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Coopération internationale

Nourrir les réflexions

Le 4 février se déroulait la journée dédiée à la coopération internationale à l'Eplefpa du Morvan (Château-Chinon). Une manière d'ouvrir les possibles pour les élèves.

Par Chloé Monget
Nourrir les réflexions
La journée dédiée à la coopération internationale de l'Eplefpa du Morvan s'est tenue le 4 février.

« La coopération internationale fait partie des cinq missions de l'enseignement agricole. Dans ce cadre, l'Eplefpa du Morvan (Château-Chinon) organise tous les ans une journée dédiée, avec un thème différent à chaque fois. Pour 2025, cet événement est axé sur la mobilité et l'alimentation » détaille Sonia Perrodin, directrice adjointe. Dans son discours d'ouverture de la journée auprès de tous les élèves de l'établissement, elle rappelle aussi : « Nous sommes un des seuls établissements de Bourgogne à proposer une journée pour la coopération internationale, donc profitez de cette chance qui vous est offerte. Certes, nos formations sont ancrées dans notre territoire, mais il ne faut pas oublier d'être en lien avec le monde afin de nourrir vos réflexions d'avenir. Pour vous faire découvrir un maximum de prismes différents, de nombreux ateliers vous attendent ! ».

Les élèves ont donc pu participer à des jeux (« mon assiette, ma planète », « Kahoot alimentation », « Jeu Nutella »), et découvrir des associations et organismes comme Artisans du monde, Afdi (Agriculteurs français et développement international). Le Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté et le Bureau d'information Jeunesse de la Nièvre sont intervenus pour présenter les dispositifs existants pour les jeunes (aides, stages, etc.). En sus, les élèves ont pu découvrir certains pays, présentés par des intervenants originaires de ces lieux où y ayant vécu. Ainsi, les étudiants ont pu apprécier les détails prodigués sur le Mexique (présentation par Mme Martinetti), les États-Unis et l'Argentine (M. Rinski), la Colombie (Mme Kindler), le Bénin (par Adjimon, élève de BTS Aqua), l'Algérie (par Younes élève de BTS Aqua), la Côte d'Ivoire (par Pacôme et Vital – deux services civiques) ou encore Madagascar. Pour cette dernière destination, Noémi Volasoa (associée des Petites bottes Nivernaises à Bazolles) a raconté son histoire et mis en lumière quelques particularités de son pays d'origine (voir encadré).

Note : Le Legta de Château-Chinon organise une porte ouverte le 15 mars de 9 heures à 17 heures.

1. https://draaf.bourgogne-franche-comte.agriculture.gouv.fr/les-5-missions-de-l-enseignement-agricole-a34.html

Zoom sur Madagascar

Zoom sur Madagascar
Noémi Volasoa a présenté son pays natal Madagascar lors de la journée.

Arrivée en France à la fin 2013, Noémi Volasoa habite depuis dans la Nièvre et a développé la vente de produits malgaches à Bazolles. Pour elle, expliquer quelques éléments de son pays était indispensable. « Il faut montrer aux jeunes que les gestes les plus simples en France ne le sont pas dans d'autres pays, à l'image de Madagascar où avoir de l'eau au robinet relève presque du miracle. Je trouvais également nécessaire de mettre en lumière les différentes productions que nous avions ainsi que les difficultés rencontrées là-bas en fonction des régions (sécheresse, cyclones, inondations, etc.). À mon sens, donner un aperçu de tout ceci donne de la perspective au quotidien des jeunes. Ils ont une grande chance de vivre en France, et parfois un petit rappel ne fait pas de mal, surtout face à certaines problématiques ». Sur ces dernières, elle évoque notamment la place des femmes malgaches pour l'accès aux terres agricoles. « Les terrains sont transmis de pères en fils. Et, même si nous aidons à les cultiver, les femmes ne sont pas prioritaires en matière de propriété. Pour ma part, j'ai eu la chance de vivre dans une famille assez ouverte sur cette question, mais il n'en reste pas moins que les terrains familiaux reviennent à mes frères ». Outre cela, elle aborda donc l'histoire, les coutumes, la faune, la flore ou encore les productions de son pays natal. « Madagascar est positionnée sur le marché des pierres précieuses, mais malheureusement, les retombées économiques ne profitent pas à la population malgache car il y a un problème de gouvernance. Outre cela, nous avons des productions de qualité comme pour le riz ou encore le cacao. D'ailleurs, si en 2024 certains pays ont une baisse de production de cacao, Madagascar a affiché une belle croissance en passant de 12 mille tonnes produites en 2023 à 15 mille tonnes en 2024 ». Parmi les autres productions spécifiques, elle est revenue sur celle de la vanille : « il faut de nombreuses étapes pour obtenir une gousse de vanille. Et, la première est l'intervention humaine pour la pollinisation,  sans laquelle nous n'aurions pas de vanille… ». Enfin, elle rajoute qu'environ 80 % de la population malgache a une activité agricole mais « non pour l'export… pour vivre au jour le jour ! Chacun produit sa propre nourriture, et s'il y a du surplus, on le vend sur le marché ».