Accès au contenu
Photovoltaïque au sol

«Ne refuser ni l’innovation, ni les ressources économiques»

Benoît Mathé, trésorier et administrateur en charge du dossier photovoltaïque pour le syndicat, revient sur l’orientation prise par le conseil d’administration de la FDSEA de la Nièvre.
Par S.L
«Ne refuser ni l’innovation,  ni les ressources économiques»
Benoît Mathé, trésorier de la FDSEA et administrateur en charge du dossier photovoltaïque
[G]- Benoît, le conseil d’administration de la FDSEA a récemment pris une orientation nouvelle sur les projets de centrales photovoltaïques au sol. Qu’en est-il exactement ?

Benoît Mathé :[g] [I]«Tout d’abord, il faut repréciser le contexte qui a abouti à cette nouvelle prise de position. Ces deniers mois, plusieurs projets de cette nature qui avaient fait l’objet de refus d’implantation sont revenus sur la table, le tribunal administratif ayant jugé que le refus formulé par l’État ne pouvait juridiquement être recevable. Face à cette impasse qui nous conduit finalement à tourner en rond, nous avons souhaité sortir d’une prise de position sur le sujet qui se voulait systématique mais finalement quelque peu improductive. Nous partons donc du principe que les besoins énergétiques des exploitations augmentent et que dans ce cadre, l’agriculture ne doit pas se tenir à la marge de projets novateurs. La FDSEA ne s’est jamais rangé aux côtés des partisans du «c’était mieux avant» et nous ne pouvons plaider pour un retour à la bougie. Sans ouvrir totalement les vannes, nous ne pouvons nous permettre dans un département comme le nôtre, économiquement précaire, de refuser l’innovation et les ressources économiques. Et puis, l’agriculture a de tout temps était productrice d’alimentation et d’énergie pour le bois de chauffage, l’alimentation pour la traction animale, le diester …» [i]

[G]- «Sans ouvrir totalement les vannes …» ?

B.M :[g] [I]«Cela signifie que nous ne nous opposerons plus systématiquement aux projets mais notre position demeurera néanmoins assortie de réserves. Premièrement nous réaffirmons que l’implantation de panneaux photovoltaïques demeure plus pertinente sur les toitures agricoles qu’au sol et nous encourageons les agriculteurs à étudier l’opportunité économique de cet investissement sur leurs exploitations. Deuxièmement, en matière d’orientation foncière, la priorité reste et restera pour nous l’installation des jeunes agriculteurs. Et nous souhaitons que la doctrine que nous nous fixerons dans le département puisse être assortie d’un cadrage juridique, notamment en matière de respect du statut du fermage. Enfin, et dans le cadre des discussions à venir autour du schéma des structures, nous porterons l’exigence de l’instauration d’un rang de priorité pour ce genre de projets, afin qu’ils ne puissent supplanter l’installation ou la confortation des exploitations. Du travail en perspective …»[i]