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FDSEA

Moisson : premier bilan

La série de réunions « moisson » de la FDSEA de l'Yonne a débuté ce lundi 28 juillet, à Sergines chez Maud Bourdon. Retour du terrain.

Par Charlotte Sauvignac
Moisson
La première réunion moisson de la FDSEA dans la région du sénonais, ce lundi 28 juillet.

C'est autour d'une vingtaine de personnes qu'Oana Poisson, animatrice en productions végétales et Léandre Vocoret, animateur en productions animales et viticoles de la FDSEA de l'Yonne, commencent leur toute première réunion moisson. À l’aide de l'enquête récolte réalisée par la Chambre d'agriculture de l'Yonne, Oana Poisson attire l'attention des agriculteurs présents sur les résultats obtenus pour chaque culture moissonnée. « En ce qui concerne l'orge d'hiver, l'enquête a reçu 54 réponses qui couvrent 1 348 ha. Dans la zone du Gâtinais, nous obtenons une moyenne de 81,1 quintaux par ha. Cela vous paraît-il correct ? », questionne-t-elle, le tableau sous les yeux. En face, les têtes oscillent de bas en haut. « Pour le colza, l'enquête a collecté 38 réponses qui couvrent 870 ha. Dans la zone du Gâtinais, nous obtenons une moyenne de rendement de 42,2 quintaux par ha », ajoute-t-elle, avant de poursuivre sur le blé tendre. « Si on se base sur les 45 réponses apportées, on observe une moyenne dans la zone du Gâtinais de 81,9 quintaux par hectares ». Son collègue, Léandre Vocoret, prend la parole pour parler, à son tour, des acquis syndicaux remportés par la FDSEA. « Cette année, le syndicat a obtenu 14 victoires concernant les lois de finance et la loi d'orientation agricole. Notamment, en ce qui concerne le maintien du tarif défiscalisé du GNR pour 2025… », liste-t-il, avant de se faire interrompre, par un agriculteur. « J'ai reçu un mail de la DDT, concernant une consommation dites excessive par rapport à la surface exploitée. Ils ont donc souhaité une justification. Mais, nous ne comprenons pas, nous n'avons pas changé nos habitudes », exprime en colère l'un des adhérents à la FDSEA. C'est alors que Damien Brayotel, président de la FDSEA, est intervenu, en répondant, « c'est peut-être pour s'assurer que c'est bien à destination d'une activité agricole ». L'animateur en productions végétales, poursuit en listant les 13 autres acquis syndicaux (voir encadré).

« On est dans le brouillard »

Après avoir listé les évolutions agricoles, Léandre Vocoret, laisse la parole à sa collègue pour parler de la Mission Inter-Services Agricole, crée à la suite des manifestations. Le président de la FDSEA souhaite reprendre la parole, avant de se lancer sur ce thème, pour s'exprimer sur la pétition contre la PPL Duplomb, après avoir entendu des agriculteurs en parler dans la salle. « La FDSEA a fait un énorme travail sur la PPL Duplomb, notamment avec les manifestations. Cela a permis de ramener les choses à leur juste valeur. Cette pétition n'aura pas d'incidence », affirme-t-il, debout dans le hangar de Maud Bourdon. Il est ensuite interpellé par un autre agriculteur. « Ce ne sont pas forcément des Parisiens qui sont contre la proposition de loi, il y en a également qui sont dans des zones rurales, souvent assez éloignés du monde agricole… », argumente-t-il, découragé. Un autre agriculteur reprend alors la discussion, en haussant le ton, « ici, on est nombreux à être betteravier, et on se rend compte que la jaunisse est en train de revenir comme en 2020, les champs deviennent jaunes. Alors, bon, l'objectif, c'est de se revoir dans cinq ans, si cette loi ne passe pas, et de voir où nous en serons ? », ajoute-t-il, défaitiste. Damien Brayotel, se lève pour s'exprimer à nouveau et remobiliser les troupes. « Nos manifestations avaient bien été perçues par la population, les changements de gouvernement successifs ont fait oublier cette proposition de loi. L'objectif c'est d'informer les populations, pour que les gens comprennent la réalité des choses, et ne soient pas contre mais avec nous », affirme le président de la FDSEA. Après plusieurs slides passés, les deux animateurs clôturent la réunion et invitent les agriculteurs à trinquer avant de passer au barbecue.

Les acquis syndicaux

- Augmentation de l’exonération de Taxe sur le Foncier Non Bâti (TFNB) ;
- Validation de la « provision élevage » ;
- Exonération partielle de 30 % de la déduction pour épargne de précaution (DEP) en cas de réintégration à la suite de la survenance d’un sinistre climatique ou sanitaire ;
- Crédit d’impôt pour les exploitations certifiées (HVE) pour 2025 et crédit d’impôt remplacement jusqu’en 2027 ;
- Calcul de la retraite sur les 25 meilleures années qui entre en vigueur janvier 2026 ;
- Pérennisation de l’exonération de cotisations patronales pour l’emploi de saisonniers (TO-DE) ;
- Augmentation du seuil pour l’imposition au réel ;
- Dépénalisation d’infractions environnementales / liées au ICPE.