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Productions végétales

Les bonnes frites du McDo

La récolte de pommes de terre a débuté le 26 juillet autour de Seurre. Il y a quelques jours, nous étions dans une parcelle dédiée aux restaurants McDonald's.

Par AG
Les bonnes frites du McDo
Jean-Luc Faudot, agriculteur à Bousselange, devant une imposante arracheuse, propriété de la Cuma de la Robe des Champs.

Si les frites de chez McDonald's sont aussi bonnes, ce n'est pas un hasard : une partie d'entre elles viennent de Côte-d'Or, et plus précisément du val de Saône ! Jean-Luc Faudot, rencontré la semaine dernière dans l'une de ses parcelles près de Seurre, travaille effectivement avec McCain, le fournisseur de frites de la célèbre multinationale américaine. Depuis plusieurs années, ses pommes de terre, aussitôt récoltées, partent dans une usine à Matougues, dans la Marne. « Elles seront consommées dans des restaurants 48 heures après leur arrachage, tout va très vite », fait remarquer le Côte-d'orien, en Gaec avec Bertrand Piffaut.

On commence tôt

Le 26 juillet est une date un peu inhabituelle pour récolter des pommes de terre, comme le reconnaît Jean-Luc Faudot : « c'est vrai, c'est un peu tôt pour nous, D'ordinaire, c'est quelques jours plus tard, mais nous avons reçu le signal pour commencer. En effet, des problèmes de qualité sont rencontrés dans les Landes et nous sommes sollicités dès la fin juillet. Les produits ne sont pas tout à fait à maturité mais il n'y aura aucun impact sur le goût, les pommes de terre seront aussitôt travaillées et consommées. En récoltant à cette date, nous n'avons pas le rendement maximum, mais McCain le prend en compte et nous rémunère un peu plus ».

Une belle dynamique

La météo des derniers mois a été favorable aux pommes de terre, poursuit l'exploitant : « un peu à l'image de toutes les autres cultures, il faut s'en féliciter. Le printemps a été très beau, sachant que nous avons planté début avril. Nous avons eu un peu peur avec la canicule de mai et juin mais tout s'est finalement bien passé. Il a plu de nouveau par la suite et les températures se sont bien calmées. Concernant l'irrigation, nous sommes aujourd'hui à un total de cinq tours d'eau, ce qui est très correct ». Le producteur nous informe d'un contexte commercial assez particulier pour 2025 : « beaucoup de pommes de terre ont été plantées en France, à cause des prix des céréales et des betteraves qui ne sont pas au rendez-vous. En ce qui nous concerne, nous sommes en contrat et nos prix ne changent pas, mais cela n'empêche pas les acheteurs d'être un peu plus pointilleux sur la qualité de la marchandise. Je pense notamment aux dégâts des taupins, ou encore du taux de matière sèche qui doit être à un minimum de 19 %. Nous ne sommes pas à l'abri d'avoir un camion ou deux en déclassement. Dans ce cas, la production partirait dans des méthaniseurs et les prix ne seraient pas les mêmes… ».

Un travail d'équipe

La récolte devrait se poursuivre jusqu'au 10 septembre sur les 15 ha de cultures du Gaec Sablons : « pour l'instant, les rendements dans notre unique variété Innovator s'élèvent à 45 t/ha. C'est un peu moins que la moyenne de 55 t/ha espérée dans ces champs mais comme dit précédemment, le maximum n'est pas encore atteint ». Jean-Luc Faudot et Bertrand Piffaut travaillent en commun avec la ferme de Tontenant de Pagny-le-Château, l'EARL Jacquin de Chamblanc et Pierre Halluin de Labruyère : « une bonne organisation est essentielle pour répondre aux exigences de McCain. Lors des pics de récolte, nous avons huit tracteurs et huit bennes en action. Nous avons renouvelé notre arracheuse en Cuma il y a deux ans, ce qui nous a permis d'augmenter notre débit de chantier de 30 %. Autrefois, McCain nous demandait jusqu'à cinq camions par jour, ils sont désormais montés à six ! Grâce à l'achat d'un déterreur et d'une sauterelle, il nous faut désormais une heure pour charger un camion, contre 1 h 30 auparavant ».

Les pommes de terre sont triées une première fois sur l'arracheuse. Ici, deux salariés du groupement d'employeurs Agri Ressources 21.