurs ont proposé aux exposants et responsables d’OPA de ne pas se déplacer au prochain Salon international de l’agriculture qui se déroulera du 27 février au 6 mars. «Nos amis les politiques aiment bien se prendre en photo devant les animaux, en faisant croire qu’ils nous soutiennent, cela ne peut plus durer» lançait un éleveur, rapidement soutenu par d’autres collègues dans la salle. «Je comprends parfaitement le malaise des éleveurs et cette idée d’interpeller l’État et le grand public, mais cette option est sans doute à double-tranchant» tempère Fabrice Faivre, assurant néanmoins faire remonter cette proposition dans les prochaines réunions d’OPA. Le président de la FDSEA propose une autre manière de manifester : «Le Sia reste la vitrine de l’agriculture, de l’élevage, avec tous ses bienfaits. Pour traduire le cri de colère des éleveurs, mieux vaudrait ne pas accompagner les politiques durant leurs visites et castings, au cours desquels ils pensent avant toute chose à se montrer et faire de la communication sur le dos des éleveurs. Si le Président de la République et le ministre viennent au Salon, ils devront se balader tout seuls».