Accès au contenu
économie

Le projet «Aider» enfin finalisé

Dans les tuyaux depuis deux ans, le projet «Aider» est aujourd’hui terminé et sur le point d’être mis en place. Ce dossier national comprend deux parties : la première qui est la plus aboutie, comprend la transformation de la ferme du Marault et la Restauration Hors Foyer. La seconde : le Projet Agricole Territorial est actuellement encore en discussion. Retour sur l’origine du projet et ces derniers développements.
Par Ma signature
Le projet «Aider» enfin finalisé
La grande salle de restauration en cours de rénovation.
Il aura fallu du temps à l’ensemble des acteurs pour aboutir à un accord, mais aujourd’hui ce projet «Aider» est enfin sur la table. Né d’un appel à projet de l’État, il a abouti aujourd’hui à la nomination d’un animateur sur la Restauration Hors Foyer (RHF) et sur la transformation de la ferme du Marault, restée coquille vide depuis de nombreuses années. La volonté du département était de sécuriser pour la restauration collective ce qui se fait déjà dans la Nièvre, à savoir : expérimentation d’approvisionnement local, développement de fermes maraîchères, et introduction hebdomadaire d’un produit local. Aujourd’hui, le Conseil départemental souhaite mettre en relation producteurs et acheteurs (cuisine centrale, collèges et établissements publics de santé…) au travers d’une plateforme en ligne. Cette mise en relation va se faire sous forme d’appels d’offres. Problème à ce jour, cette interface numérique n’est toujours pas matérialisée. Néanmoins, le département a découpé la région en sept zones avec dans chacune d’entre elles deux ou trois collèges à livrer.
À ce jour, les représentants départementaux affirment pouvoir approvisionner en viande locale 23 établissements sur 25. En revanche pour ce qui est des établissements publics de santé, rien n’est encore acté pour le moment.

Plusieurs plans d’actions sur la table
Pour mener à bien son projet, le département compte sur la mobilisation du monde agricole. Pour les inciter à rejoindre le mouvement, le Conseil départemental annonce le déblocage de 600 000 à 800 000 euros sur trois ans. Cet argent sera distribué aux communautés de communes et pourra servir entre autre à l’achat de foncier, de bâtiments ou de matériel. Autre moyen d’action, la lutte contre le gaspillage alimentaire. 6 000 à 12 000 euros par collèges pourraient être ainsi économisés selon Goselyn Gerrin, adjoint au Conseil départemental.
Au final, ce projet encore expérimental doit s’étaler sur deux ans. Du côté de la profession, on accueille ce projet avec scepticisme à l’image d’Emmanuel Bernard, président de la section bovine à la FDSEA. «Pour moi, nous sommes encore dans l’affichage. Néanmoins, si ce projet peut valoriser notre territoire, je suis prêt à y adhérer».

Le renouveau du Marault
C’est l’un des volets du plan «Aider» finalisé entre les représentants de l’État et le Département : la transformation de la ferme du Marault. L’association Agropole qui gère le site se fixe pour cela plusieurs objectifs. Premièrement, mettre en place des tests et des actions de démonstrations des bonnes pratiques agricoles.

Développer le volet innovation.
Enfin, devenir un lieu de projets, d’échange, d’expérimentations et de vulgarisation. Ce renouveau du Marault se déroule en trois phases : une première phase de travaux avec 700 000 euros investis par le Conseil départemental pour la mise aux normes énergétique du bâtiment central. 800 000 euros injectés également par le Marault pour la réalisation des travaux d’aménagements d’un espace traiteur et d’une salle de restauration. La fin de ces travaux est programmée pour décembre 2018. La deuxième phase est réservée à la mise en place d’ «Agri Tech» (voir ci-contre). Et la troisième, est dédiée à des tests et démonstrations de bonnes pratiques agricoles (voir ci-dessous).

Bonnes pratiques agricoles

Le projet Agri Tech
Ce projet a pour vocation dans un premier temps, la construction sur le site du Marault d’un démonstrateur dédié aux nouvelles technologies. Cet outil appelé Smart Agri est d’envergure régionale et vise à accélérer le développement des faiseurs de solutions techniques et technologiques à destination des polyculteurs-éleveurs. Ce projet est soutenu par l’Agropole du Marault, la Chambre d’agriculture, CER France et les collectivités locales (agglomération de Nevers et Conseil départemental). Plusieurs événements ponctuels vont être mis en place afin de favoriser cette mise en relation. 6 thématiques ont été retenues pour les démonstrations : exploitation agricole, élevage, surfaces agricoles, transformation, commercialisation et énergie. Ce projet doit être finalisé pour juillet prochain afin de mettre en place les démonstrations pour l’automne 2018.
L’autre volet de ce projet c’est le développement d’un «Tiers Lieu» qui comprendrait à la fois un muséum et un parcours pédagogique sur l’histoire de la Ferme du Marault, mais également la mise en place d’un FAB Lab avec des espaces de travail partagé. Objectif : mobiliser un collectif de futurs utilisateurs en plus des agriculteurs et OPA déjà impliqués.

Production agricole
C’est le troisième et dernier volet du renouveau du Marault : la production agricole et les démonstrations des bonnes pratiques. L’objectif : promouvoir la capacité de la race Charolaise à valoriser l’herbe en s’appuyant sur le pâturage dynamique. Un aménagement de parcelles a déjà eu lieu. Un suivi est actuellement mis en place par les étudiants du Legta de Challuy dont les résultats seront connus en octobre 2018. Parallèlement, avec le service Grandes Cultures de la Chambre d’agriculture, une expérimentation pluriannuelle est en cours. L’idée est d’étudier les recours possibles pour limiter les intrants. Pour les années futures, l’Agropole du Marault souhaite associer les entreprises de l’agroéquipement, start-up et universitaires pour leur permettre de tester et promouvoir leurs expérimentations à l’occasion de différentes interventions saisonnières.