Poursuivre l'implantation des idées
Début mars se tenait l'assemblée générale du GIEE Bio Logic 58, dans les locaux de la Sicagemac à Corbigny. L'occasion de revenir sur les actions envisagées et les envies des membres.

Créée en 2023, l'association Bio Logic 58 a été reconnue en 2024 comme groupement d'intérêt économique et environnemental (GIEE). Après une année d'ajustements, le groupe a tenu son assemblée générale début mars à la Sicagemac à Corbigny. Dès sa création, le GIEE avait acté une volonté globale de « renforcer la durabilité des systèmes en agriculture biologique par une meilleure couverture et régénération des sols ». Afin de mettre en œuvre ce principe, huit actions ont été définies et l'assemblée générale fut l'occasion de les passer en revue.
Des débouchés à travailler
La première action est axée sur les cultures couvrantes au travers des céréales rustiques et des méteils avec des essais de blés rustiques comprenant des variétés modernes et anciennes « adaptées à l’agriculture biologique nivernaise » pointe François Bonal, conseiller en agriculture biologique à la Chambre d'agriculture de la Nièvre. « Au départ cette action s'inscrivait dans la volonté de création d'une filière dédiée portée par le Parc Naturel régional du Morvan. Mais, considérée comme trop réductrice géographiquement, il nous semble préférable d'élargir et d’aller chercher des débouchés en plus », souligne François Bonal. Les adhérents du groupement ont alors évoqué une possible réunion avec des meuniers de la région intéressés par ce genre de céréales, et ainsi assurer un débouché.
La seconde action s'articule autour des prairies temporaires à base de légumineuses. Les membres du GIEE évoquèrent la volonté de se former sur le choix des espèces mais aussi sur le choix variétal notamment en luzerne. « Rien que pour cet élément, il y a de grandes disparités » pointent-ils. La troisième action s'attache à l'implantation des couverts d'intercultures et de couverts permanents avec la mise en place d’un essai système pluriannuel de semis direct sous couvert permanent vivant et des essais d’implantation de couvert d’intercultures. « Cet essai exploratoire est très important car il préfigure notre objectif technique à long terme » rappelle François Bonal. Pour la quatrième action, ciblée sur la culture des colzas opportunistes, François Bonal rappelle : « plusieurs d'entre vous sont déjà engagés dans des tests et au vu des résultats, le colza AB est une vitrine ; le colza valorise très bien les apports de matières organiques il faudra trouver un moyen de mettre cela en avant ». La cinquième action (dédiée aux cultures fourragères dérobées ou principales) fut abordée. « Là aussi certains effectuent des essais (avec ou sans suivi et comparatif) de cultures fourragères estivales. Des visites seraient donc pertinentes ». La sixième action se concentre sur la fertilité des sols. Les membres partagèrent leur envie de participer à l'ouverture et l'analyse de fosses pédologiques, la mise en place d’essais fertilisation et une formation sur la fertilité des sols. Enfin, le développement de l'élevage biologique, pour la septième action, notamment avec le veau rosé bio (Bouvibio) fut évoqué comme un avantage pour obtenir une certaine plus-value. Mais Cyrille Forest, président de la CA 58, de nuancer : « ne vous engagez pas dans l'engraissement sans contractualisation ! ».
Se regrouper pour avancer
Après tout cela, la communication fut détaillée comme la huitième et dernière action du GIEE. La création d'un groupe/page Facebook et la mise en place d'une discussion instantanée entre membres ont été souligné « afin de conserver du lien en dehors des visites et des formations » stipule Noémie Sansoit, chargée de mission à la Chambre d'agriculture de la Nièvre. Pour conclure les échanges, les différents éléments que le GIEE peut prendre à sa charge financièrement (comme le bilan carbone) ont été expliqués. En complément, une présentation du Gufa de la Nièvre rappela aux membres du GIEE que « si vous avez un projet collectif (et qui répond aux autres conditions) le Gufa peut vous soutenir jusqu'à un certain niveau », met en lumière Florian Guyard, président du Gufa de la Nièvre.
Pas tout seul...
La Bourgogne Franche-Comté compte 61 GIEE, 9 groupes 30 000, 14 groupes Dephy fermes. Au total, environ 1 458 agriculteurs sont engagés dans un collectif dit agroécologique. Afin de trouver les collectifs agroécologiques (GIEE, groupes 30 000 et Dephy Fermes) rendez-vous sur : https://collectifs-agroecologie.fr/
Situation de la Bio

Afin de donner quelques chiffres globaux de la consommation sur la Bio aux membres du GIEE, Noémie Sansoit, chargée de mission collectivités et coordination agriculture biologique à la Chambre d'agriculture de la Nièvre, effectua une présentation. Elle mit en lumière que de plus en plus de personnes interrogées ne consomment pas de bio car elles ne voient pas l'intérêt (+ 6 en 1 an) (un point qui suscita de vives réactions de la part des membres du GIEE), bien que la raison principale reste un prix élevé par rapport au conventionnel. Concernant les ventes, les œufs bio se démarquent en EDMP avec une vente en hausse de 4,7 % entre 2023 et 2024. Elle conclut : « un travail indéniable est à faire sur la communication notamment pour expliquer l'intérêt de consommer des produits bio. Cela étant, des opportunités sur la bio sont à saisir avec la vente directe et les circuits courts (puisqu'il y a une hausse de 8 % entre 2023 et 2024). Les labels régionaux et la certification bien-être animal sont aussi des leviers en développement pour se différencier des autres types de productions ». La restauration collective est également un point à aborder pour trouver de nouveaux marchés.

Renseignements pour le GIEE Bio Logic 58 : francois.bonal@nievre.chambagri.fr ou au 06 40 30 51 73.