Accès au contenu
Billet d’humeur

Quand les écolos poussent au crime !

Il y a quelques temps je prenais déjà la plume pour dénoncer les campagnes contre l’agriculture menées avec acharnement par certaines ONG, qui comparent les pratiques d’outre atlantique aux nôtres.  La semaine dernière un agriculteur de l’Ain a été agressé alors qu’il épandait un herbicide sur ses cultures, pratique autorisée et très contrôlée. L’assaillant aurait eu peur que ses chiens ne soient empoisonnés.  On en est là !
Par Arnaud Rondeau, vice-président de la FDSEA 89
Quand les écolos poussent au crime !
Arnaud Rondeau, vice-président de la FDSEA 89
Les discours à charge sont responsables des débordements.
Bien sûr Générations Futures a publié aussitôt un communiqué de presse. Insistant sur le fait qu’ils n’avaient fait qu’informer leurs concitoyens et n’avaient aucunement poussé à la violence. Mais les faits sont là. À pousser toujours plus loin la diffamation, à pointer du doigt en permanence des pratiques, ils ont cultivé la peur et attisé un feu qui couve en permanence et peut se réveiller à tout moment. En bons pompiers pyromanes ils ont mis le feu aux campagnes.
Nos campagnes produisent la nourriture la plus saine du monde ! Et pourtant, il semble plus porteur d’inonder les journaux et les réseaux sociaux de contre-vérités, sans le moindre fondement scientifique.

Les marchands de peur
Bien au chaud derrière l’anonymat de son écran de téléphone, il est aisé d’inciter à la défiance et de cultiver la peur. Moi, sur les réseaux, j’y suis à visage découvert et je suis transparent sur mes pratiques. Je défends l’agriculture à laquelle je crois et participe activement chaque jour. Je m’implique dans des structures coopératives et syndicales par ce que je suis fier de cette agriculture qui nourrit, qui génère des valeurs et me fait vivre. Je milite pour une amélioration continue de nos productions, comme nous l’avons toujours fait et comme nous continuerons à le faire. Nous le faisons en notre âme et conscience. Nous évoluons grâce aux progrès, aux avancées techniques et technologiques dont nous disposons et que nous construisons.
Je ne le ferai pas sous la menace de groupuscules qui ne savent pas de quoi ils parlent. Ceux-là sont prêts à nous envoyer dans le mur sur leur simple conception de ce qui est bien ou non.

Une réalité plus complexe qu’il n’y parait
En agriculture comme partout on ne peut pas se contenter du bon et du mauvais. La réalité est bien plus nuancée que cela. On a dit à nos parents que certains produits étaient bons, on sait aujourd’hui qu’ils ne l’étaient pas. Mais chacun sait aussi que tout système a ses limites et qu’il faut parfois du temps pour les mesurer. Tout ne passera pas uniquement par la BIO et tout ne se résoudra pas par la chimie. C’est la nouvelle donne agricole avec laquelle nous devons composer et produire.

Du dialogue et du partage plutôt que des règlements de compte
J’entends les peurs de mes voisins néo-ruraux. Je les comprends. Je me dis qu’elles ne sont pas fondées mais qu’ils n’ont pas toutes les clés pour le savoir. Preuve en est le dernier reportage à charge contre le glyphosate qui «annonçait comment en sortir ?» et qui au final ne faisait que son procès en surfant encore sur la peur des consommateurs «pisseurs de glyphosate». La science a démontré depuis que la source de cette AMPA était de la lessive mais le mal est fait. 
Alors je reprends mon bâton de pèlerin. J’explique aux gens la réalité de mon métier : tenir des stands d’animations sur les céréales et faire gouter du pain aux passants. Je sais que ce pain est bon, par ce que j’y contribue au quotidien. Et par ce que Moi Arnaud Rondeau, vice-président de la FDSEA de l’Yonne, je refuse d’appeler à la haine, j’appelle à la communication la vraie, celle où l’on échange et celle où l’on partage, et quoi de mieux pour le partage que de bons produits français ?