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Moutarde

Passage de témoin dans les siliques

Fabrice Genin succède à Jérôme Cadet

à la présidence de l’APGMB.
Par Aurélien Genest
Passage de témoin dans les siliques
L’association des producteurs de graine de moutarde de Bourgogne vient de changer de président.
Suite à un accident de travail de son associé, Jérôme Cadet a souhaité laisser la présidence de l’association des producteurs de graine de moutarde de Bourgogne. «Concilier le travail sur mon exploitation et le poste de président, avec tous les challenges qui sont à relever cette année, me paraissait difficile à réaliser» explique l’agriculteur du canton de Fontaine-Française. Le passage de témoin a été officialisé le 23 mai à Barges, dans le canton de Gevrey-Chambertin, lors de l’assemblée générale de l’APGMB. Fabrice Genin, agriculteur à Marsannay-le-Bois dans le canton d’Is-sur-Tille, a accepté de prendre la relève. Ses motivations ? La volonté de défendre une filière à forte valeur ajoutée. «Ici, les producteurs sont acteurs de leur filière, qui plus est rémunératrice, cela est putôt rare dans la région» fait-il remarquer. Pour Fabrice Genin, la moutarde, c’est aussi un «projet de territoire avec des industriels locaux, des partenaires politiques locaux, des organismes stockeurs locaux qui font tous leurs efforts pour travailler ensemble».

[INTER]Des défis à relever[inter]
L’équipe de l’APGMB souhaite maintenir la forte dynamique qui anime leur association, augmenter la capacité de production et répondre au mieux à la demande des industriels. A ce titre, une demande de production de moutarde bio vient d’émerger. «Pour une fois, il ne s’agit pas d’une demande sociétale ou politique... Là, ce sont les industriels qui le demandent» se réjouit Fabrice Génin. Le nouveau président souhaite également «transformer l’essai» avec l’IGP : «moins de 10% de la production passe en IGP depuis 2009, il serait bien de l’augmenter». La demande des industriels est aujourd’hui stable mais «pourrait être croissante» selon le Côte dorien : «nous n’avons pas encore leur réponse d’engagement pour la récolte 2015, mais nous allons tout faire, dans l’avenir, pour la revoir à la hausse». «Nous pouvons faire augmenter les volumes, il y a vraiment du potentiel chez les industriels» fait remarquer Jérôme Cadet. La production actuelle de 7 500 tonnes pourrait passer à 8 500 tonnes dans les années à venir. Pour ce faire, les producteurs devront répondre à des exigences bien précises sur la qualité, le développement durable et des cahiers des charges divers et variés.

[INTER]Une belle récolte ?[inter]
L’état des cultures est aujourd’hui satisfaisant. «Le potentiel de production est supérieur à la moyenne des années antérieures, même si la récolte n’est pas encore là» indique Jérôme Cadet, «les inflorescences n’ont aucune fleur avortée, il y a beaucoup de siliques. Maintenant, le manque d’eau va sans doute engendrer une baisse du PMG...». Concernant l’aspect sanitaire, la rouille blanche semble bien maîtrisée, à l’image des propos tenus par Didier Bergeret, agriculteur dans le canton de Gevrey-Chambertin, quelques minutes avant le début de l’assemblée : «Cela fait environ trois ans qu’elle a fait son apparition. Mais avec des traitements préventifs, on limite les dégâts de cette maladie. Il y a des traces dans les champs, mais il y aura, à mon avis, peu d’impacts à la récolte». Les prix 2014 sont connus depuis longtemps, ce sera 954€/tonne. Indexé sur le marché à terme du colza, ce prix sera inévitablement en baisse en 2015, entre 830 et 850€/tonne selon Fabrice Génin.