Interview Fabrice Faivre président de la FDSEA
Les grandes cultures de Côte d’Or ont-elle encore une place dans l’échiquier national ?
Vendredi 18 décembre, la FDSEA organise une réunion publique sur le thème des grandes cultures, en présence de Xavier Beulin, président de la FNSEA. Le point avec Fabrice Faivre président de la FDSEA 21
- A l’échelle nationale, la récolte 2015 de blé est considérée comme record. Qu’en est-il en Côte d’Or ?
FF: «A l’échelle de notre département le tonnage moyen collecté par nos organismes stockeurs est globalement satisfaisant cette campagne. Mais cette moyenne cache de très fortes disparités notamment sur les terres à faible potentiel du plateau avec pour une nouvelle campagne des rendements catastrophiques. De plus, l’année 2015 aura aussi été caractérisée par des rendements en chute libre pour les cultures de printemps dans la plaine et le Val de Saône».
- Vous évoquez la répétition de faibles rendements d’une campagne à l’autre. Peut-on dire que comme pour l’élevage, les grandes cultures de notre département sont en crise ?
FF: «Bien entendu ! Rappelons-nous les 5 dernières années. Nous avons une succession d’évènements climatiques négatifs : sècheresse de 2011, gel de 2012, inondations de 2013, germination de 2014 et enfin en 2015 inondation dans le Val de Saône et un gros coup de sec. Je veux bien que les agriculteurs aient de grandes capacités d’adaptation mais là ce n’est plus gérable. Avec des trésoreries au plus bas, c’est clairement la crise la plus grave que nous traversons dans notre département depuis 1992».
- Sur les prix, les perspectives ne semblent quelques pas non plus pas favorables ?
FF : «Non, et c’est bien là le cœur du problème ! Quelques soient les productions, sans prix rémunérateurs, nous ne pourrons pas pérenniser nos structures. Pire, des exploitations peuvent disparaître et en grand nombre ! En tant que syndicat, qui défend un modèle d’exploitations avec des actifs agriculteurs nombreux dans les territoires, on ne peut pas cautionner la situation actuelle».
- Et la PAC dans tout ça ? Ne peut-elle pas permettre de redonner des perspectives favorables ?
FF : «Il faut être lucide ! La zone intermédiaire est à nouveau la grande perdante de la PAC 2015-2020. Les choix d’une convergence partielle à 70%, d’un verdissement proportionnel au montant des aides ou encore de l’application du paiement redistributif plombent encore plus nos systèmes déjà fragilisés. C’est simple, avec un soutien moyen proche ou inférieur à 200 €/ha, on ne sait pas faire».
- Xavier Beulin, président de la FNSEA se déplace en Côte d’Or, le vendredi 18 décembre. Qu’allez-vous lui demander ?
FF : «Dans cette PAC 2015-2020, il y a des arbitrages qui ont été réalisés par la profession. La situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, nos structures nationales doivent aussi en partager les responsabilités. C’est pourquoi vendredi prochain, Xavier Beulin, devra déjà valider le constat de la fragilité de nos zones. Ensuite un positionnement devra être pris sur le fait que nos régions continuent à produire ou non. Si c’est non, qu’on nous le dise directement».
- Ce dossier des « zones intermédiaires » ou « à moindre potentiel » ressemble pourtant à une arlésienne.
FF : «C’est sûr qu’on peut partager le sentiment de ne pas avoir assez pesé par le passé. Mais comme dit précédemment, on n’a jamais connu une telle crise. Un travail argumenté sur les zones à moindre potentiel s’est conduit au sein de l’AGPB. Il sera présenté le 18 décembre après midi. C’est un signe que les choses commencent à changer. Et à force de faire remonter notre situation aux élus de la FNSEA, Xavier Beulin a décidé de venir à Dijon pour échanger avec les producteurs, de nos difficultés. Ce n’est pas souvent que le président de la FNSEA se déplace spontanément dans un département, alors profitons-en. D’autant qu’un bilan de la PAC est prévu fin 2016, début 2017. C’est clairement le moment d’affirmer nos positions».
- Comment les agriculteurs de Côte d’Or peuvent-ils participer à changer la donne ?
FF : «En se mobilisant en masse ! Si nous sommes 50 dans une salle, autant dire que le dossier sera définitivement plié. Sans aller jusqu’à dire que c’est notre dernière chance pour faire reconnaitre les spécificités de nos zones, même si on en est pas loin, j’appelle l’ensemble des agriculteurs produisant des grandes cultures à être présents pour relayer leurs difficultés et exprimer leur détermination à faire inverser les arbitrages actuels».
- En conclusion, quel message souhaitez-vous faire passer ?
FF :«L’agriculture côte d’orienne à de nombreux atouts à valoriser ! Sauf que depuis plusieurs années le contexte ne permet plus aux producteurs de les exprimer. Pourtant, nos entreprises sont et vont aussi être amenées à évoluer, rien qu’en intégrant déjà la problématique du changement climatique. Sans une véritable bouffée d’oxygène ça ne sera plus possible...
Nous comptons donc sur la mobilisation de tous les agriculteurs et de l’ensemble de nos partenaires, vendredi 18 décembre après midi, pour démontrer que la Côte d’Or a encore une place légitime dans le paysage agricole national».
FF: «A l’échelle de notre département le tonnage moyen collecté par nos organismes stockeurs est globalement satisfaisant cette campagne. Mais cette moyenne cache de très fortes disparités notamment sur les terres à faible potentiel du plateau avec pour une nouvelle campagne des rendements catastrophiques. De plus, l’année 2015 aura aussi été caractérisée par des rendements en chute libre pour les cultures de printemps dans la plaine et le Val de Saône».
- Vous évoquez la répétition de faibles rendements d’une campagne à l’autre. Peut-on dire que comme pour l’élevage, les grandes cultures de notre département sont en crise ?
FF: «Bien entendu ! Rappelons-nous les 5 dernières années. Nous avons une succession d’évènements climatiques négatifs : sècheresse de 2011, gel de 2012, inondations de 2013, germination de 2014 et enfin en 2015 inondation dans le Val de Saône et un gros coup de sec. Je veux bien que les agriculteurs aient de grandes capacités d’adaptation mais là ce n’est plus gérable. Avec des trésoreries au plus bas, c’est clairement la crise la plus grave que nous traversons dans notre département depuis 1992».
- Sur les prix, les perspectives ne semblent quelques pas non plus pas favorables ?
FF : «Non, et c’est bien là le cœur du problème ! Quelques soient les productions, sans prix rémunérateurs, nous ne pourrons pas pérenniser nos structures. Pire, des exploitations peuvent disparaître et en grand nombre ! En tant que syndicat, qui défend un modèle d’exploitations avec des actifs agriculteurs nombreux dans les territoires, on ne peut pas cautionner la situation actuelle».
- Et la PAC dans tout ça ? Ne peut-elle pas permettre de redonner des perspectives favorables ?
FF : «Il faut être lucide ! La zone intermédiaire est à nouveau la grande perdante de la PAC 2015-2020. Les choix d’une convergence partielle à 70%, d’un verdissement proportionnel au montant des aides ou encore de l’application du paiement redistributif plombent encore plus nos systèmes déjà fragilisés. C’est simple, avec un soutien moyen proche ou inférieur à 200 €/ha, on ne sait pas faire».
- Xavier Beulin, président de la FNSEA se déplace en Côte d’Or, le vendredi 18 décembre. Qu’allez-vous lui demander ?
FF : «Dans cette PAC 2015-2020, il y a des arbitrages qui ont été réalisés par la profession. La situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, nos structures nationales doivent aussi en partager les responsabilités. C’est pourquoi vendredi prochain, Xavier Beulin, devra déjà valider le constat de la fragilité de nos zones. Ensuite un positionnement devra être pris sur le fait que nos régions continuent à produire ou non. Si c’est non, qu’on nous le dise directement».
- Ce dossier des « zones intermédiaires » ou « à moindre potentiel » ressemble pourtant à une arlésienne.
FF : «C’est sûr qu’on peut partager le sentiment de ne pas avoir assez pesé par le passé. Mais comme dit précédemment, on n’a jamais connu une telle crise. Un travail argumenté sur les zones à moindre potentiel s’est conduit au sein de l’AGPB. Il sera présenté le 18 décembre après midi. C’est un signe que les choses commencent à changer. Et à force de faire remonter notre situation aux élus de la FNSEA, Xavier Beulin a décidé de venir à Dijon pour échanger avec les producteurs, de nos difficultés. Ce n’est pas souvent que le président de la FNSEA se déplace spontanément dans un département, alors profitons-en. D’autant qu’un bilan de la PAC est prévu fin 2016, début 2017. C’est clairement le moment d’affirmer nos positions».
- Comment les agriculteurs de Côte d’Or peuvent-ils participer à changer la donne ?
FF : «En se mobilisant en masse ! Si nous sommes 50 dans une salle, autant dire que le dossier sera définitivement plié. Sans aller jusqu’à dire que c’est notre dernière chance pour faire reconnaitre les spécificités de nos zones, même si on en est pas loin, j’appelle l’ensemble des agriculteurs produisant des grandes cultures à être présents pour relayer leurs difficultés et exprimer leur détermination à faire inverser les arbitrages actuels».
- En conclusion, quel message souhaitez-vous faire passer ?
FF :«L’agriculture côte d’orienne à de nombreux atouts à valoriser ! Sauf que depuis plusieurs années le contexte ne permet plus aux producteurs de les exprimer. Pourtant, nos entreprises sont et vont aussi être amenées à évoluer, rien qu’en intégrant déjà la problématique du changement climatique. Sans une véritable bouffée d’oxygène ça ne sera plus possible...
Nous comptons donc sur la mobilisation de tous les agriculteurs et de l’ensemble de nos partenaires, vendredi 18 décembre après midi, pour démontrer que la Côte d’Or a encore une place légitime dans le paysage agricole national».
Rendez-vous
Xavier Beulin, président de la FNSEA en déplacement en Côte d’Or le vendredi 18 décembre après midi.
Réunion publique, ouverte à tous sur l’avenir des productions de grandes cultures en zone à moindre potentiel.
Lieu : Palais des congrès (salle Clos Vougeot) - 3 Boulevard de Champagne à Dijon. Horaire : 14h15 à 17h45
Réunion publique, ouverte à tous sur l’avenir des productions de grandes cultures en zone à moindre potentiel.
Lieu : Palais des congrès (salle Clos Vougeot) - 3 Boulevard de Champagne à Dijon. Horaire : 14h15 à 17h45