Merci Facebook
Nicolas Chauve, éleveur de Blondes d'Aquitaine dans le Châtillonnais, vend la quasi-totalité de ses reproducteurs grâce à internet.

Efficace et pas cher, c'est Facebook qu'il préfère. Comme un nombre grandissant d'éleveurs, Nicolas Chauve vend beaucoup d'animaux par le biais des réseaux sociaux. « Cela concerne ma partie reproducteurs, je vends effectivement tous mes bovins ou presque grâce à Facebook. Les petites annonces payantes par-ci par-là, c'est terminé pour moi », confie l'homme de 44 ans, rencontré le 26 avril à Créancey dans un tout autre registre, celui des animaux de boucherie. Le temps où Denis, son père, s'étonnait de voir son fils passer une partie de ses journées à prendre des photos et surfer sur le web est lui aussi terminé : « il a vite arrêté de me charrier en comprenant que le résultat était au bout ! Alors oui, il faut y consacrer du temps mais cela vaut vraiment le coup », enchaîne le sélectionneur spécialisé en Blonde d'Aquitaine. Celui-ci approche désormais la centaine de transactions validées grâce à Facebook : « je suis uniquement sur ce réseau social, mais les autres sites pourraient peut-être aussi marcher. Je publie des informations sur mon cheptel depuis environ cinq ans. Cela représente entre 15 et 20 bêtes vendues chaque année, selon les disponibilités. Je n'ai pas de page dédiée à l'exploitation, mais juste un profil personnel : cela me suffit, d'autant que je fais partie de plusieurs groupes dédiés à la Blonde d'Aquitaine, les informations sont donc ciblées. En plus d'une publicité gratuite, je touche beaucoup plus d'acheteurs potentiels qu'avant. Les échanges avec les clients sont instantanés, c'est un autre avantage. Sans faire de publicité, cela va sans dire, on ne vend rien, surtout quand nous sommes loin du berceau de la race ».
Un schéma bien ficelé
Un veau d'un an a été récemment vendu au prix de 6 000 euros dans la Loire : un record pour l'éleveur du Châtillonnais : « ce cas reste bien sûr exceptionnel... Mais la démarche reste la même à chaque fois : les personnes intéressées me contactent sur Messenger après avoir vu mes annonces. J'envoie d'autres photos si besoin, notamment grâce à Whatsapp qui permet de transférer des dossiers plus lourds et en meilleure qualité. Il faut réaliser de petites vidéos en cas de demandes supplémentaires. Effectivement, avec de seules photos, on peut montrer presque n'importe quoi : mettez-vous par exemple devant l'animal et celui-ci paraîtra petit, mettez vous derrière et la bête paraîtra énorme ! Si le reproducteur a une certaine valeur, le potentiel acheteur se déplace et cela est bien normal... Je souhaite également sa venue pour que les deux parties soient pleinement d'accord sur tout, qu'il n'y ait pas le moindre problème. Bien entendu, l'éleveur de la Loire est venu voir l'animal. Internet permet de vendre à des personnes plus éloignées. Il n'est pas sûr que cette même personne aurait vu mon annonce si celle-ci avait été publiée sur un support non numérique. Pour l'anecdote, j'ai également vendu un autre bovin il y a peu de temps, dans les Vosges ». Installé depuis 2011 à Puits, Nicolas Chauve élève 80 Blondes d'Aquitaine : « cette race est présente depuis près de 30 ans sur la ferme. Mon père l'avait choisie de par ses qualités de race, ses facilités de naissance et la valorisation de la viande. Les animaux gras, pendant longtemps, ont affiché plus d'un euro supplémentaire par rapport à leurs homologues charolais. Un tassement s'est amorcé depuis un petit moment mais il y a encore un écart. Le rendement de la Blonde d'Aquitaine est intéressant. En 2024, nous avons fait abattre 12 animaux de boucherie à 600 kg de carcasse, pour un prix de 6,12 euros/kg. Un déplacement comme celui d'aujourd'hui à la Fête du Boeuf reste assez rare pour moi car je travaille en direct avec Bigard pour la grande majorité des animaux gras ».